CARTIER, TOUSSAINT, dit « lHermite de Saint-Barnabé », né en France vers 1707, décédé le 30 janvier 1767 et inhumé le lendemain dans l’église Saint-Germain de Rimouski (Québec).

Nous connaissons surtout ce personnage par le registre des sépultures de la paroisse Saint-Germain de Rimouski et par le récit que nous a laissé Mgr Joseph Signay*. C’est lors de sa deuxième visite pastorale dans cette paroisse, en juillet 1838, que l’évêque de Québec recueillit le témoignage des anciens sur ce singulier personnage. Les vieux âgés de plus de 80 ans se rappelaient l’histoire de l’ermite, racontée par leurs parents.

Toussaint Cartier serait né en France vers 1707 et, selon le témoignage de Montcalm, il serait originaire « des environs de Morlaix ». Cartier arriva au Canada peu avant 1728 et obtint de Pierre Lepage de Saint-Barnabé, seigneur de Rimouski, un terrain sur l’île Saint-Barnabé où il s’établit, à la suite d’un vœu qu’il avait prononcé durant la traversée. À la veille de périr, il s’était engagé à vivre séparé du monde au premier endroit où il pourrait débarquer. Il vécut sur l’île jusqu’à sa mort, vivant de son travail et de la générosité des habitants, du seigneur de Rimouski et du père Ambroise Rouillard, missionnaire du lieu. Ce dernier l’invitait régulièrement à sa table et lui rendait souvent visite à son ermitage sur l’île.

Cartier éprouvait fréquemment des crises d’épilepsie et « par suite de cette infirmité, selon les témoignages recueillis par Signay, un de ses yeux paraissait comme sorti de sa place, et pour tempérer la douleur aiguë qu’il éprouvait dans cet oeil, il le faisait lécher par son chien ».

L’ermite de Saint-Barnabé connut une fin tragique. En janvier 1767, on le retrouva inconscient sur la glace du fleuve, alors qu’il avait entrepris de traverser à Rimouski. On le transporta dans une maison, située sur la rive nord de la rivière Rimouski, et c’est là qu’il mourut le 30 janvier.

Les habitants de Rimouski ont conservé longtemps le souvenir de l’ermite de Saint-Barnabé et la tradition orale a fait de ce personnage analphabète un descendant du célèbre Jacques Cartier*, mais il semble bien que celui-ci n’eut jamais d’enfants.

Michel Paquin

AAQ, 69 CD, Visites pastorales, XI : 116–119.— Archives judiciaires de Rimouski (Rimouski), Registre d’état civil, Saint-Germain, 30 janv. 1767.— L’hermite de Saint-Barnabé, BRH, XLIV (1938) : 113s.— Journal du marquis de Montcalm (Casgrain), 52.— Ivanhoe Caron, Inventaire de la correspondance de Monseigneur Joseph Signay, archevêque de Québec, 1837–1840, RAPQ, 1938–1939, 268.— Tanguay, Dictionnaire, II : 570.— J.-C. Taché, L’île Saint-Barnabé, Les soirées canadiennes ; recueil de littérature nationale (Québec), [V] (1865) : 347–357.

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Michel Paquin, « CARTIER, TOUSSAINT, dit « l’Hermite de Saint-Barnabé » », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/cartier_toussaint_3F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1974
Année de la révision:    1974
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