CAMPOT (Campan), JACQUES, traiteur, forgeron, marchand, baptisé à Montréal le 31 mai 1667, fils d’Étienne Campot et de Catherine Paulo ; épousa Jeanne-Cécile Catin le 1er décembre 1699 à Montréal ; inhumé à Détroit le 14 mai 1751.

Jacques Campot fut parmi les premiers Français qui arrivèrent à Détroit où il se rendit pour le compte de la Compagnie de la Colonie en 1703 et en 1704. Il fut apparemment entraîné dans les rivalités meurtrières qui agitaient le poste et il accusa faussement un soldat de la garnison, Pierre Rocquant, dit La Ville, d’avoir allumé l’incendie qui détruisit l’entrepôt de grain et presque tous les bâtiments du fort. En fait, c’était l’œuvre d’un Indien de la tribu des Delawares (Loups). Le Conseil supérieur ordonna à Campot de dédommager Rocquant et lui imposa une amende ; on le condamna également à se rendre devant la cathédrale de Québec, revêtu seulement d’une chemise, et là à s’agenouiller, confesser le tort qu’il avait causé et demander pardon.

En 1708, Campot amena sa famille à Détroit et, l’année suivante, le commandant, Cadillac [Laumet*], lui concéda un emplacement dans le fort. Malgré plusieurs voyages subséquents à Montréal, les Campot se fixèrent à Détroit à demeure. Jacques se livra au commerce et travailla aussi comme forgeron, fournissant à la garnison de Détroit et à ses habitants des ouvrages de ferronnerie tels que gonds et pièces de fusil.

Les quelques décennies qui suivirent le départ de Cadillac en 1710 furent difficiles pour Détroit. Pontchartrain, le ministre de la Marine, espérait que cet établissement discrédité péricliterait si on le négligeait suffisamment. Alphonse Tonty*, commandant de 1717 à 1727, leva des impôts et des loyers excessifs. Campot est mentionné dans une pétition de 1721 comme l’un des citoyens importants qui furent lésés par ces pratiques abusives.

En 1734, on concéda à Campot un emplacement de 4 arpents sur 40 à l’est du fort. Vers 1740, en plus d’exercer le métier de forgeron, il exploitait un des meilleurs magasins généraux de Détroit ; il y achetait et vendait du blé, du maïs, du pain et des fourrures. Vers 1750, il devint trop malade pour continuer à travailler et il mourut l’année suivante. Au cours du siècle suivant, ses nombreux descendants jouèrent des rôles de premier plan dans le commerce de la région.

Donald Chaput

AN, Col., B, 29, f.311v. ; Col., C11A, 117, f.91s. ; 118, ff.51, 54, 60.— DPL, Burton hist. coll., Macdonald papers, Extrait des registres d’intendance et du Conseil supérieur.— Cadillac papers, Michigan Pioneer Coll., XXXIII (1903) : 312, 378, 707.— JR (Thwaites), LXIX, LXX.— The John Askin papers, M. M. Quaife, édit. (« Burton Hist. Records », 2 vol., Détroit, 1928–1931), I : 17471795, 31–37.— Jug. et délib., V : 457–461, 510–512.— The siege of Detroit in 1763 : the journal of Pontiacs conspiracy, and John Rutherfurds narrative of a captivity, M. M. Quaife, édit. (Chicago, 1958).— Massicotte, Répertoire des engagements pour l’Ouest, RAPQ, 1929–1930.— The city of Detroit, Michigan, 1701–1922, C. M. Burton, édit. (5 vol., Détroit, 1922), II : 1 362–1 364.— Télesphore St-Pierre, Histoire des Canadiens du Michigan et du comté dEssex, Ontario (Montréal, 1895), 145s.

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Donald Chaput, « CAMPOT (Campau), JACQUES », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 3, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/campot_jacques_3F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1974
Année de la révision:    1974
Date de consultation:    1 décembre 2024