BURN, WILLIAM JOHN, ministre de l’Église d’Angleterre et évêque, né le 28 octobre 1851 à South Moor (Durham, Angleterre), fils de William Lewis Burn ; il épousa Maud Mary Banks, et ils eurent un fils ; décédé le 18 juin 1896 à Indian Head (Saskatchewan).

William John Burn grandit dans une famille instruite et cultivée, et il fit ses études primaires à la Richmond Grammar School, dans le Yorkshire. Après avoir gagné une bourse pour fréquenter la University of Cambridge, il entra au St John’s College en 1872. Il préparait encore sa licence quand il décida de devenir ministre du culte ; il obtint son diplôme avec la mention très bien en mathématiques, et reçut le diaconat le 28 décembre 1874. L’année suivante, il était ordonné prêtre et nommé vicaire de la paroisse St Andrew, à Chesterton (Cambridge). Après avoir passé deux ans dans une paroisse rurale, Burn retourna dans son comté natal de Durham ; il devint vicaire de la paroisse St Paul, à Jarrow, puis en 1881 vicar de St Peter, dans la même ville. Pendant son ministère à Jarrow, il vécut et travailla parmi les pauvres de la ville, des gens jusque-là négligés par l’Église d’Angleterre. Une grave détérioration de sa santé le força ensuite à se retirer dans la paroisse rurale de Coniscliffe, dont il fut rector de 1890 à 1893, année où on le nomma deuxième évêque du diocèse de Qu’Appelle. Ce diocèse, créé en 1883 et situé dans ce qui constitue maintenant le sud de la Saskatchewan, s’étendait sur tout le district d’Assiniboia, qui faisait alors partie des Territoires du Nord-Ouest ; en 1893, il comprenait 16 paroisses et missions.

Burn fut sacré évêque à l’abbaye de Westminster le 25 mars 1893 par l’archevêque de Cantorbéry, les évêques de Londres et de Bangor, et son prédécesseur, l’évêque Adelbert John Robert Anson. L’annonce de sa nomination ne reçut pas un accueil également favorable de tous les anglicans des Prairies. Certains laïques du diocèse et des membres de la presse locale et régionale avaient demandé un pasteur de tendance évangélique pour succéder à Anson, tractarien inconditionnel. Le clergé diocésain, cependant, était principalement de tradition tractarienne (dite catholique) et satisfait de cette nomination. Burn arriva à Qu’Appelle le 20 mai 1893 et fut intronisé à l’église St Peter, qui tenait lieu de cathédrale. En quelques mois, il réussit si bien à faire l’unité parmi les membres du clergé et les laïques du diocèse qu’un correspondant du Canadian Churchman faisait remarquer que la « doctrine orthodoxe de Burn ainsi que son attitude chaleureuse, [son] comportement chrétien et [son] esprit large et tolérant en [faisaient] un visiteur bienvenu dans toutes les classes, sans égard à la nationalité ou à la foi ».

Comme son prédécesseur, Burn fut un ardent défenseur de la doctrine anglo-catholique dans le diocèse. Les rites et les ornements liturgiques suscitaient occasionnellement la controverse ; l’incident le plus important survint en 1895 lorsque le rector de la paroisse St Paul, à Regina, menaça de remettre sa démission devant le refus du conseil paroissial de permettre l’usage des cierges sur l’autel. L’évêque désamorça rapidement la situation, mais déclara qu’aucune église où l’on refusait ce type d’ornement ne pourrait devenir la cathédrale du diocèse. Peu après son arrivée, ses talents d’administrateur furent mis à l’épreuve lorsque le nouvel évêché subit un revers financier à cause d’un important détournement de fonds et qu’on dut fermer le St John’s College et cesser l’exploitation de sa ferme. La conjoncture économique incertaine continua de nuire à l’entrée de fonds et à l’adhésion de nouveaux fidèles, ce qui rendit difficile le maintien des missions existantes. Une assistance financière apportée au bon moment par la Qu’Appelle Association en Angleterre, l’unification des activités missionnaires et l’amélioration graduelle de l’économie des Prairies permirent de sauver le diocèse de la ruine. En 1894–1895, on déplaça le siège épiscopal de Qu’Appelle à Indian Head, à la suite d’un don généreux qu’avait fait au diocèse un riche bienfaiteur.

En parcourant son diocèse de long en large, Burn acquit des connaissances de première main sur le travail missionnaire et apprit à connaître ses ouailles. Prédicateur puissant et éloquent, il attirait de nombreux fidèles. Il était préoccupé du bien-être de son clergé, isolé à la limite des terres colonisées des Prairies, dans un environnement parfois hostile. C’est pourquoi il décida que dorénavant les synodes diocésains auraient lieu tous les deux ans afin d’offrir aux pasteurs l’occasion de rencontrer entre-temps leur évêque pour prier et créer des liens d’amitié. Il se fit aimer autant des laïques que des membres du clergé, qui lui vouaient loyauté et respect.

William John Burn décéda le 18 juin 1896 à l’age de 44 ans ; on l’inhuma à Qu’Appelle. En trois ans seulement ce travailleur pieux et infatigable avait réussi à rapprocher les anglicans des Prairies et à consolider la situation financière de l’Église d’Angleterre dans cette partie de la vaste communauté anglicane.

Trevor J. D. Powell

Church of England, Diocese of Qu’Appelle, Occasional papers (Regina), 1893–1896.— Canadian Churchman, 1893–1896.— Church Times (Londres), 1893–1896.— Qu’Appelle Progress (Qu’Appelle, Saskatchewan), 1896.— Frederic Boase, Modern English biography [...] (6 vol., Truro, Angl., 1892–1921 ; réimpr., Londres, 1965).— T. C. B. Boon, The Anglican Church from the Bay to the Rockies : a history of the ecclesiastical province of Rupert’s Land and its dioceses from 1820 to 1950 (Toronto, 1962).— History of the diocese of Qu’Appelle, J. T. Embury, édit.  ([Regina, 1958]).— T. J. D. Powell et J. H. Archer, Living faith : a pictorial history of the diocese of Qu’Appelle from 1884 to 1984 (s.l., [1984]).

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Trevor J. D. Powell, « BURN, WILLIAM JOHN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/burn_william_john_12F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1990
Année de la révision:    1990
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