CONSTANTIN, JUSTINIEN (baptisé Louis-Alexandre), récollet, missionnaire, né à Québec le 13 novembre 1716, fils de Denis Constantin, bourgeois, et de Louise Bacon, décédé à Saint-Joseph de la Nouvelle-Beauce (Saint-Joseph-de-Beauce, Québec) le 28 mars 1760.
Louis-Alexandre Constantin fait ses études au collège des jésuites et il est admis au noviciat des récollets de Québec, sous le nom de frère Justinien, le 4 août 1734. Il termine ses années de formation en 1739, mais il doit attendre deux ans la présence d’un évêque à Québec pour être ordonné. Mgr de Pontbriand [Dubreil] lui confère les ordres mineurs et le diaconat, les 20 et 22 septembre 1741, et le lendemain, la prêtrise.
Les douze premières années de son sacerdoce se passent au couvent de Québec. À l’occasion, il dessert les paroisses de Charlesbourg et de Saint-Joseph (Lévis). Vers la fin de l’année 1751 ou au début de l’année 1752, il se rend au couvent de Montréal. Il revient à Québec en 1753 et succède alors au père Bonaventure Cartier, missionnaire des paroisses de Saint-Joseph (Saint-Joseph-de-Beauce) et de Sainte-Marie de la Nouvelle-Beauce. Son ministère durera environ six ans dans cette région. Il construit un presbytère à Sainte-Marie en 1753 ; cela lui évite ainsi d’aller vivre chez les paroissiens qui hébergent les missionnaires desservant les paroisses sans presbytère. De plus, il supplée l’absence d’un notaire dans cette région en rédigeant quelques contrats de mariage et de concession.
Mais l’œuvre la plus remarquable du père Justinien fut sa participation active aux démarches faites pour obtenir une voie d’accès convenable reliant la Nouvelle-Beauce au fleuve Saint-Laurent. Cette route, « suyvant le santier qui [avait déjà été] ouvert par les habitants », fut tracée en 1758 par Ignace-François-Pierre Martin * de Lino, dernier grand voyer de la Nouvelle-France. Elle permettait aux habitants de cette région de sortir de leur isolement et d’atteindre plus facilement Québec. Sur une longueur de 30 milles environ, ce « chemin de vint et quatre pieds de large entre deux fosest de trois pieds de large » partait de la seigneurie de Saint-Étienne pour aboutir à la paroisse de Saint-Henri dans la seigneurie de Lauson. Les Beaucerons voulurent perpétuer la mémoire du récollet en donnant à ce chemin le nom de route Justinienne. Elle est devenue aujourd’hui un tronçon de la route du Président-Kennedy.
Justinien Constantin, dernier missionnaire de la Nouvelle-Beauce sous le régime français, mourut des suites « d’une forte maladie de deux mois », à Saint-Joseph, le 28 mars 1760 ; il fut inhumé dans l’église paroissiale le 2 avril.
Archives des Franciscains (Montréal), Dossier Justinien Constantin.— P.-G. Roy, Inv. coll. pièces jud. et not., I : 227, 228, 230 ; Inv. procès-verbaux des grands voyers, I : 174 ; IV : 221.— Honorius Provost, Sainte-Marie de la Nouvelle-Beauce ; histoire religieuse (Québec, 1967), 16–20 ; Sainte-Marie de la Nouvelle-Beauce ; histoire civile (Québec, 1970), 362–364.— Ivanhoë Caron, Historique de la voirie dans la province de Québec, BRH, XXXIX (1933) : 214.
Michel Paquin, « CONSTANTIN, JUSTINIEN (baptisé Louis-Alexandre) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/constantin_justinien_3F.html.
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Auteur de l'article: | Michel Paquin |
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1974 |
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