COATES, RICHARD, musicien, peintre, propriétaire d’une scierie et facteur d’orgues, né le 30 novembre 1778 à Thornton Dale, Yorkshire, Angleterre, fils de Richard Coates et de Dorothy Reynolds ; il épousa, le 5 novembre 1805, Isabella Smith dont il eut au moins trois enfants ; décédé le 29 janvier 1868, dans le canton d’Aldborough, Ontario.
On ne sait rien de l’éducation que reçut Richard Coates. Il joua, dit-on, dans une musique de l’armée britannique pendant la guerre d’Espagne et fut chef de musique à la bataille de Waterloo. Le 13 mai 1817, il arriva à Québec, où il séjourna 15 mois avant de s’établir à York (Toronto). Tout comme Louis Dulongpré* à Montréal, Coates fut actif à la fois dans le domaine musical et dans celui des beaux-arts. Henry Scadding* parle de Coates comme d’ « un homme ingénieux et digne d’estime, dont le nom est associé dans notre mémoire à la naissance des beaux-arts dans la ville d’York. Monsieur Coates, en autodidacte, a exécuté, non sans succès, les portraits à l’huile de quelques-uns de nos anciens notables. » Lorsqu’en 1824, il réclama une terre en tant que colon, il déclara la profession de peintre dans la ville d’York. En 1831, Coates déménagea dans le canton de Trafalgar, à l’est de ce qui est aujourd’hui Oakville, où il acquit une terre et mit sur pied une meunerie et une scierie. Son entreprise prospéra et lui-même ainsi que ses fils gagnèrent l’estime générale pour leur honnêteté et leur commerce agréable. Peu après 1860, la dépression économique força Coates à quitter la région et il passa ses dernières années dans une ferme dont une partie est aujourd’hui occupée par le village de Rodney.
Bien qu’il semble que Coates n’ait jamais résidé à Hope (Sharon), Haut-Canada, il a été en rapport, pendant plusieurs décennies, avec les Enfants de la paix (Children of Peace), une secte religieuse dont le chef de file, David Willson, habitait ce village. On ne sait pas si Coates appartenait vraiment à ce groupe, mais celui-ci lui permit d’exercer ses talents musicaux et artistiques. Il exécuta pour le temple de Sharon des tableaux symboliques intitulés Peace et Plenty, qui, selon un critique d’art contemporain, rappellent un peu « le caractère naïf des premiers ex-voto du Québec ». Il fut, en diverses occasions, maître de chapelle ou maître de musique pour les Enfants de la paix et il donna également des leçons particulières de différents instruments. William Lyon Mackenzie entendit Coates jouer du « cor d’harmonie », dans le petit orchestre de Sharon, en 1829. Il ne fait aucun doute que l’excellente réputation de cet orchestre ainsi que du chœur était due à la participation de Coates.
Bien que Coates ait probablement été le premier peintre à résider à Toronto, il est plus connu comme facteur d’orgues, métier qui lui permit de tirer parti à la fois de ses connaissances musicales et de son goût pour les choses de la mécanique. Selon certains, il aurait construit sept orgues. Le premier des trois destinées aux Enfants de la paix, datant de 1820 et conservé à Sharon, est peut-être le plus ancien instrument de ce genre que l’on possède, sinon le premier construit au Canada. Il ne possède pas de clavier mais deux cylindres notés, comportant chacun dix morceaux de musique sacrée, dont la presque totalité est d’origine britannique. C’est probablement à cet instrument que Mackenzie fait allusion lorsqu’il parle d’un orgue « au son grave et doux ». Le second orgue était conçu selon le même principe mais comportait trois cylindres de dix morceaux chacun, parmi lesquels on trouvait des ballades traditionnelles et des hymnes. Il fut placé dans la salle d’étude du chef des Enfants de la paix, mais eut par la suite d’autres propriétaires. Le troisième orgue, construit en 1848, était destiné au Second Meeting House de Sharon. Il comportait un clavier et quelque 200 tuyaux ; c’est le plus grand, construit par Coates, que l’on connaisse.
Il est exposé au temple de Sharon depuis 1913 environ. À 79 ans, on demanda à Coates de construire un orgue à clavier pour l’église St Jude, à Oakville ; celui-ci donna « beaucoup de joie » aux fidèles jusqu’à son abandon, autour de 1899. Scadding raconte que, même à l’époque où il habitait Toronto, Coates avait un de ses orgues dans sa maison ; cet instrument appartient encore aujourd’hui à la famille.
Coates est également censé avoir construit un télescope de quatre pieds de longueur, pour son propre usage, ainsi qu’un « petit yacht de construction très soignée, jaugeant environ 9 tonneaux » et un « pulmoter », instrument destiné à l’origine à ranimer les noyés mais qui en fait servit à ramener des chiens à la vie, sur les bords du lac à Toronto.
W. L. Mackenzie, Sketches of Canada and the United States (Londres, 1833).— Scadding, Toronto of old (1873).— Landmarks of Can.— J. R. Harper, Early painters and engravers ; Painting in Canada, a history (Toronto, 1966) ; A people’s art : primitive, naïve, provincial, and folk painting in Canada (Toronto, 1974).— Helmut Kallmann, A history of music in Canada, 1534–1914 (Toronto et Londres, 1960).— A. H. Lightbourn, Saint Jude’s Church, Oakville, 1842–1957, an historical sketch ([Oakville, Ont., 1957]).— Emily McArthur, A history of the Children of Peace (Newmarket, Ont., s.d.).— C. E. McFaddin, A study of the buildings of the Children of Peace, Sharon, Ontario (thèse de
Helmut Kallmann, « COATES, RICHARD », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/coates_richard_9F.html.
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Auteur de l'article: | Helmut Kallmann |
Titre de l'article: | COATES, RICHARD |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1977 |
Année de la révision: | 1977 |
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