BRASSARD, LOUIS-MARIE, prêtre, né à Québec le 17 décembre 1726, fils de Jean-Baptiste Brassard, bedeau, et de Marie-Françoise Huppé, dit Lagroix, décédé à Nicolet, Bas-Canada, le 27 décembre 1800.

Le 4 décembre 1742, Louis-Marie Brassard s’inscrivit au séminaire de Québec ; il y fut tonsuré quatre ans plus tard, le 15 décembre 1746. Il résida dans cette maison d’enseignement jusqu’à son ordination à la prêtrise par Mgr de Pontbriand [Dubreil*], le 20 décembre 1749. D’après l’historien Jean-Baptiste-Arthur Allaire*, il aurait été envoyé comme missionnaire à l’île Royale (île du Cap-Breton) à sa première obédience. Si ce dernier dit vrai, son séjour y fut de très courte durée puisqu’il était vicaire à Charlesbourg en mars 1750 avant d’être nommé curé de Nicolet à l’automne de la même année. Le territoire qu’il avait à desservir s’étendait aux populations des paroisses actuelles de Saint-Grégoire-le-Grand et de Saint-Antoine-de-la-Baie-du-Febvre ; il abandonna la desserte de Saint-Grégoire à une date inconnue et celle de Saint-Antoine en 1786.

Brassard eut fort à faire avec les fidèles de cette dernière desserte au sujet de la construction d’une église et d’un presbytère. En effet, son projet de construire ces édifices sur un terrain qu’il possédait sur la côte fut vivement contesté par ses paroissiens. Retenons de ce conflit que Brassard n’eut pas gain de cause. Nous ignorons cependant dans quelle mesure il faut lui imputer la responsabilité de ce différend. Brassard fut un homme tout dévoué à son évêque et à ses fidèles de Nicolet mais il a donné l’impression de ne pas s’être intéressé comme il l’aurait fallu à ses ouailles de Saint-Antoine-de-la-Baie-du-Febvre. Les relations devinrent tendues avec eux à tel point qu’en 1785 ces derniers se plaignirent à Mgr Louis-Philippe Mariauchau d’Esgly d’être laissés de côté par leur pasteur.

Avec ses paroissiens de Nicolet, Brassard eut une existence paisible et agréable. Demeurant près d’eux, il eut l’occasion de se faire connaître, et ceux-ci furent à même d’apprécier ses qualités et de reconnaître ses mérites. Il le leur rendit bien. En effet, sur une terre de Nicolet qu’il avait achetée en 1770, il fit ériger, en 1784, une église en pierre conformément à leurs désirs. Sur le même emplacement, une maison et divers bâtiments vinrent s’ajouter par la suite. À sa mort, il légua ces biens à la : fabrique de Nicolet, de même que des rentes et des terrains, afin de doter sa paroisse d’une école primaire. Untel établissement s’imposait car il n’en existait aucun dans les environs. Ouverte en 1801, quelques mois après sa mort, cette école devait durer jusqu’à l’arrivée à Nicolet des Frères des écoles chrétiennes en 1887. L’édifice qui l’abritait devint collège classique en 1803 sous le nom de séminaire de Nicolet, mais l’école continua quand même ses activités à l’intérieur des murs du collège.

Dans son histoire du séminaire de Nicolet, Mgr Joseph-Antoine-Irénée Douville parle du zèle de Brassard et de son affection pour ses paroissiens. Les rares documents existant à cet effet semblent infirmer cette assertion en ce qui concerne les paroissiens de Saint-Antoine-de-la-Baie-du-Febvre. Quant aux Nicolétains, Brassard paraît leur avoir donné satisfaction en tous points et il resta leur pasteur jusqu’à sa mort, le 27 décembre 1800 ; il avait toutefois cessé d’agir comme curé en titre à partir de 1791.

Claude Lessard

AAQ, 515 CD, I : 3 ; IV : 198 ; IX : 2a.— ANQ-Q, État civil, Catholiques, Notre-Dame de Québec, 19 déc. 1726.— Archives de l’évêché de Nicolet (Nicolet, Québec), Cartable Saint-Jean-Baptiste-de-Nicolet, I : 5–8, 17.— ASN, AO, Polygraphie, I : 4–42 ; Séminaire, IX : 53 ; Titres divers et contrats de l’abbé Louis-Marie Brassard ; AP-G, L.-É. Bois, Garde-notes, 9 : 147 ; 11 : 84 ; 14 : 62.— ASQ, mss, 2, f.53.— Allaire, Dictionnaire.— J.-E. Bellemare, Histoire de la Baie-Saint-Antoine, dite Baie-du-Febvre, 1683–1911 (Montréal, 1911), 59–160 ; Histoire de Nicolet, 1669–1924 (Arthabaska, Québec, 1924), 104–162.— J.-A.-I. Douville, Histoire du collège-séminaire de Nicolet, 1803–1903, avec les listes complètes des directeurs, professeurs et élèves de l’institution (2 vol., Montréal, 1903), I : 1–20.

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Claude Lessard, « BRASSARD, LOUIS-MARIE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/brassard_louis_marie_4F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1980
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