BUSBY, THOMAS, soldat et aubergiste, né en 1735, apparemment en Irlande, se maria avant 1768 et mourut à Montréal le 22 octobre 1798.

Thomas Busby s’enrôla en 1756 dans le 27e d’infanterie, à Cork, en Irlande, et, l’année suivante, vint à Halifax, Nouvelle-Écosse, avec son régiment, pour prendre part à l’expédition projetée de lord Loudoun contre Louisbourg, île Royale (île du Cap-Breton). Si l’expédition fut annulée, Busby ne resta pas longtemps inactif. En 1758, il participa à l’attaque de front menée par James Abercromby contre le fort Carillon (Ticonderoga, New York), au cours de laquelle, prétendit-il, sa compagnie de grenadiers eut plus de la moitié de ses hommes tués et lui-même reçut « sept balles dans son chapeau et sept dans ses vêtements ». En 1759, il était présent à la prise de Carillon et à celle du fort Saint-Frédéric (près de Crown Point, New York). Il travailla cette même année à la construction de la forteresse de pierres par laquelle Amherst remplaça le fort Saint-Frédéric, et y retourna l’année suivante à titre de « mineur », travaillant probablement comme carrier. Après avoir servi à l’île aux Noix (dans la rivière Richelieu) en 1760, il se battit dans les Antilles, à Grenade et à Fort-Royal (Fort-de-France), à la Martinique, en 1761, et à La Havane, Cuba, en 1762. Busby passa au Canada la plus grande partie du temps qui lui restait à faire au sein du 27e d’infanterie. Il « servit dans presque chaque poste de la province » de Québec. Il prit son congé le 26 juillet 1767, tout juste avant que son régiment repartît pour Cork. Il n’avait pas obtenu de grade et ne garda, pour tout souvenir de ses campagnes, qu’un bras estropié. Il reprit du service en 1775, cette fois dans la milice, à Longue-Pointe, Montréal.

Le 7 décembre 1768, Busby fut nommé maître de caserne adjoint à Montréal et conserva ce poste jusqu’en 1796, année où l’on mit abruptement fin à son emploi, la mesure entrant en vigueur le 24 décembre. Son congédiement fut relié à la nomination de William Stanton, à qui le maître de caserne James Hughes demanda de le soulager de plusieurs de ses propres fonctions ; les crédits, apparemment, ne couvraient pas les deux salaires de Stanton et de Busby. Hughes protesta par la suite n’avoir pas prévu le congédiement de Busby et demanda sans succès sa réintégration, le qualifiant d’ « homme honnête et fidèle employé ».

Busby ne resta pas sans ressources : à l’instar de plusieurs soldats irlandais du Canada, il avait tenu une auberge. De 1769 à 1780, il se procura des permis d’auberge et de boisson, et il se peut que son établissement ait été placé stratégiquement près des casernes de la porte du chemin de Québec (ou Saint-Martin). En 1772, il y acheta une demeure en pierre, de deux étages, et, en 1781, il était propriétaire de la maison et du lot voisins. À l’époque de sa mort, Busby possédait aussi trois constructions, dont un moulin à tan, tout près du faubourg Sainte-Marie, deux terrains à William Henry (Sorel) et 300 acres dans le Haut-Canada. Certains indices laissent croire qu’il fit du commerce, mais c’est son fils Thomas, et non pas lui, qui fut l’agent d’affaires des barons de Longueuil.

A. J. H. Richardson

ANQ-M, État civil, Anglicans, Christ Church (Montréal), 24 oct. 1798.— APC, RG 8, I (C series), 187, pp.9s. ; 505, p.89 ; 546, p.64.— APC Rapport, 1885, lxxviis.— John Askin papers (Quaife), II : 593.—Montréal en 1781 [...], Claude Perrault, édit. (Montréal, 1969), 32.— La Gazette de Québec, 24 août 1769, 23 juill., 13 août 1772, 27 mai 1779, 24 mai 1781, 28 févr. 1799. Cameron Nish, Inventaire sommaire des documents historiques de la Société historique de Montréal (Montréal, 1968).— Service of British regiments (Stewart), 157. W. H. Atherton, Montreal, 1535–1914 (3 vol., Montréal et Vancouver, 1914), III : 566. Campbell, History of Scotch Presbyterian Church, 120.

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A. J. H. Richardson, « BUSBY, THOMAS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/busby_thomas_4F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1980
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