BULLOCK, WILLIAM, officier de marine, ministre de l’Église d’Angleterre et auteur d’hymnes religieuses, né à Prittlewell, dans l’Essex, le 12 janvier 1797, décédé à Halifax le 7 mars 1874 et inhumé au cimetière de Camp Hill.
William Bullock fit ses études au Bluecoat School de Londres. Il entra dans la marine comme aspirant sur la Mutine le 15 décembre 1815 et participa au bombardement d’Alger en 1816, sous le commandement de lord Exmouth [Pellew]. Par la suite, comme second du maître et comme arpenteur adjoint, il fit partie de l’équipage du Snap qui se livrait à d’importants relevés hydrographiques le long des côtes de Terre-Neuve.
L’absence de vie spirituelle qui semblait exister chez les habitants de l’île inquiéta Bullock. Aussi, quand il reçut son congé de la marine pour raison de santé le 4 novembre 1821, s’empressa-t-il d’offrir ses services à la Society for the Propagation of the Gospel. Son but était d’aller travailler comme missionnaire à Terre-Neuve. George Henry Law, évêque de Chester, lui conféra le diaconat le 31 mars 1822 et, deux semaines plus tard, George Pelham, évêque de Lincoln, l’éleva au sacerdoce. On lui confia en 1822 la mission de Trinity Bay, à Terre-Neuve. En 1823, il épousa Mary, fille du pasteur John Clinch* qu’il venait de remplacer à Trinity Bay. Dix enfants naquirent de cette union. Pour les habitants de son immense mission, Bullock fut tout à la fois pasteur, médecin et magistrat. Il en était très apprécié quand il dut les quitter en 1840.
Bullock passa quelques mois à St John’s puis il fut préposé à la mission de Digby, N.-É., où il arriva pendant l’été de 1841. Là encore, il se mit au travail avec énergie et zèle, organisant quatre paroisses et plusieurs dessertes. Ces dernières étaient généralement assez éloignées de la mission principale et le ministre s’y rendait de temps à autre pour présider le culte. Afin d’entretenir la ferveur de la congrégation, il chargeait un laïque respectable de l’endroit – très souvent le maître d’école – de faire les lectures le dimanche. Ces communautés de fidèles finissaient souvent par obtenir un ministre résident et construisaient ensuite leur propre église. C’est ainsi que Sandy Cove, Briar Island, South Range et Roseway, quatre dessertes établies par Bullock, devinrent des paroisses autonomes.
En 1847, Bullock se rendit à Halifax pour y exercer temporairement son ministère. En juin de cette même année, l’évêque John Inglis* le nomma vicaire à la cathédrale St Paul ; il devait en même temps aider au service de quelques missions éloignées. En 1848 on lui confia, en plus, St Luke’s Chapel of Ease. Quand, en 1858, on érigea St Luke en paroisse autonome, il en devint le premier pasteur et, sous son impulsion, la vie paroissiale y devint très animée. À la mort de l’évêque John Inglis en 1851, Hibbert Binney* lui avait succédé. Sur les instances de Binney, des lettres patentes firent de St Luke la cathédrale du diocèse de la Nouvelle-Écosse en 1864. Bullock croyait sincèrement en la catholicité de l’Église d’Angleterre et en sa mission évangélique, tout comme le nouvel évêque. Sa nomination à la dignité de premier doyen de la nouvelle cathédrale ne surprit donc personne. George McCawley, président de King’s College, l’assistait dans ses fonctions. Depuis longtemps, Bullock avait vécu obsédé par la crainte de laisser un jour sa femme et ses enfants dans le dénuement ; sa nomination à St Luke lui enlevait tout souci à cet égard.
William Bullock publia en 1854 un recueil de 166 hymnes, intitulé Songs of the Church. Il le dédia à la Society for the Propagation of the Gospel. We love the place, O God, la plus connue de ces hymnes, composée à l’occasion de l’inauguration d’une nouvelle église à Trinity Bay fut insérée plus tard dans l’hymnaire officiel de l’Église d’Angleterre. Le Church Times lui ouvrit ses colonnes à maintes reprises et il y publia des poèmes d’inspiration pieuse. Il avait aussi l’habitude d’exprimer en vers ses souhaits à l’occasion des anniversaires ou des fêtes.
Bullock était un homme d’un enthousiasme débordant et d’une énergie inépuisable. Il avait un sens profond du devoir et mérita le respect de tous ses contemporains.
Chester Records Office, EDA/1/10, Bishop of Chester’s Act Book 1809–1825.— Lincolnshire Archives Office, Ord. Reg., I, f.7.— PRO, Adm. 37/5 904 (casernet du Mutine) ; Adm. 37/6 760 (casernet du Snap).— USPG, Journal of SPG, 33, p.254, 15 mars 1822 ; SPG, C/CAN/NS, lettre de William Bullock, 13 sept. 1841 ; C/CAN/NS, lettre de John Inglis, 17 mai 1847.— R. H. Bullock, A memoir of the very Rev. William Bullock. D.D., dean of Nova Scotia (Halifax, 1899), 5, 25, 33.— Harris, Church of Saint Paul, 207.
C. E. Thomas, « BULLOCK, WILLIAM », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/bullock_william_10F.html.
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Auteur de l'article: | C. E. Thomas |
Titre de l'article: | BULLOCK, WILLIAM |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1972 |
Année de la révision: | 1972 |
Date de consultation: | 1 décembre 2024 |