CORTE-REAL, MIGUEL, explorateur portugais, second fils de João Vaz Corte-Real, marié à Isabel de Castro, dont il eut deux filles, né vers 1450 ; décédé probablement en 1502.
Miguel employa d’importantes sommes d’argent à équiper les expéditions de 1500 et de 1501 [V. Gaspar Corte-Real] et en retour Gaspar promit de partager avec lui les terres qu’il pourrait découvrir. Miguel, toutefois, n’accompagna pas son frère, mais commanda un des vaisseaux envoyés par le roi Manuel pour prêter mainforte aux Vénitiens contre les Turcs, au cours de l’été de 1501.
Au cours de l’hiver 1501–1502, son frère n’étant pas revenu de Terre-Neuve, Miguel organisa une expédition de secours. Conformément à un accord antérieur conclu avec Gaspar, le roi Manuel nomma Miguel capitaine de toute nouvelle terre qu’il pourrait découvrir au cours de ce voyage. En mai 1502, Miguel fit voile de Lisbonne avec trois vaisseaux, à la recherche de son frère. Il semble avoir atteint les côtes explorées par Gaspar l’année précédente. Les trois vaisseaux se séparèrent alors pour étendre les recherches, en se donnant rendez-vous le 20 août à un endroit identifié par Biggar comme étant le port de Saint-Jean, sur la côte sud de Terre-Neuve. Deux des caravelles se présentèrent au rendez-vous le jour convenu, mais l’autre, transportant Miguel Corte-Real, ne parut pas et on n’en entendit jamais plus parler.
L’année suivante, Vasco Añes Corte-Real organisa une expédition pour se porter à la recherche de ses frères disparus, mai le roi lui refusa la permission de partir, craignant qu’il n’aille partager leur sort. Deux vaisseaux furent envoyés cependant et revinrent à l’automne. Bien que leurs recherches aient été vaines, Vasco Añes n’abandonna pas pour autant ses revendications sur Terre-Neuve et il eut soin de les faire confirmer par le roi en diverses occasions.
Il y a une cinquantaine d’années, le professeur Delabarre émit l’hypothèse discutable que le sort de Miguel nous était révélé par une inscription sur le rocher de Dighton, sur les rives de la rivière Taunton, au sud de la Nouvelle-Angleterre. Delabarre déchiffra ainsi cette inscription : MIGUEL CORTEREAL V DEI HIC DUX IND A D 1511. Il y vit la « preuve » que Miguel était devenu chef d’une tribu indienne et qu’il vivait encore en 1511. Il convient de rappeler ici qu’aux xviiie et xixe siècles, des historiens avaient cru déchiffrer des caractères runiques sur cette même pierre, et y avaient vu la « preuve » du passage des Scandinaves. Le rocher de Dighton est tellement couvert d’égratignures, de dessins, et d’inscriptions, qu’il est difficile de distinguer ce qui est authentique de ce qui est facétieux. L’inscription ayant trait à Miguel Corte-Real demeure sujette à d’autres interprétations.
V. les travaux mentionnés ci-dessus au sujet de Gaspar Corte-Real.— E. B. Delabarre, Dighton rock (New York, 1928).— F. F. Lopes, The brothers Corte-Real, tr. F. de Andrade (Lisbonne, 1957).— G. S. Marques, Pedra de Dighton (New York, 1930).
L.-A. Vigneras, « CORTE-REAL, MIGUEL », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/corte_real_miguel_1F.html.
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Auteur de l'article: | L.-A. Vigneras |
Titre de l'article: | CORTE-REAL, MIGUEL |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1966 |
Année de la révision: | 1986 |
Date de consultation: | 28 novembre 2024 |