CLOPPER, HENRY GEORGE, fonctionnaire, banquier, juge de paix et juge, né le 25 avril 1792 à Kingsclear, Nouveau-Brunswick, fils de Garret Clopper et de Penelope Miller ; le 9 février 1820, il épousa à Woodstock, Nouveau-Brunswick, Mary Ann Ketchum, et ils eurent deux filles ; décédé le 4 novembre 1838 à Fredericton.

Le père de Henry George Clopper était un loyaliste new-yorkais d’origine hollandaise qui avait servi dans les troupes provinciales pendant la Révolution américaine et occupé des postes secondaires dans l’administration du Nouveau-Brunswick ; sa mère descendait d’une famille de loyalistes distingués établie au Massachusetts et apparentée à Edward Winslow*. Après avoir fréquenté la Fredericton Academy et travaillé quelque temps à titre d’apprenti chez un marchand de Halifax, Clopper devint en 1813 commis au commissariat de l’armée britannique au fort Cumberland (près de Sackville, Nouveau-Brunswick). Jusqu’en 1818 au moins, il travailla pour le commissariat en divers endroits, notamment à Presque Isle, où il fut quelque temps responsable du dépôt. Il demeura en poste lorsqu’on réduisit les effectifs après la guerre de 1812, sans doute en partie grâce à l’influence du beau-frère de sa mère, Harris William Hailes, administrateur du Nouveau-Brunswick en 1816–1817, puis aide de camp du lieutenant-gouverneur George Stracey Smyth*.

En février 1821, on désigna Clopper pour succéder à son père à titre de registrateur du comté d’York. Lorsque ce dernier mourut en juillet 1823, il le remplaça aussi aux postes de sergent d’armes de la chambre d’Assemblée et de greffier de comté. D’autres petits postes lucratifs continuèrent de lui échoir, entre autres celui de sous-receveur des douanes pour Fredericton en 1831. Vers la fin de 1837, il abandonna sa charge de greffier de comté, qui englobait la fonction de procureur, et devint juge de paix et juge de la Cour inférieure des plaids communs. Il y avait peu d’activités communautaires dans lesquelles il n’était pas engagé. Il fit partie de la commission chargée de la construction d’une maison d’industrie à Fredericton en 1822 et fut longtemps membre du conseil d’administration de cet établissement. Il fut en outre clerc du conseil paroissial, secrétaire de la Fredericton Savings Bank dès sa fondation en 1824, et secrétaire trésorier de la Fredericton Library. En 1825, il compta au nombre des membres fondateurs du Central Committee of Relief for the Miramichi Fire et, l’année suivante, il fit partie de la commission chargée de distribuer les fonds qu’avait ramassés cet organisme.

La participation de Clopper au recensement de 1824 constitue un fait marquant de sa carrière dans l’administration publique. Non seulement le chargea-t-on, à titre de greffier de comté, d’organiser le recensement dans York, mais William Franklin Odell, secrétaire de la province, le désigna pour compiler les résultats recueillis dans toute la colonie et en faire rapport à l’Assemblée. Les recenseurs, choisis par les juges de paix, dénombraient les habitants selon le sexe, la race et l’âge (plus ou moins de 16 ans), et comptaient le nombre de familles ainsi que les maisons habitées, inhabitées ou en construction. L’arrivée tardive de certains résultats de régions éloignées et l’oubli de relever l’effectif des chantiers de deux comtés ont malheureusement compromis l’exactitude globale du recensement. Fait à noter, en 1825, l’archidiacre George Best* estimait la population à 79 176, soit 5 000 de plus que le nombre déclaré dans le rapport que publia l’Assemblée.

En 1834, Clopper devint le tout premier président de la Central Bank of New Brunswick, établie à Fredericton. La même année, l’Assemblée qui peu de temps auparavant s’était montrée tout à fait indifférente aux efforts d’un groupe de marchands de Saint-Jean pour fonder une seconde banque dans cette ville [V. John McNeil Wilmot], constitua juridiquement la Central Bank. La facilité avec laquelle ses promoteurs obtinrent la sanction de l’Assemblée était attribuable au fait que l’établissement, par sa situation et son peu d’importance (son capital autorisé n’était au départ que de £15 000), ne menaçait pas le quasi-monopole de la Bank of New Brunswick, fondée à Saint-Jean en 1820. Un autre facteur a pu aider : Clopper avait comme beau-frère Charles Simonds*, figure importante à la Bank of New Brunswick et l’un des hommes politiques les plus puissants de la province. L’engagement de Clopper dans la Central Bank l’amena à se lier à d’autres entreprises commerciales, notamment la Nashwaak Mill and Manufacturing Company, dont il devint administrateur en 1836 avec James Taylor* et d’autres personnalités.

Henry George Clopper était un homme obstiné qui, semble-t-il, manquait de cordialité et de générosité. En 1830, une dispute avec un oncle maternel au sujet d’une somme de £35 perturba ses relations familiales. Ce différend l’entraîna dans un affrontement avec l’avocat George Frederick Street* et, en 1834, la population lut avec amusement dans la section du lecteur du New-Brunswick Courier les impolitesses que s’échangèrent ces deux descendants de l’aristocratie loyaliste. Clopper avait néanmoins de grandes capacités. Lorsqu’il mourut, la notice nécrologique de la Royal Gazette souligna son « intelligence forte et pénétrante », qui lui avait « permis d’entreprendre et de réaliser des tâches si variées qu’il [allait être] extrêmement difficile de le remplacer dans la colonie ». Des années après, la People’s Bank of New Brunswick l’honora en reproduisant son portrait sur ses billets de cinq dollars. Comme Clopper n’avait pas eu de fils et que son unique frère était décédé en 1819, c’est surtout grâce à la carrière du neveu de sa femme, Henry George Clopper Ketchum*, que le patronyme Clopper continua d’être connu au Nouveau-Brunswick.

D. Murray Young

APC, MG 24, L6, 1.— APNB, MC 300, MS20/25 ; Photograph Sect., P4/2/51 ; RG 1, RS336 ; RG 2, RS7, 115 : 57–89 (mfm aux APC) ; RS8, Central Bank, 1836–1859 ; RG 4, RS24, S32-B32–32.1 ; S47-R2 ; RG 7, RS75, 1840, H. G. Clopper.— Musée du N.-B., Central Bank, solicitor’s reg., 1837–1843 ; F85 ; Robinson family papers, mise., H. G. Clopper, gardening diary, 1821.— PRO, CO 188/32.— N.-B., House of Assembly, Journal, 1824–1825, 1832–1836 ; Legislative Council, Journal, 1832–1836.— Winslow papers (Raymond).— New-Brunswick Courier, janv.–août 1834.— Royal Gazette (Fredericton), 13 févr. 1821, 1er, 29 juill. 1823, 30 mai 1826, 7 nov. 1838.— Hill, Old Burying Ground.— L. M. Beckwith Maxwell, An outline of the history of central New Brunswick to the time of confederation (Sackville, N.-B., 1937 ; réimpr., Fredericton, 1984).— MacNutt, New Brunswick.— W. A. Squires, History of Fredericton : the last 200 years, J. K. Chapman, édit. (Fredericton, 1980).— Royal Gazette, 12 juill. 1865.

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D. Murray Young, « CLOPPER, HENRY GEORGE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/clopper_henry_george_7F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1988
Année de la révision:    1988
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