CHANDLER, SAMUEL, fabricant de voitures, fermier, meunier et rebelle, né le 8 octobre 1791 à Enfield, Connecticut, fils de Joseph Chandler et de Lydia Hawkins ; il épousa Hannah Chapin, qui mourut en 1815 après lui avoir donné deux enfants, puis il se remaria en 1818 avec Ann McKelsey, dont il eut 11 enfants ; décédé le 25 mars 1866 à Colesburg, Iowa.

En 1818, Samuel Chandler vivait à Albany, New York ; avant 1820, il alla s’installer près de Lundy’s Lane, dans le Haut-Canada. En moins de deux ans, il mit sur pied une fabrique de voitures à St Johns (St Johns West), dans le comté de Welland. En raison de ses idées radicales en politique, il fut soupçonné, avant la rébellion de 1837, par les autorités de l’endroit d’activités séditieuses. Le 10 décembre 1837, il accueillit le chef des rebelles, William Lyon Mackenzie, qui était en fuite, et il le conduisit en lieu sûr aux États-Unis. Plus tard, il fut parmi les rebelles qui occupèrent l’île Navy et, malgré l’échec de cette aventure, il demeura un ardent patriote. Il contribua à la fondation de la Canadian Refugee Relief Association en mars 1838.

Le 20 juin 1838, Chandler servit de guide à un groupe de Patriotes qui effectuaient un raid dans la région de Short Hills, dans le district de Niagara. Conduits par James Morreau et appuyés par Linus Wilson Miller*, les Patriotes entrèrent dans St Johns, détroussèrent quelques habitants et mirent le feu à une auberge dans le but de capturer dix lanciers. Il est possible que Chandler, à l’origine, se soit opposé à l’attaque, et il obtint, de fait, que les assaillants remettent en liberté deux de ses voisins, mais on prétend qu’au cours du raid il aurait proposé aux rebelles de voler un homme âgé et aurait voulu exécuter les lanciers ; ces derniers, toutefois, furent relâchés.

Chandler et la plupart de ceux qui avaient été impliqués dans le raid ne tardèrent pas à être arrêtés. Morreau fut mis à mort le 30 juillet et Chandler traduit en justice le 2 août. Condamné à la peine capitale, Chandler fut cependant exilé pour la vie à la Terre de Van Diemen (Tasmanie). En décembre 1841, il s’évada avec Benjamin Wait, un des participants au raid de Short Hills, et les deux hommes gagnèrent les États-Unis. Il s’établit avec sa famille près de Jackson, dans le Michigan, puis il alla s’installer dans l’Iowa, en 1843, où il travailla comme fermier et meunier jusqu’à la fin de ses jours.

Colin Read

L. W. Miller, Notes of an exile to Van Dieman’s Land : comprising incidents of the Canadian rebellion in 1838, trial of the author in Canada, and subsequent appearance before her majesty’s Court of Queen’s Bench, in London, imprisonment in England, and transportation to Van Dieman’s Land [...] (Fredonia, N.Y., 1846 ; réimpr., East Ardsley, Angl., 1968), 17–30, 94, rapporte de façon très pittoresque le raid mené sur Short Hills, ainsi que le rôle joué par Miller et les autres participants. Le récit détaillé et complet du raid se trouve aux APC, RG 5, A1, 179–221 ; aussi dans le St. Catharines Journal (St Catharines, Ont.), 7 déc. 1837–1er nov. 1838 ; E. C. Guillet, The lives and times of the Patriots : an account. of the rebellion in Upper Canada, 1837–1838, and the Patriot agitation in the United States, 1837–1842 (Toronto, 1938 ; réimpr., 1968), 32, 84, 104–113, 206, 209s., 221s. ; et dans l’article de E. A. Cruikshank, A twice-told tale (the insurrection in the Short Hills in 1838), OH, XXIII (1926) : 180–222. Les APC, MG 24, 126, 65, conservent un compte rendu de Robert Laidlaw, comprenant la transcription des procès intentés aux auteurs du raid. Les Letters from Van Dieman’s Land, written during four years imprisonment for political offences committed in Upper Canada (Buffalo, N.Y., 1843), 60s., 268, 354s., de Benjamin Wait sont importantes pour la description qu’elles donnent de l’évasion de Chandler et Wait de la Terre de Van Diemen, et aussi des tentatives faites en Angleterre pour empêcher le transfert de Chandler, Wait et d’autres à la colonie pénitentiaire. L’étude de Harvey Reid, In the shadow of the gallows : a true story of an Iowa pioneer (Maquoketa, Iowa, 1902), constituée d’articles tirés du Jackson Republican (Maquoketa, Iowa) traite principalement du sort de Chandler après sa capture et insiste beaucoup sur les travaux de Wait. L’article de L. B. Duff, Samuel Chandler of St. Johns, Welland County Hist. Soc., Papers and Records, V (1938) : 115–149, est la meilleure source de renseignements concernant Chandler.  [c. r.]

PAO, Mackenzie-Lindsey papers, Mackenzie papers, box 1835 to March 1838, Navy Island memoranda, 1837, [18 déc. 1837] ; box April to December 1838, Nelson Gorham to W. L. Mackenzie, 29 juill. 1838 ; letter [M. A. Reynolds] to W. L. Mackenzie, 28 août 1838 ; clippings, item 4 682.— Lindsey, Life and times of Mackenzie, II : 118–121.

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Colin Read, « CHANDLER, SAMUEL », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/chandler_samuel_9F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1977
Année de la révision:    1977
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