COOK, MICHAEL URIAS, fermier, beurrier et éleveur, né le 7 février 1824 dans le canton de Williamsburgh, Haut-Canada, fils de Michael Cook et de Frederica Weegar (Weager) ; le 1er avril 1849, il épousa Margaret Gallinger (décédée le 24 septembre 1890), et ils eurent cinq fils et trois filles ; décédé le 5 février 1912 près d’Aultsville, Ontario.

D’ascendance loyaliste, le père de Michael Urias Cook exploitait une ferme dans le canton de Williamsburgh, dans la vallée du Saint-Laurent. En 1832, il s’installa avec sa famille dans une ferme du canton d’Osnabruck, près du village de Charlesville (rebaptisé par la suite Aultsville). Michael Urias fit ses études dans des écoles locales et alla à l’école secondaire à Matilda (Iroquois). Après avoir épousé Margaret Gallinger en 1849, il s’établit avec elle dans une ferme près de Gallingertown. Cependant, vers 1869, tous deux retournèrent avec leurs enfants à la ferme d’Aultsville.

Cook faisait de l’agriculture mixte et se spécialisait dans la production laitière, qui commençait à prendre de l’expansion dans l’est de l’Ontario [V. David Murdoch Macpherson]. Le recensement de 1871 indique que, cette année-là, il vendit plus de 1 750 livres de beurre et gardait 14 vaches laitières. Jusqu’au début des années 1880, il conserva une préférence pour la race Ayrshire. Puis, en 1881, il résolut d’importer des bovins de type Holstein-Friesian. C’est pour cette raison qu’il est passé à l’histoire de l’agriculture canadienne. Traditionnellement, on a attribué sa décision au fait qu’il lisait des périodiques américains d’agriculture, où l’on faisait avec insistance la promotion de cette race bovine, et à l’influence de son fils Minard Michael, qui était ouvert aux idées nouvelles.

On ignore quand exactement Cook importa pour la première fois des bovins de race Holstein, qui étaient nouveaux en Amérique du Nord. Les livres généalogiques américains de races bovines indiquent que, en 1882, avec B. B. Lord, de Sinclairville dans l’État de New York, il fit venir neuf vaches et deux taureaux de chez Smiths and Powell, éleveurs bien connus de ce même État. Cependant, Cook notait, dans un acte de vente dressé en 1892, que son troupeau avait été établi en 1881. Cette question de date a son importance si l’on veut déterminer qui fut le premier à importer des bovins de race Holstein au Canada, car on sait qu’un éleveur de Winnipeg, Archibald Wright, en importa des États-Unis en 1881. Quoi qu’il en soit, il y a un titre qui revient incontestablement à Cook : il fut le premier à importer au Canada des bovins de type Holstein venant des Pays-Bas, d’où cette race tirait son origine. En 1883, en collaboration avec Lord et sous le nom d’Aultsville Stock Farm, Lord, Cook and Son, il fit venir plus de 100 bovins de cette race. Bon nombre de ces bêtes furent immédiatement mises en vente et présentées à l’Industrial Exhibition de Toronto et à la foire de Guelph, où elles suscitèrent un vif intérêt. En juin 1883, le Farmer’s Advocate and Home Magazine, périodique très en vogue à l’époque, vanta les vaches de race Holstein, facilement reconnaissables à leurs taches blanches et noires, en disant qu’elles étaient « massives, belles, faciles à engraisser, d’un bon rapport pour la viande, d’un tempérament exceptionnellement calme et remarquables productrices de lait – en fait, la meilleure race laitière connue ».

La Lord, Cook and Son continua de vendre et d’exposer des bovins de race Holstein pendant quelques années ; ses bêtes contribuèrent à la fondation du troupeau actuel de l’Ontario. (Aujourd’hui, 95 % des vaches laitières du Canada sont de type Holstein.) Cook promut également cette race en collaborant à la création de la Dominion Holstein Breeders’ Association en septembre 1884 et en occupant le premier, de 1884 à 1887, la présidence de cette association. Toutefois, il perdit sa position dominante d’éleveur en raison même de la popularité croissante de la race Holstein. Il abandonna l’agriculture en 1891 ; les bêtes qui lui restaient furent vendues au cours d’une vente de liquidation. Jusqu’à sa mort en 1912, il continua de vivre à la ferme, que Minard Michael avait reprise.

Michael Urias Cook avait été un fervent libéral et un membre important de l’église méthodiste d’Aultsville. Une bonne partie de sa ferme fut inondée dans les années 1950 lors de l’aménagement de la voie maritime du Saint-Laurent, mais on a transporté sa maison à l’Upper Canada Village, près de Morrisburg, et l’on en a fait la maison du médecin.

S. Lynn Campbell et Susan L. Bennett

AN, RG 31, C1, Osnabruck Township, [Ontario], 1851 ; 1861 ; 1871, div. 1 : 94 ; 1881.— AO, RG 22-194, reg. P : 481–482.— Ontario Heritage Foundation (Toronto), R. L. Fraser, « Holstein-Friesian cow in Canada » (texte dactylographié, s.d. : exemplaire conservé à l’Upper Canada Village Reference Library, Morrisburg, Ontario).— Stormont Land Registry Office (Cornwall, Ontario), Abstract index to deeds, Osnabruck Township, concession 1, lot 33 (mfm aux AO).— Upper Canada Village Reference Library, « Descendants of John Cook, U.E.L. », Lynne Cooke et K. VanderBaaren, compil. (1986).— Cornwall Standard, 23 févr. 1912.— Farmer’s Advocate and Home Magazine, 18801892.— Freeholder (Cornwall), 23 févr. 1912.— Weekly Globe (Toronto), 18 sept. 1885.— Canadian Stock-Raisers’ Journal (Hamilton, Ontario), 1 (1883–1884), prospectus (août 1883) ; no 2 (déc. 1883) (exemplaires aux Ontario Agricultural Museum Library and Arch., Milton).— Century of achievement [numéro spécial du Holstein Journal à l’occasion du centenaire de la Holstein Assoc. of Canada] (Don Mills [North York], Ontario, 1984 ; exemplaire aux Ontario Agricultural Museum Library and Arch.).— Illustrated historical atlas of the counties of Stormont, Dundas and Glengarry, Ontario (Toronto, 1879 ; réimpr., Ross Cumming, édit., Port Elgin, Ontario, 1972).— Peter Lewington, Canada’s Holsteins (Markham, Ontario, 1983).— M. S. Prescott et al., Holstein-Friesian history (éd. du jubilé de diamant, Lacona, N.Y., 1960).— G. E. Reaman, History of the Holstein-Friesian breed in Canada (Toronto, 1946).— Stormont County Holstein Club, Our first century [...] 1881–1981 (s.l., 1981 ; exemplaire à l’Upper Canada Village Reference Library).

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S. Lynn Campbell et Susan L. Bennett, « COOK, MICHAEL URIAS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/cook_michael_urias_14F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1998
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