BUCK, WALTER M., ingénieur civil et entrepreneur de chemins de fer, né en décembre 1826 à Dublin ; il se maria et eut huit enfants ; décédé le 15 mai 1881 à Fredericton.

Walter M. Buck reçut sa formation d’ingénieur civil en Irlande. Il immigra à St Andrews, Nouveau-Brunswick, vers 1855 et travailla quelques mois comme ingénieur au département des Travaux publics en 1856. Il fut ensuite engagé comme ingénieur en chef à la New Brunswick and Canada Railway and Land Company, qui projetait la construction d’une voie ferrée de St Andrews en direction nord-ouest jusqu’à Debec, dans le comté de Carleton, près de la frontière du Maine, en passant par les comtés de Charlotte et d’York. Buck fut chargé de faire le levé du parcours envisagé, d’évaluer le coût des travaux et de diriger les entrepreneurs embauchés à cette fin. Ce chemin de fer, le deuxième à être construit au Nouveau-Brunswick, fut achevé en 1862. En 1866, la compagnie termina la réalisation d’une ligne d’embranchement allant de la voie principale à Watt, dans le comté de Charlotte, jusqu’à St Stephen ; deux ans plus tard, une autre ligne permit de relier Debec à Woodstock, dans le comté de Carleton. Il semblerait que Buck ait conduit les travaux de construction de ces lignes et qu’en tant qu’ingénieur en chef il se soit également engagé dans l’exploitation du chemin de fer.

En 1867, Buck prit part à la controverse relative au trajet que devait emprunter l’Intercolonial à travers le Nouveau-Brunswick afin de relier Halifax à Rivière-du-Loup, Québec, où passait le Grand Tronc. Il rejeta les deux itinéraires proposés, l’un devant traverser le centre du Nouveau-Brunswick, l’autre devant longer la baie des Chaleurs, et leur préféra un troisième, la « Frontier Route », qui de Rivière-du-Loup suivrait la frontière du Maine jusqu’à Woodstock, Nouveau-Brunswick, pour emprunter ensuite la voie du New Brunswick and Canada Railway, jusqu’à son point d’intersection avec la voie projetée du Western Extension Railway qui devait relier Bangor, Maine, à Saint-Jean, Nouveau-Brunswick. La liaison entre Saint-Jean et le comté de Digby, en Nouvelle-Écosse, se ferait par un bateau à vapeur qui assurerait la traversée de la baie de Fundy. De là, de nouvelles voies en construction permettraient de se rendre à Halifax. Bien qu’on choisît finalement le trajet de la côte nord pour des raisons stratégiques, Buck continuait à soutenir que « le meilleur parcours pour un chemin de fer était le long de la ligne de défense et non à une distance inaccessible, en arrière de celle-ci ». Il ajoutait que sa Frontier Route était plus courte, que sa construction coûterait $7 500 000 de moins et qu’elle permettrait de desservir non seulement la riche région ouest du Nouveau-Brunswick mais aussi le comté d’Aroostook, dans l’est du Maine, qui était alors en plein essor. Son projet fut rejeté, mais Buck se joignit néanmoins en 1868 à l’équipe d’arpentage de l’Intercolonial que dirigeait Sandford Fleming*. L’année suivante, il fut nommé ingénieur résidant chargé d’un tronçon de chemin de fer de 20 milles dans le comté de Northumberland. Ce tronçon, dont il dirigea la construction, fut bâti sur un terrain accidenté nécessitant de gros travaux de terrassement, mais il n’y eut qu’un pont à édifier, au-dessus de la petite rivière Bartibog. La section fut terminée en décembre 1874 et l’Intercolonial ouvert sur toute sa longueur de Halifax à Rivière-du-Loup en juillet 1876.

Après avoir travaillé à l’Intercolonial, Buck continua de s’intéresser aux chemins de fer, mais cette fois en devenant lui-même entrepreneur. En 1874, lui et son associé se virent octroyer le contrat de construction de l’Albert Railway, une voie ferrée de 44 milles devant relier Salisbury, dans l’axe de la ligne Saint-Jean-Moncton, à la ville d’Albert, en longeant la côte de la baie de Shepody. Cette voie, terminée en 1877, connut un essor remarquable dans les premières années de son exploitation car elle servait au transport d’une quantité importante de gypse extrait des carrières de Hillsborough. En plus de ces grands travaux d’ingénieur et de constructeur, Buck participa également, entre 1870 et 1875, aux levés préliminaires du Chatham et Passmore, sur la voie de l’Intercolonial, et du « Miramichi Railway », probablement le Northern and Western Railway, reliant Fredericton et Chatham, qui ne devait être achevé qu’en 1887.

Buck, qui avait entre-temps déménagé de St Andrews à Moncton, entra, apparemment comme ingénieur, en 1878 au département fédéral des Travaux publics où il œuvra dans le bureau de l’ingénieur en chef des chemins de fer du gouvernement sous la direction du surintendant général Charles John Brydges. En 1879, Buck poursuivit sa carrière au département des Chemins de fer et des Canaux, nouvellement constitué. Il semble que son travail ait consisté en grande partie à régler les différends survenus entre les entrepreneurs et le gouvernement fédéral au cours de la construction de l’Intercolonial, au début des années 1870. C’est précisément lors d’une enquête sur l’un de ces différends que Buck mourut subitement à Fredericton en mai 1881.

Christopher Andreae

Walter M. Buck est l’auteur de The best route for the Intercolonial Railway through the provinces of Quebec and New Brunswick (Saint-Jean, N.-B., 1867).

Canada, Dép. des Chemins de fer et des Canaux, Annual report (Ottawa), 1879–1881.— Chemins de fer nationaux du Canada, Hist. Research Branch (cet organisme n’existe plus) (Montréal), « Synoptical history of organization, capital stock, funded debt and other general information as of December 31, 1960 ».— Daily Sun, 17 mai 1881.— Moncton Times, 18 mai 1881.— Statutory hist. of railways (Dorman).— G. R. Stevens, Canadian National Railways (2 vol., Toronto et Vancouver, 1960–1962).— M. L. Bladen, « Construction of railways in Canada to the year 1885 », Contributions to Canadian Economics (Toronto), 5 (1932) : 43–60.

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Christopher Andreae, « BUCK, WALTER M. », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/buck_walter_m_11F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1982
Année de la révision:    1982
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