CALDWELL, WILLIAM CLYDE (à l’origine William Caldwell), homme d’affaires et homme politique, né le 14 mai 1843 à Lanark, Haut-Canada, fils d’Alexander Caldwell et de Mary Ann Maxwell ; en 1868, il épousa sa cousine au deuxième degré Ida Virginia Cauldwell (décédée en 1869), puis en 1871, Katherine Smith Falconer, avec qui il eut trois fils et quatre filles ; décédé le 7 janvier 1905 à Lanark.

En 1821, les grands-parents de William Caldwell quittèrent le Renfrewshire, en Écosse, pour s’installer au village de Lanark, dans l’est du Haut-Canada. Dès leur adolescence, le père de William et l’oncle de celui-ci, Boyd Alexander Conyngham Caldwell, travaillèrent dans l’industrie outaouaise du bois équarri. Après avoir mis fin à leur association, dans les années 1850, chacun intégra graduellement son fils aîné à son activité. William aida son père à administrer son entreprise de bois et devint associé de la firme A. Caldwell and Son, qui exploitait des concessions forestières sur la Clyde, dans le comté de Lanark, ainsi que dans le comté de Pontiac au Bas-Canada. Contrairement à son père, qui avait appris tout ce qu’il savait sur les cours d’eau et dans les forêts, William fit des études supérieures. En 1866, il obtint une licence ès arts du Queen’s College de Kingston.

En 1872, il avait hérité de l’entreprise de même que de moulins à farine et de scieries situés dans le village de Lanark. C’est vers cette époque qu’il ajouta Clyde à son nom pour se différencier des autres William Caldwell, dont plusieurs lui étaient apparentés. En outre, il commença à élargir ses intérêts. De 1870 à 1877, il exploita une meunerie à Carleton Place avec Horace Brown, la Brown and Caldwell. La firme A. Caldwell and Son se dota d’une autre scierie, à Almonte, et en 1882, Caldwell construisait une scierie et une fabrique de bardeaux à Clyde Forks, dans le canton de Lavant, près du futur trajet du Kingston and Pembroke Railway. Peu après l’ouverture de l’usine, un incendie ravagea Clyde Forks. Caldwell vendit alors ses concessions forestières de la Clyde à la Calvin and Son de Kingston [V. Dileno Dexter Calvin*].

Caldwell s’établit à Kingston en 1883 et n’exploita plus, à Lanark, que les Clyde Roller Mills (farine et gruau d’avoine) et les Aberdeen Woollen Mills. Il se découvrit néanmoins un intérêt pour la prospection et spécula sur des gisements de minerai de fer situés dans la région de Lanark et Renfrew, dans la baie Gunflint, près de la frontière internationale nord-ouest de l’Ontario, et au nord de la région de Temagami. Plusieurs échantillons de minerai présentés au stand de l’Ontario en 1893 à l’Exposition universelle de Chicago venaient de lui.

Les affaires n’absorbèrent jamais totalement Caldwell puisque toute sa vie il s’intéressa à la chose publique. Il avait été conseiller de canton et commissaire d’écoles, et il était président du conseil municipal de Lanark lorsque, en 1872, on le désigna candidat réformiste en prévision de l’élection partielle qui devait se tenir dans Lanark North. Ayant remporté la victoire sur Bennett Rosamond, il représenta cette circonscription à l’Assemblée législative pendant 23 des 33 années suivantes, soit de 1872 à 1875, de 1879 à 1886, de 1888 à 1894 et de 1898 à 1905. Malgré ses longs états de service au sein du Parti libéral, la plupart du temps sous le premier ministre Oliver Mowat, il ne siégea jamais au cabinet. Toutefois, il participa à plusieurs comités, dont celui des chemins de fer, et présida l’Assemblée réunie en comité général. Selon les journaux de Perth et de Lanark, c’était un homme politique courtois et obligeant, mais peut-être trop indépendant d’esprit et trop direct pour qu’on puisse l’affecter en toute confiance à un poste supérieur. Quatre fois, il refusa de se prononcer sur le Rivers and Streams Bill (que le gouvernement fédéral refusa de reconnaître à trois reprises) parce que, en tant que propriétaire d’une entreprise forestière, il se trouvait en situation de conflit d’intérêts et parce que l’affaire McLaren c. Caldwell, qui était à l’origine du projet de loi, mettait en cause la B. Caldwell and Company, propriété de son oncle et de son cousin [V. John Godfrey Spragge*].

Bien que Caldwell ait habité à Kingston et ait passé beaucoup de temps à Toronto pour s’acquitter de ses fonctions de député, il possédait un domaine agricole à Lanark, où il était membre actif de la société d’horticulture et fréquentait l’église presbytérienne St Andrew. Franc-maçon, il appartint aussi aux sections locales des Sons of Scotland, de l’Order of United Workmen et de l’Independent Order of Foresters. En 1899, à titre de député, il supervisa l’adoption du projet de loi qui constituait juridiquement la North Lanark Railway Company. De 1883 à 1904, il fut membre du conseil d’administration du Queen’s College de Kingston, et c’est peut-être en partie à cause de ses activités dans le secteur minier et de son influence à l’Assemblée que le collège mit sur pied une école des mines en 1891–1893. Son goût pour la prospection avait fait naître en lui une véritable passion pour le canotage. Avec ses fils, il remonta la rivière Mississippi, qui traversait le comté de Lanark, jusqu’au lac Mazinaw en 1895 et se rendit jusqu’à la baie James en 1901. En 1902 et en 1903, il fit un voyage d’affaires et d’agrément dans la région de Temagami. Pendant la dernière de ces deux excursions, sur laquelle il tint un journal, il fut, selon le Perth Courier, « un boute-en-train des plus gais et des plus intéressants ». Il a également laissé un journal de son voyage en Grande-Bretagne et en Europe, en 1874, et de celui qu’il fit au Manitoba en 1878.

William Clyde Caldwell mourut à Lanark en 1905. Cet homme instruit, membre de la bourgeoisie, menant de front affaires, politique et loisirs, représentait la nouvelle génération des entrepreneurs forestiers, c’est-à-dire ceux qui étaient nés au Canada et se trouvaient aussi à l’aise en ville que dans les bois. En tant qu’industriel, il sut combiner extraction de richesses naturelles et transformation, et quand un secteur lui fit défaut, il put continuer ses activités parce qu’il avait des investissements ailleurs. En politique, il se constitua une forte base régionale, mais son indépendance ou l’importance limitée de Lanark expliquent sans doute pourquoi il n’accéda jamais à la dignité de ministre.

Larry Turner

L’auteur remercie Ewan Caldwell, d’Ottawa, de lui avoir fourni les détails généalogiques contenus dans les papiers de famille qu’il a en main.

Il existe une photographie de William Clyde Caldwell aux AN, Division de l’art documentaire et de la photographie, PA-28659, ainsi qu’un portrait miniature peint sur ivoire en la possession de M. Caldwell. La miniature est reproduite à la page 239 de l’ouvrage de H. M. Brown, Lanark legacy (mentionné ci-dessous).  [l. t.]

AN, MG 29, C60 (copie dactylographiée ; copie miméographiée aux AO, F 730).— AO, RG 22, Ser. 164, no 319 (Alexander Caldwell, 1874).— QUA, Queen’s Univ., Registrar’s Office, reg. of BA graduates, 1863–1866.— St Andrew’s Church (Lanark, Ontario), RBMS ; inscriptions tombales.— Era (Lanark), 1895–1902, 11 janv. 1905.— Herald (Carleton Place, Ontario), 10 janv. 1905.— Perth Courier (Perth, Ontario), 26 janv., 16–30 août 1872, 23 oct. 1891, 17 mars 1899, 14, 28 août 1903, 13 janv. 1905, 9 févr. 1906.— Perth Expositor, 10, 24 mai 1883.— H. M. Brown, Carleton Place : founded upon a rock (2e éd., Renfrew, Ontario, 1984), 41, 44 ; Lanark legacy : nineteenth centurv glimpses of an Ontario county (Perth, 1983), 148.— Jack Brown, The sawmills of Lanark and Renfrew (Mallorytown, Ontario, 1976).— Canadian biog. dict. [le nom de Henry C. Caldwell donné au début de l’entrée est incorrect, mais le texte donne le nom exact].— Charles Clarke, Sixty years in Upper Canada, with autobiographical recollections (Toronto, 1908), 190–191.— [Joshua Fraser], Shanty, forest and river life in the backwoods of Canada (Montréal, 1883), 18–23, 316–328.— Hilda Geddes, The Canadian Mississippi River (s.l., 1988), 214.— E. L. Jamieson, Caldwells of Lanark and other stories ([Lanark], 1973) ; The story of Lanark and district [...] ([Lanark], 1962), 127.— Legislators and legislatures of Ontario (Forman), 2.— Ontario, Legislature, Journals, 1871–1904 ; Royal commission on the mineral resources of Ontario and measures for their development, Report (Toronto, 1890), 140, 233, 393, 427.— « Ontario’s iron ores at the World’s Fair », David Boyle, compil., Ontario, Bureau of Mines, Report (Toronto), 1892 : 78–82.

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Larry Turner, « CALDWELL, WILLIAM CLYDE  », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/caldwell_william_clyde_13F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 13
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1994
Année de la révision:    1994
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