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BRUNET, Georges-Raoul, pressier, dirigeant syndical, fonctionnaire et homme politique, né le 4 décembre 1881 à Saint-Clet, Québec, fils de George Brunet, menuisier, et d’Angèle (Marie-Angèle) Lecompte ; le 26 juin 1906, il épousa dans la paroisse Saint-Jean-Baptiste, à Montréal, Alida Huneault, et ils eurent deux filles et deux fils ; décédé le 11 avril 1939 à Montréal, à la suite d’une longue maladie.
Georges-Raoul Brunet est encore tout jeune quand son père établit sa famille à Chicago, où il trouve du travail. Georges-Raoul y fréquente une école publique, puis, à l’âge de 12 ans, fait ses études à Vankleek Hill, en Ontario, où il apprend le métier de pressier à l’atelier de l’Eastern Ontario Review. Installé à Montréal avec sa famille à partir de l’âge de 15 ans, il poursuit sa formation à la Librairie C.-O. Beauchemin et fils durant environ trois années. Pendant une grande partie de sa vie, il exercera notamment sa profession dans les ateliers de C. R. Corneil et de W. J. Kearns, ainsi qu’aux quotidiens Montreal Herald et la Presse, et finalement à la Mercantile Printing Company, propriété du leader syndical Gustave Francq*.
Brunet commence sa carrière syndicale en 1901, lorsqu’il adhère à la section locale 52 de l’International Printing Pressmen and Assistants’ Union of North America. En présidant cette section de 1904 à 1907, il attire l’attention des dirigeants du syndicat international, qui en font l’organisateur de la province de Québec en 1908. De 1922 à 1938, il en est vice-président général, ainsi que représentant syndical pour tout le Canada.
Au fil des années, Brunet a rempli de nombreuses fonctions au sein du Conseil des métiers et du travail de Montréal. Il en est le secrétaire correspondant de janvier 1907 à septembre 1908 et d’août 1909 à l’été de 1911, avant d’en occuper la présidence durant deux mandats, soit jusqu’à l’été de 1912. Il en est le trésorier en 1913, puis, avant de démissionner, le secrétaire-archiviste français de janvier à juillet 1914. Membre du comité directeur en 1912, 1913, 1926, 1927 et 1937, il redevient président en septembre 1934, après la mort de John Thomas Foster, et est réélu en 1935. Il est le porte-parole des pressiers aux assemblées annuelles du Congrès des métiers et du travail du Canada à plusieurs reprises. Entre 1909 et 1929, il n’en manque que trois.
Sur la scène internationale, Brunet est délégué fraternel du Congrès des métiers et du travail du Canada au Trades Union Congress qui a lieu à Édimbourg en 1927. Durant ce voyage en Europe, il représente l’organisation à d’autres congrès syndicaux, dont celui de la Confédération générale du travail et celui de la Fédération syndicale internationale, tenus à Paris. Il fera de même en novembre 1936 à Tampa, en Floride, au congrès de l’American Federation of Labor, dont il a été organisateur pour la province de Québec de 1913 à 1915.
Brunet s’intéresse activement à la vie politique. Il est candidat pour le Parti ouvrier dans la circonscription de Montréal-Laurier aux élections provinciales de 1912. Il fait face à deux adversaires : le libéral Napoléon Turcot et le conservateur Alban Germain. Il termine troisième, avec 16 % des suffrages. Il a plus de chance en 1932. Le 4 avril, il est élu conseiller municipal du quartier Saint-Eusèbe, à Montréal. Devenu libéral, comme beaucoup de militants et de dirigeants syndicaux à la suite du déclin du Parti ouvrier et du retour à une certaine prospérité économique dans les années 1920, il défait Alfred Mathieu. Ce dernier est un candidat de l’équipe du maire sortant, Camillien Houde*. Il était en place depuis cinq années et, comme Brunet, a déjà présidé le Conseil des métiers et du travail de Montréal. Brunet occupe la fonction de maire suppléant. Il ne sollicite pas un autre mandat en 1934 pour cause de maladie. Il fait de nouveau le saut en politique, sous la bannière libérale, pour l’élection provinciale de 1936. La victoire revient facilement à Candide Rochefort, qui obtient deux fois plus de votes que lui.
Grâce à ses connaissances du milieu ouvrier, Brunet a été nommé, en 1915, inspecteur des salaires pour le gouvernement de la province de Québec. Sa nomination à ce poste nouvellement créé ne fait cependant pas l’unanimité. Jusque-là organisateur de syndicats internationaux, Brunet reçoit l’appui du Conseil des métiers et du travail de Montréal, mais pas celui du Conseil central des métiers et du travail de Montréal, qui s’oppose au syndicalisme international au Canada. Cet emploi, qu’il conserve jusqu’au printemps de 1922, est vraisemblablement à temps partiel.
En avril 1934, Brunet obtient un emploi au département des réclamations de la ville de Montréal, au salaire de 1 800 $ par année. Il est suspendu en novembre 1935 et congédié en décembre pour avoir participé activement à la campagne électorale provinciale en intervenant en faveur des candidats d’origine ouvrière : le ministre du Travail, Charles-Joseph Arcand, du Parti libéral, dans Maisonneuve, David Wolfe, du Parti ouvrier, dans Montréal-Laurier, et, surtout, le libéral Gaspard Fauteux, dans Montréal–Sainte-Marie.
En juillet 1934, à titre d’arbitre, Brunet a fait partie du conseil de conciliation et d’arbitrage du ministère du Travail de la province de Québec dans le conflit qui a mis en cause l’Union des gaziers, section fédérale no 19397, et la Montreal Coke and Manufacturing Company, de LaSalle (Montréal).
Tout au long de sa carrière, Georges-Raoul Brunet a pris la défense des intérêts des travailleurs. Il a exercé différentes fonctions dans son syndicat local, mais aussi dans les regroupements syndicaux professionnels et territoriaux. Il a tâté du domaine politique en se présentant à diverses élections, et est finalement devenu conseiller municipal. Fonctionnaire provincial et municipal, il a de plus contribué à l’amélioration du sort des syndiqués.
BAnQ-CAM, CE601-S17, 4 déc. 1881.— FD, Cimetière de l’Est, Repos Saint-François-d’Assise (Montréal), 13 avril 1939 ; Saint-Jean-Baptiste (Montréal), 26 juin 1906.— VM-SA, VM74, procès-verbaux du comité exécutif, 10 avril 1934 ; 29 nov., 17 déc. 1935.— Le Devoir, 12 avril 1939.— Le Monde ouvrier (Montréal), 25 avril 1931 ; 14 mai, 23 juill. 1932 ; 27 juin 1936 ; 15 avril 1939.— La Presse, 27 avril 1912 ; 19–20 nov. 1915 ; 9, 27, 29 avril 1922 ; 23 mai 1925 ; 9 juill. 1927.— Québec, Assemblée nationale, « Histoire » : www.assnat.qc.ca/fr/patrimoine/index.html (consulté le 5 avril 2011).— BCF, 1926 : 324 ; 1933 : 141.— « G.-R. Brunet est mort », Canadian Congress Journal (Ottawa), 18 (1939), no 4 : 39.— Québec, Dép. du Trésor, État des comptes publics, 1918–1920 ; Parl., Doc. de la session, 1935 (rapport général du ministre du Travail de la prov. de Québec, 1934–1935).
Bernard Dansereau, « BRUNET, GEORGES-RAOUL », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 16, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/brunet_georges_raoul_16F.html.
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Auteur de l'article: | Bernard Dansereau |
Titre de l'article: | BRUNET, GEORGES-RAOUL |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 16 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 2017 |
Année de la révision: | 2017 |
Date de consultation: | 1 décembre 2024 |