BURBIDGE, JOHN, soldat, propriétaire foncier, fonctionnaire, officier de milice, juge et homme politique, né vers 1718 à Cowes, Angleterre ; il épousa d’abord une prénommée Elizabeth, puis le 14 octobre 1775, Rebecca Dudley, veuve de Benjamin Gerrish*, et aucun enfant ne naquit de ces unions ; décédé le 11 mars 1812 à Cornwallis, Nouvelle-Écosse.
On sait peu de chose de John Burbidge avant son arrivée en Amérique du Nord. En 1747, il était à Louisbourg, dans l’île du Cap-Breton, où il détenait l’un des postes de « sergents [faisant office de] contremaîtres » des artisans. Il se rendit à Halifax lors de sa fondation en 1749, et on suppose qu’il construisit la première maison en bois de l’établissement. Il quitta Halifax pour Cornwallis vers 1764 ; grâce aux démarches qu’il fit pour acquérir des terres, il finit par y posséder une ferme de 300 acres, appelée Bilkington Park. C’est là qu’il lança, dit-on, la culture des pommes Nonpareil et Golden Russet, et qu’il créa une variété de poire qui reçut son nom.
Au cours de sa longue vie, Burbidge exerça plusieurs fonctions. D’abord commis de Richard Bulkeley*, trésorier des travaux publics à Halifax, en 1753, il occupa ensuite le poste de directeur des travaux publics en 1759. Élu marguillier de St Paul en 1760, Burbidge fut nommé, la même année, surintendant du marché. L’année suivante, on le créa juge de paix du comté de Halifax, puis en 1762, capitaine dans la milice de Halifax. À son arrivée à Cornwallis, il devint major de la milice du comté de Kings, juge de paix, receveur des douanes et le premier receveur de l’enregistrement du comté. Le 18 octobre 1776, il fut nommé juge de la Cour inférieure des plaids communs et, en 1792, colonel commandant de la milice du comté. Burbidge siégea aussi, à deux reprises, comme député à la chambre d’Assemblée : de 1759 à 1765, il représenta le canton de Halifax, puis de 1765 à 1770, celui de Cornwallis.
Membre actif et dévot de l’Église d’Angleterre, Burbidge fut admis au sein de la Society for the Propagation of the Gospel in Foreign Parts le 16 juillet 1784 grâce à l’intervention de l’archevêque de Cantorbéry. Il fut l’un des fondateurs de l’église St John, à Cornwallis, et fit don du terrain de l’église, en plus d’importantes sommes d’argent. Lorsque la congrégation décida de construire une nouvelle église en 1802, elle reçut l’aide de Burbidge et de Benjamin Belcher : le premier accorda un don généreux, tandis que le second fit un legs. Le vieux cimetière de Fox Hill était également situé sur une terre que Burbidge avait offerte à cette fin. Ses lettres à la Society for the Propagation of the Gospel étaient autant d’invitations à de plus grands efforts et à plus de diligence de la part du clergé anglican, qu’il estimait surclassé par les ministres dissidents.
Pendant la Révolution américaine, Burbidge lança l’avertissement que le « pillage violent et audacieux » auquel se livraient les navires de course américains au large de la côte pourrait réduire sérieusement la quantité de vivres frais que la région fournissait à Halifax. En 1778, il réussit à persuader les autorités de construire une caserne et de cantonner des troupes à Cornwallis. À la fin du conflit, au moment où le bœuf de la Nouvelle-Angleterre envahit le marché de Halifax, il prit la tête de ceux qui se plaignirent de ce fait et de la chute des prix qui en résulta. En 1784, il supplia en vain que l’on réservât des terres aux Loyalistes éminents.
La même année, Burbidge subit une grave blessure à un genou et fut forcé de ralentir son activité pendant un certain temps. Cela explique peut-être la requête qu’il fit en 1785 pour qu’on nommât des juges additionnels à la Cour inférieure des plaids communs, dont le rôle comprenait, cette année-là, 67 causes civiles en plus des affaires courantes, obligeant ainsi les juges à siéger sept heures par jour, cinq jours par semaine.
Les dernières années de John Burbidge semblent s’être écoulées dans la tranquillité. En 1790, il rédigea un document par lequel il affranchissait ses esclaves, fournissant à chacun deux ensembles de vêtements, dont l’un pour le dimanche, et ordonnant qu’on leur enseignât à lire. On prétend qu’il reçut le prince Edward Augustus alors que ce dernier se rendait de Halifax à Annapolis Royal, en 1794. Il entendait mal, apparemment, ce qui ne l’empêchait pas de demeurer actif. En 1807, il entretenait encore une correspondance avec la Society for the Propagation of the Gospel ; l’année suivante, il se rendit à Wilmot avec John Wiswall, qui était également d’un âge respectable, et rentra chez lui sous un « soleil brûlant ». Burbidge mourut dans sa 95e année et fut enseveli dans le cimetière de Fox Hill. La valeur nette de sa succession, qu’il laissa à divers neveux et nièces ainsi qu’à leurs enfants, dépassait £1 500.
Acadia Univ. Arch. (Wolfville, N.-É.), « The Burbidge family, Kings County, Nova Scotia », B. R. Bishop, compil. (copie dactylographiée, s.d.).— Kings County Court of Probate (Kentville, N.-É.), Book 2 : 38–41 (testament de John Burbidge, 1er déc. 1810) (mfm aux PANS).— PANS, MG 1, 161 ; E. L. Eaton, « The Sheffield farm and other properties in Cornwallis Township » (copie dactylographiée, 1961).— A. W. H. Eaton, The history of Kings County, Nova Scotia [...] (Salem, Mass., 1910 ; réimpr., Belleville, Ontario, 1972).— Fingard, Anglican design in loyalist N.S.
Allan C. Dunlop, « BURBIDGE, JOHN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/burbidge_john_5F.html.
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 5 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1983 |
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