CONILLEAU, CHARLES, prêtre, jésuite, né à Martigné, diocèse du Mans, le 4 août 1811, décédé à Victoriaville (comté d’Arthabaska), le 1er avril 1879.

Fils d’un ancien soldat de Napoléon Bonaparte, Charles Conilleau entre dans la Compagnie de Jésus en 1846, après 12 ans de sacerdoce. En 1854, il est désigné à la mission New York-Canada, qui dépend de la province de France. Il se rend alors à New York et se consacre à l’étude de l’anglais pendant une année entière avant de passer au Canada-Ouest.

De 1855 à 1859, on le trouve à la résidence de Sandwich (Windsor, Ont.) où, sous la direction immédiate du célèbre père Pierre Point, il est chargé exclusivement des catholiques de langue anglaise, déjà nombreux à Windsor et à Maidstone. Il a le mérite d’avoir érigé, en 1858, la première église de la paroisse mère de Windsor, Saint-Alphonse. La même année, il reconstruit l’église de Maidstone. En l’un et l’autre endroit, il établit solidement le culte, préparant les voies à l’érection canonique de ces deux paroisses. Quand, en 1857, le premier évêque de London, Mgr Pierre-Adolphe Pinsonnault*, décide de réunir tous ses séminaristes au collège de Sandwich, Conilleau devient leur professeur de théologie, le premier, croyons-nous, à exercer cette fonction dans les limites du diocèse actuel de London. Il suit de près les événements qui amènent Mgr Pinsonnault à transférer, en 1859, son siège épiscopal de London à Windsor. Les jésuites ferment alors leur maison à Windsor et ainsi mettent fin à leur apostolat en cet endroit historique.

Le père Conilleau est alors assigné à la résidence de Québec et désigné pour le ministère, si important alors, des missions paroissiales et des retraites sacerdotales. Puis, de 1862 à 1870, il est supérieur des jésuites de Chatham (Ont.) qui rayonnent dans la région au bénéfice des catholiques de langue anglaise. En 1871, on le nomme supérieur et curé de l’importante paroisse de Guelph. Deux ans plus tard, de retour dans la province de Québec, il se consacre, malgré une santé chancelante, à la confession et à la prédication, le plus souvent au Gésu, à Montréal. Il vient à peine de finir une retraite paroissiale à Victoriaville quand, victime d’une crise cardiaque, il y meurt, le 1er avril 1879. Clergé et fidèles demandent que l’inhumation ait lieu à l’endroit même de son dernier apostolat ; Conilleau est ainsi l’un des rares jésuites qui ne soient pas enterrés dans le cimetière de la communauté.

Les lettres du père Conilleau révèlent un homme peu porté aux attitudes spectaculaires, mais très consciencieux et très efficace dans l’exécution des tâches qui lui sont assignées. Il appartient à l’histoire héroïque des débuts du diocèse de London. Vénéré de ses fidèles, respecté et estimé de ceux qui ne partageaient pas sa foi, il a rendu de grands services aux catholiques du sud de l’Ontario.

Léon Pouliot

ASJCF, 1 636–1 637 ; 5 115, 2 ; A-1–7, p.66 ; A-2–4 ; D-7.

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Léon Pouliot, « CONILLEAU, CHARLES », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/conilleau_charles_10F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1972
Année de la révision:    1972
Date de consultation:    28 novembre 2024