DANKS, BENONI, officier et fonctionnaire, né vers 1716 à Northampton, Massachusetts, fils de Robert Danks et de Rebecca Rust ; il épousa d’abord, le 28 novembre 1745, Mary Morris avec qui il eut trois enfants qui atteignirent l’âge adulte et, en secondes noces, avant mai 1768, une certaine Lucy, dont le nom de famille est inconnu ; décédé en 1776 à Windsor, Nouvelle-Écosse.
On ne connaît rien de la carrière de Benoni Danks avant sa venue en Nouvelle-Écosse. Peut-être a-t-il pris part au siège du fort Beauséjour (près de Sackville, Nouveau-Brunswick) en 1755 et fut-il recruté parmi les compagnies de rangers par George Scott*, au printemps de 1756. La « Compagnie des rangers commandée par Benoni Danks, écuyer » était en service dans la région de Chignectou en 1756, 1757 et 1758, et participa à la guerre d’embuscades contre les Français et leurs alliés indiens. Officier habile à combattre dans les bois, Danks commanda avec succès, en juin 1758, une troupe composée de rangers et de réguliers dans une action contre une bande de maraudeurs ennemis, près de la ville actuelle de Moncton ; il retourna au fort Cumberland, autrefois le fort Beauséjour, « avec tout son parti, ses prisonniers et son butin, et pas un homme de tout son détachement ne fut tué ou blessé ». La tradition rapporte que le « capitaine Danks, qui allait toujours à la limite de sa commission dans toutes les actions barbares », autorisa ses hommes à rapporter des scalps d’Acadiens, en les faisant passer pour indiens, afin de réclamer la gratification de £50.
Après la prise de Louisbourg, île Royale (île du Cap-Breton), en 1758, le lieutenant-colonel Monckton dépêcha le capitaine Silvanus Cobb* au fort Cumberland pour amener les rangers de Danks à la rivière Saint-Jean, en vue d’une expédition contre les établissements français. En novembre, la compagnie de Danks faisait partie du détachement de George Scott qui pilla et brûla des villages français situés sur la Petitcodiac, et, en 1759, elle était parmi les forces de Wolfe* au siège de Québec, où elle rendit d’importants services en allant reconnaître les alentours de la ville. Chargés avec Scott d’une mission de destruction le long du Saint-Laurent, les rangers n’étaient pas présents à la bataille des plaines d’ Abraham.
Danks décida de retourner en Nouvelle-Écosse pour s’établir sur les anciennes terres acadiennes. En 1761, on lui concéda 25 acres près du fort Cumberland, et, cinq ans plus tard, il reçut six portions additionnelles dans le canton de Cumberland. En septembre 1761, il vivait sur sa terre, avec une maisonnée de sept personnes, et possédait 51 têtes de bétail. Membre du comité pour l’admission des colons dans le canton, il a peut-être aussi exploité un petit magasin ou travaillé comme cantinier auprès des troupes du fort. Au cours des années, il reçut de grandes concessions de terre « en reconnaissance des services rendus à titre de militaire », notamment 10 000 acres dans les environs de la baie de Quaco (Nouveau-Brunswick).
Danks était au siège de La Havane, en 1762, sous les ordres de Joseph Goreham ; c’est là qu’il vendit la commission qu’il détenait au sein des rangers. Le 17 juillet 1764, le gouverneur Montagu Wilmot* le nomma juge de paix et commandant de la milice, avec le grade de major, pour le comté de Cumberland. L’année suivante, élevé au grade de lieutenant-colonel, il recevait en outre un permis « pour trafiquer avec la tribu des Argimaux et autres Indiens habitant la côte de la baie de Vert [baie Verte] ». Le 28 mai 1765, le nom de Danks apparaissait sur le rôle des députés à la chambre d’Assemblée de la Nouvelle-Écosse. Il représenta le comté de Cumberland jusqu’au 2 avril 1770, mais ne fut guère actif à ce titre. Sa nomination, le 30 juillet 1767, comme percepteur, dans le comté de Cumberland, des droits sur les vins, la bière, le rhum, le thé, le café et les cartes à jouer semble lui avoir amené des désagréments : le 13 juillet 1775, en effet, le comité de l’Assemblée chargé d’examiner les comptes découvrit qu’il devait plus de £87. Les difficultés de la perception s’étaient multipliées du fait de la rareté du numéraire dans la province. En 1770, Danks avait écrit au trésorier provincial, Benjamin Green, fils, pour suggérer que le gouvernement acceptât les meules, un article important dans le commerce de la Nouvelle-Écosse avec les colonies américaines, au lieu et place du numéraire. « Je n’ai jamais reçu cinq livres en argent pendant toute l’année passée », affirma-t-il. « Je descends avec quelques bœufs gras et des chevaux pour payer le solde, puisqu’il n’y a pas d’argent à obtenir ici. »
Dans les premières années de la Révolution américaine, Danks fut l’un des juges de paix nommés par le gouverneur et le Conseil de la Nouvelle-Écosse pour recevoir le serment d’allégeance de toute personne arrivant dans la province ; de plus, il commandait encore la milice en novembre 1775. Apparemment sympathique au mouvement révolutionnaire, cependant, il semble avoir participé à la rébellion menée par Jonathan Eddy*. Il fut fait prisonnier par Goreham à la fin de 1776 et envoyé à Halifax. Il mourut en route, à Windsor, des suites d’ « une balle morte dans la cuisse, ce qu’il cacha jusqu’à ce que la gangrène s’y mit ».
BL, Add. mss 19 071, f.243 (copie aux PANS, RG 1, 363, f.31, p.12).— Cumberland County Registry of Deeds (Amherst, N.-É.), Book B, pp.37–40.— Forbes Library (Northampton, Mass.), J. R. Trumbull, History of Northampton : Northampton genealogies, v.3, pt.1 (copie dactylographiée), pp.158, 160.— Halifax County Court of Probate (Halifax), D32 (testament de Benoni Danks, homologué le 12 sept. 1777).— PANS, RG 1, 136, pp.176, 230s., 246, 257 ; 164/2, pp.60, 284, 314 ; 165, p.367 ; 167, pp.49s. ; 204, 3 août 1761 ; 210, 14 mai 1756 ; 211, 25 juill. 1764, 8 août 1766 ; 222, f.4 ; 286, f.63 ; RG 37, Halifax County, 21A ;
Phyllis R. Blakeley, « DANKS, BENONI », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/danks_benoni_4F.html.
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1980 |
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