CARON, THOMAS, prêtre séculier, professeur au séminaire de Nicolet, né à Saint-Antoine-de-la-Rivière-du-Loup (Louiseville) le 19 juin 1819, fils de Louis Caron, cultivateur, et d’Euphrosine Béland, décédé à Nicolet le 24 septembre 1878.
À l’instar de plusieurs jeunes gens de sa paroisse et des localités environnantes, Thomas Caron s’inscrivit en 1831 au séminaire de Nicolet pour entreprendre son cours classique. Sept ans plus tard, il commença l’étude de la théologie tout en enseignant aux adolescents du séminaire. Ordonné prêtre en 1842, il demeura dans l’institution qui l’avait formé et y fut d’abord professeur de rhétorique et de théologie. Par la suite, il fut tour à tour directeur des élèves, professeur de théologie et directeur des séminaristes. Son évêque le nomma à trois reprises supérieur du séminaire de Nicolet (1855–1859, 1861–1868, 1871–1877) et, en 1857, le choisit comme vicaire général du diocèse de Trois-Rivières.
Sa carrière sacerdotale fut celle d’un homme profondément imprégné de l’esprit évangélique. Toujours prêt à se dévouer et d’une bonté exemplaire, il fut aimé de tous ceux qui vécurent près de lui. Ce fut sans doute pour cette raison que les élèves l’appelaient « papa Thomas ». Alors qu’il enseignait aux grands séminaristes, il rédigea des cours, restés manuscrits, qui sont une bonne synthèse des nombreux traités de théologie qui se trouvaient alors dans sa bibliothèque personnelle. Il fut fort attentif à dispenser un enseignement de qualité.
Membre de la corporation du séminaire de Nicolet, il s’occupa de l’affiliation du séminaire à l’université Laval. En 1863, il réussit à aplanir les difficultés qui retardaient depuis dix ans la mise en œuvre de ce projet. Les autorités du séminaire de Nicolet avaient craint, en effet, de perdre leur indépendance au profit du séminaire de Québec dont les prêtres dirigeaient l’université Laval. Cette question était à peine réglée qu’il dut voir à trouver une solution aux faibles résultats des élèves nicolétains aux examens universitaires.
Le plus beau moment de sa vie fut probablement celui où son évêque, Mgr Thomas Cooke*, le choisit en 1869, pour accompagner Mgr Louis-François Laflèche* au concile du Vatican ; Caron et Laflèche étaient des amis de longue date. Mais, à son retour, Caron eut à défendre son collège contre les Trifluviens qui insistaient pour que le séminaire de Nicolet fermât ses portes. Il s’y opposa de toutes ses forces, tant et si bien que sa santé se détériora. Ce serait, d’après Mgr Joseph-Antoine-Irénée Douville qui l’a bien connu, l’une des raisons de sa mort prématurée.
ASN, Boîte I ; Boîte II ; Polygraphie, V : 19, 21–24, 32s. ; Séminaire, VII : 56 ; Séminaire, IX : 39–51.— L’Écho de Saint-Justin (Louiseville), 2 mars 1925.— J.-A.-I. Douville, Histoire du collège-séminaire de Nicolet, 1803–1903, avec les listes complètes des directeurs, professeurs et élèves de l’institution (2 vol., Montréal, 1903), I : 409 ; II : 115–121.— Germain Lesage, Histoire de Louiseville, 1665–1910 (Louiseville, 1961), 170.
Claude Lessard, « CARON, THOMAS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/caron_thomas_10F.html.
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Auteur de l'article: | Claude Lessard |
Titre de l'article: | CARON, THOMAS |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1972 |
Année de la révision: | 1972 |
Date de consultation: | 28 novembre 2024 |