COLSTON, WILLIAM, colonisateur, sous-gouverneur de la première colonie anglaise à Terre-Neuve ; circa 1610–1612.

William Colston était presque certainement originaire de Bristol ; cependant, comme de nombreux Colston habitaient la ville à cette époque, ses origines restent obscures. Il est cependant permis de supposer qu’il était le fils de William Colston, qui fut shérif de Bristol de 1599 à 1600, et de sa femme, née Elizabeth Gittens. Dans ce cas, il était encore mineur en 1582 lorsque son grand-père, William Gittens, légua à son frère et à lui £25 chacun, somme qu’ils devaient toucher à leur majorité. Colston était probablement commerçant comme son père, et il est possible qu’il soit le William Colston qui s’associa à la Compagnie espagnole de Bristol en 1605.

En 1610, la ville de Bristol s’intéressa au projet d’établissement de plantations à Terre-Neuve, et certains de ses citoyens parmi les plus éminents s’associèrent à la compagnie qui fut constituée à cette fin. Colston n’était pas du nombre, mais il se rendit néanmoins dans l’île cette année-là avec le premier groupe de colons. La colonie de Cuper’s (Cupids) Cove avait pour gouverneur John Guy, de Bristol, et on a prétendu que Colston était le beau-frère de Guy (Prowse, p. 94, de même que de nombreux historiens par la suite), mais il ne semble exister aucune preuve écrite à l’appui de cette affirmation. Ni Guy ni aucun de ses contemporains ne mentionnent ce lien de parenté ; lorsqu’il parle de Colston dans ses écrits, Guy fait mention « d’un certain Master Colton, jeune homme sage », puis, immédiatement après, de « mon frère Philip Guy » (Purchas, XIX : 416).

Lorsque Guy rentra en Angleterre à l’automne de 1611, il confia à Colston et à Philip Guy la direction de toutes les affaires de l’île ; en l’absence de témoignages, nous ignorons quel fut le sort de l’île sous leur gouvernement. Colston conserva un journal officiel des événements et du temps qu’il faisait cet hiver-là, conformément aux directives données par la compagnie en 1610. Guy rallia son poste en 1612 et Colston partit pour l’Angleterre au mois de juin. Son rapport au trésorier de la compagnie, John Slany, fut sans doute encourageant et enthousiaste, car Slany écrivait : « La bonne marche de nos affaires de Terre-Neuve réjouit beaucoup la Compagnie [...] et cette contrée est bien plus salubre que l’Angleterre si l’on en juge par Master Colston qui y a séjourné pendant deux ans et n’a pas été malade une heure. »

Il n’est plus fait mention de la présence de Colston à Terre-Neuve ; ce n’est pas lui qui a tenu le journal de la colonie au cours de l’hiver de 1612–1613 (Prowse, p. 128), mais Henry Crout (Middleton mss, Mi X 1/66), et l’affirmation selon laquelle il aurait de nouveau rempli les fonctions de sous-gouverneur de 1613 à 1614 (Prowse, p. 102) ne paraît pas fondée. Il semble bien qu’une fois rentré en Angleterre, il n’ait pris aucune part aux affaires municipales de Bristol.

Gillian T. Cell

Au sujet de l’activité de Colston à Terre-Neuve V. Nottingham University, Middleton mss, Mi X 1/1–66,— Purchas, Pilgrimes (l905–07),— Prowse, History of Nfld,— Autres sources : A. B. Beaven, Bristol lists (Bristol, 1889),— Bristol wills, ed. T. P. Wadley (Bristol and Gloucestershire Arch. Soc., 1886),— T. Garrard and S. G. Tovey, Edward Colston (Bristol, 1852),— Records relating to the Society of Merchant Venturers of the city of Bristol in the seventeenth century, ed. P. McGrath (« Bristol Record Soc. », XVII, 1952).

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Gillian T. Cell, « COLSTON, WILLIAM », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/colston_william_1F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1966
Année de la révision:    1986
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