BOULER (Bowler), ROBERT, capitaine dans la marine royale, commodore du convoi de Terre-Neuve et gouverneur intérimaire de 1724 à 1727, né vers 1676, mort en 1734.

Nommé cinquième lieutenant sur le Royal William en 1696, Robert Bouler fut promu au rang de capitaine de l’Experiment en 1707. Aucun événement ne marqua son service en mer jusqu’en 1724, quand il fut nommé commodore du convoi de Terre-Neuve et gouverneur de l’île pour l’été. Son mandat fut renouvelé les deux années suivantes. En 1727, Bouler, alors commandant de l’Argyle, reçut le titre de commodore et de gouverneur de Saint-Jean et de la région septentrionale de l’île. John St. Lo, capitaine du Ludlow Castle, sous les ordres de Bouler jusqu’à son entrée dans les eaux de Terre-Neuve, devint commodore et gouverneur de Plaisance (Placentia) et de la côte méridionale. Les réponses de Bouler au questionnaire habituel (Heads of Enquiry) furent jugées vagues et stéréotypées, si bien qu’en 1726 le Board of Trade and Plantations lui fit observer qu’on attendait du commodore une plus grande ponctualité dans la transmission des renseignements.

De 1720 à 1730, Terre-Neuve passa par une période critique. L’industrie de la pêche périclitait et plusieurs amiraux de la flotte de pêche se tournaient vers le commerce : « Les amiraux de la flotte de pêche s’intéressent davantage, semble-t-il, à leurs magasins et à leurs entrepôts côtiers qu’à la prise et à la préparation du poisson. Toutefois, une des principales raisons pour lesquelles la pêche n’est pas aussi florissante qu’autrefois, c’est que la montée du poisson retarde par rapport aux années passées. Une bonne partie de l’été est donc écoulée au moment où elle se produit et, les derniers mois étant souvent pluvieux, il est conséquemment difficile de bien sécher le poisson ».

L’ivrognerie, la corruption des mœurs et le crime étaient choses fréquentes au sein de la colonie. Selon Bouler, « le nombre des familles qui tenaient des maisons closes s’élevaient à 257 et 74 tenaient des tavernes ». Les citoyens tentèrent bien, de temps à autre, de former quelque organisme régional [V. Jago] ais aucune autorité vraiment efficace ne fut jamais établie en permanence.

Beaucoup de colons appauvris et criblés de dettes passèrent en Nouvelle-Angleterre, comme travailleurs au pair, liés temporairement à celui qui payait leur voyage. Bouler observa qu’il était vain d’exiger des capitaines de Nouvelle-Angleterre des garanties pour prévenir cette manœuvre déshonnête : les contrevenants attendaient tout simplement que le commodore fût parti. En 1725, Bouler rapporta que George Skeffington avait porté plainte contre certains individus qui s’étaient introduits dans sa pêcherie de saumon. Le commodore fit enquête et ordonna que deux des délinquants, « mis à nu jusqu’à la ceinture, fussent flagellés avec le chat à neuf queues ».

Après son dernier retour à Terre-Neuve, Bouler ne prit plus la mer, et ne toucha qu’une demi-solde. Il mourut le 27 juillet 1734.

Michael Godfrey

PRO, Adm. 2/51, pp.439s. (orders and instructions) ; 6 (commission and warrant books) ; 51/63 (captain’s log of H.M.S. Argyle) ; 51/558 (captain’s log of H.M.S. Ludlow Castle) ; C.O. 194/7, 194/8 ; CSP, Col., 1724–25, 1726–27.— Charnock, Biographia navalis, III. —- Lounsbury, British fishery at Nfld.

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Michael Godfrey, « BOULER (Bowler), ROBERT », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/bouler_robert_2F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1969
Année de la révision:    1991
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