Titre original :  Signature Chaigneau

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CHAIGNEAU (Du Chaigneau), LÉONARD, prêtre, sulpicien, économe, directeur d’école, missionnaire, né en 1663 dans le diocèse de Limoges (France), décédé à Montréal en 1711.

Il entra dans la Compagnie de Saint-Sulpice en 1687 et arriva au Canada le 15 août de l’année suivante. De 1690 à 1693, il fut chargé de l’économat du séminaire de Montréal, fonction très étendue à cette époque. Elle comprenait pratiquement toute l’administration temporelle des seigneuries : perception des dîmes et des droits seigneuriaux, gestion du domaine des seigneurs, construction des moulins, des chemins, des édifices paroissiaux, entretien des prêtres de Saint-Sulpice au Canada. Chaque année, l’économe devait rendre compte de son administration aux ecclésiastiques du séminaire de Paris, seigneurs de l’île de Montréal. Au Canada, il dépendait d’une certaine façon du procureur [V. Chèze]. Dans toutes les affaires, surtout dans celles qui devaient occasionner des dépenses, le supérieur-procureur et l’économe ne devaient rien entreprendre sans être du même avis. S’il y avait désaccord, on devait porter la question devant le conseil qui décidait à la majorité des voix. Telles étaient les principales modalités de l’administration du séminaire de Montréal au moment où M. Chaigneau devint économe.

Si l’on en croit M. Louis Tronson, supérieur général, Chaigneau s’est toujours bien acquitté de ses fonctions et on n’a jamais cessé de se dire très satisfait de lui au Canada. C’est à cause de ses qualités d’administrateur qu’après 1693, à deux reprises, en 1696–1697 et en 1704–1705, durant quelques mois, on eut recours à ses services pour redresser une situation financière plus ou moins compromise.

En 1696, par un acte daté du 15 décembre, M. Dollier de Casson le chargea officiellement du soin des écoles paroissiales de Montréal. Il s’en occupait déjà depuis trois ans ; en mai 1694, il avait présenté à Mgr de Saint-Vallier [La Croix] un mémoire sur les biens meubles des écoles de Ville-Marie et, l’année suivante, il avait aménagé pour les enfants, au coût de 2 500#, une assez vaste maison.

En 1699 commença sa carrière de curé. Il inaugura son ministère sur l’île de Montréal en desservant successivement deux paroisses déjà établies : la Pointe-aux-Trembles, 1699–1702, et la Rivière-des-Prairies, en 1702 et 1703. En 1704, il devint curé-missionnaire pour les centres de colonisation qui commençaient à se développer sur les bords du fleuve Saint-Laurent entre Repentigny et Trois-Rivières. Il s’occupa de ses nouvelles fonctions avec beaucoup d’application et de dévouement. Il ne craignit pas de mettre parfois de côté l’habit ecclésiastique pour travailler comme manœuvre, maçonner, bousiller, tirer les roches, couper et brûler le bois. De plus, il avait le talent De créer des ressources, d’accomplir beaucoup de choses avec peu de secours, de s’accommoder là où il n’y avait rien. On était toujours étonné du bon ordre qu’il savait garder dans la conduite du temporel des paroisses où il passait et qu’il quittait sans laisser de dettes.

Le 14 juillet 1707, on le nomma curé de la paroisse Notre-Dame-de-l’Assomption de Repentigny, l’une des plus anciennes paroisses de la région. Après un an, on le rappela au séminaire de Ville-Marie où il mourut le 23 décembre 1711. Plusieurs actes signés de sa main en 1710 et 1711 permettent de penser que, après son retour à Montréal, il aurait occupé la charge d’économe et d’assistant procureur, devenue vacante par la mort de M. Cailhe en juillet 1708.

Antonio Dansereau, p.s.s.

ASSM, Correspondance des supérieurs généraux ; Section des requêtes et ordonnances.— Caron, Inventaire de documents, RAPQ, 1939–40 : 317 ; 1940–41 : 402.— [Louis Tronson], Correspondance de Mde Tronson, troisième Supérieur de la Compagnie de Saint-Sulpice : Lettres choisies [16 juil. 1676–15 janv. 1700], A.-L. Bertrand, édit. (3 vol., Paris, 1904), II : passim.— Allaire, Dictionnaire.— Gauthier, Sulpitiana (Montréal, 1926).— H. Magnan, Dictionnaire historique et géographique des paroisses, missions et municipalités de la province de Québec (Arthabaska, 1925).— Azarie Couillard-Després, Histoire de Sorel, de ses origines à nos jours (Montréal, 1926).— Histoire des paroisses du diocèse de Montréal (« Annuaire de Ville-Marie », II, Montréal, 1867–1882).— É.-Z. Massicotte, Fondation d’une communauté de frères instituteurs à Montréal en 1686, BRH, XXVIII (1922) : 40.

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Antonio Dansereau, p.s.s., « CHAIGNEAU (Du Chaigneau), LÉONARD », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/chaigneau_leonard_2F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1969
Année de la révision:    1991
Date de consultation:    28 novembre 2024