COPE, JOHN NOEL (Newell) (Bolmoltie, Bowlmawltie, Paul Martin), guide et chasseur micmac, né en avril 1847 à Sheet Harbour, Nouvelle-Écosse, fils de Francis Cope (Doadaran Cope, Bernard Cope Nowlan) et d’une prénommée Mollie (Marie) ; il épousa une prénommée Fanny ; décédé le 25 août 1918 à Upper Musquodoboit, Nouvelle-Écosse.
Apparemment, le père de John Noel Cope était l’un des descendants de Jean-Baptiste Cope*, éminent chef micmac du xviiie siècle. Victime d’un accident cardiaque ou d’une crise d’apoplexie, il se noya après être tombé de son canot. La mère de John était une Blanche qui, dit-on, avait été enlevée à sa famille au Nouveau-Brunswick quand elle était bébé. Elle gagnait sa vie en attrapant des oursons et en les vendant comme animaux de compagnie aux officiers de la garnison britannique à Halifax. À l’âge de 14 ans, Mollie avait franchi à pied les 70 milles qui séparent Sheet Harbour de Pictou pour épouser Francis devant un prêtre. En plus, elle avait fait ce voyage épique en transportant sur son dos un petit garçon de deux ans (le fils de quelqu’un d’autre), pour le faire baptiser.
La chasse était la principale activité de Cope. Son père, fameux chasseur, avait déjà transporté 60 peaux d’orignal à Halifax dans son canot. Pourtant, John Noel le surpassait. Ses exploits de chasseur et de trappeur le firent entrer dans la légende de son vivant. Il était né avec un bras atrophié, mais cette infirmité ne lui nuisait aucunement. Son exploit le plus célèbre consista à traquer, tuer, dépecer et vendre 25 orignaux en une semaine. Harry Piers*, conservateur du musée provincial, a noté que, un lundi, Cope s’était rendu à la réserve du lac Ship Harbour et avait tué dix orignaux. Ensuite, il était allé à Musquodoboit et avait offert à un Blanc de lui apporter de la viande d’orignal ; il la lui vendrait 0,02 $ la livre et cet homme la revendrait. Puis Cope était retourné dans les bois près de la réserve et avait abattu 15 autres orignaux en quatre jours. Piers ajoutait que jamais encore on n’avait entendu parler de quelqu’un qui avait tué 25 orignaux en une semaine et que Cope disait qu’il aurait pu en abattre davantage.
Même s’il ne répéta jamais son exploit, Cope conserva, semble-t-il, sa réputation de chasseur et de traqueur. Au cours d’un hiver, probablement celui de 1878, il tua 18 orignaux et vendit la viande au campement de la mine d’or du ruisseau Fifteen Mile. À l’époque, il campait à Indian Rips, à l’extrémité du lac Hunting, au bord de la rivière Liscomb.
L’existence de John Noel Cope illustre comment des Micmacs adaptèrent leur mode de vie traditionnel en mettant à profit leurs talents de chasseur pour se faire fournisseurs de viande. Cette façon de subsister n’allait pas durer encore bien longtemps. Cope mourut renommé ; il était le dernier représentant flamboyant des générations de Micmacs qui avaient vécu uniquement de la chasse. Sa nécrologie dit : « C’était un homme costaud et d’une allure rébarbative, mais un véritable Indien en tous points. »
On trouve une photographie de John Noel Cope et de sa femme dans les collections du Nova Scotia Museum, Halifax (19.53/4806/N-5573).
Nova Scotia Museum, Accession books, II, no 4806 ; Printed matter files, Harry Piers notes, 10 janv. 1917 ; genealogies, I, nos 5, 29, 65.— PANS, MG 1, 2867, no 2A : 26–27.— Novascotian (Halifax), 6 avril 1846.— The old man told us : excerpts from Micmac history, 1500–1950, R. H. Whitehead, compil. (Halifax, 1991).
Ruth Holmes Whitehead, « COPE, JOHN NOEL (Newell) (Bolmoltie, Bowlmawltie, Paul Martin) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/cope_john_noel_14F.html.
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1998 |
Année de la révision: | 1998 |
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