BLOWERS, SAMPSON SALTER, avocat, fonctionnaire, homme politique et juge, né le 10 mars 1741/1742 à Boston, fils de John Blowers et de Sarah Salter ; le 5 avril 1774, il épousa dans cette ville Sarah Kent, fille de Benjamin Kent, barrister de Boston, et ils n’eurent pas d’enfants, mais adoptèrent Sarah Ann Anderson ; décédé le 25 octobre 1842 à Halifax.

Sampson Salter Blowers fut élevé par son grand-père maternel, Sampson Salter : son père était mort peu après être revenu du siège de Louisbourg, dans l’île Royale (île du Cap-Breton), en 1745, et sa mère était décédée quelque temps plus tard. Après avoir fréquenté la Boston Grammar School, il entra au Harvard College, où il obtint un baccalauréat ès arts en 1763 et une maîtrise ès arts en 1765. Blowers étudia ensuite le droit au cabinet de Thomas Hutchinson et fut admis en 1766 comme attorney à la Cour inférieure du comté de Suffolk. Quatre ans plus tard, il devint barrister à la Cour supérieure du Massachusetts. Il connut, comme avocat plaidant, une ascension spectaculaire : en 1770, ce fut aux côtés de John Adams et de Josiah Quincy qu’il défendit les soldats du 29th Foot accusés de meurtre par suite du « massacre » de Boston. À l’époque, il tirait £400 par an de la pratique du droit, soit plus que la majorité des avocats bostoniens.

Le Massachusetts Government Act, qui abrogeait la charte de la colonie, entraîna la fermeture des tribunaux de Boston en juin 1774. Blowers, déjà fort critiqué en raison de ses sentiments loyalistes, résolut alors de quitter le Massachusetts. Cinq mois plus tard, il s’embarqua pour l’Angleterre avec sa femme, Sarah Kent. Blowers avait quelques économies et sa femme avait touché un héritage de quelques milliers de livres « placées principalement dans des hypothèques » mais, avec le temps, percevoir des loyers et des intérêts sur des immeubles situés au Massachusetts devint de plus en plus difficile. « Dépourvu des moyens de gagner un seul shilling », Blowers fit donc appel à la Trésorerie, qui lui accorda une allocation annuelle de £100.

Lorsqu’il apprit, en 1776, que les Britanniques occupaient New York ainsi que Newport, dans le Rhode Island, Blowers songea qu’il pourrait se tailler là un bel avenir et, convaincu qu’il servirait « aussi bien les intérêts du gouvernement que les [siens] propres en résidant en Amérique », il quitta l’Angleterre en 1777 avec sa femme et s’installa à Newport. En avril 1778, il se rendit à Boston rejoindre sa femme qui y était tombée malade au cours d’une visite. En dépit du sauf-conduit que lui avaient délivré les autorités américaines, il fut arrêté dès son arrivée et « mis dans une cave lugubre et infecte ». Il refusa de demander réparation et déclara que son seul désir était de « quitter le pays aussi vite que possible ». Transféré à Halifax à l’occasion d’un échange de prisonniers, il retourna en Angleterre et fut renvoyé à Newport nanti d’une commission de juge de la Cour de vice-amirauté. Cependant, quelques jours après son arrivée, la garnison de Newport se replia jusqu’à New York. Le 13 mars 1781, grâce à l’influence de lord George Germain, secrétaire d’État aux Colonies américaines, Blowers devint solliciteur général de New York. Il ne pouvait pas exercer le droit, parce que New York était sous régime militaire, mais son travail à la Cour de vice-amirauté était « suffisant et de bon rapport ». En effet, il suppléa le juge pendant que celui-ci était en Angleterre, ce qui lui permit de toucher de gros honoraires sur la confiscation des navires capturés.

En septembre 1783, Blowers s’embarqua pour Halifax. Malgré une lettre de recommandation de sir Guy Carleton* et l’accueil poli du gouverneur John Parr*, ses chances de réussir lui semblaient minces : « il y a ici, confia-t-il à son confrère Ward Chipman*, très peu de travail pour les gens de notre profession ; le peu qu’on y trouve n’est que médiocrement payé, et il n’y a aucune pénurie d’avocats ». Pourtant, on ne tarda pas à recourir à ses services. En 1785, il plaida 100 causes devant la Cour suprême, soit seulement deux fois moins environ que le solliciteur général Richard John Uniacke*. Il eut par ailleurs un succès mitigé dans le recouvrement de ses pertes de guerre. La commission chargée d’examiner les réclamations des loyalistes refusa de lui verser les quelque £4 800 qu’il revendiquait pour des biens meubles et immeubles, mais elle lui consentit une pension annuelle de £100. Une fois la paix conclue, il avait touché £1 000 de créances, mais en 1788 il tentait encore de percevoir des sommes qui lui étaient dues sur des immeubles, obligations et hypothèques aux États-Unis.

Bien vu dans le milieu judiciaire, Blowers bénéficia bientôt des faveurs du gouvernement. En 1784, par suite des pressions exercées en Angleterre par un éminent loyaliste de la Nouvelle-Angleterre, sir William Pepperrell, il fut nommé procureur général du Nouveau-Brunswick, devenu une province distincte depuis peu. Cependant, fatigué de ses nombreux déplacements, il refusa le poste : « maintenant que me voilà installé à Halifax, expliqua-t-il, je ne saurais imposer à ma famille le désagrément de tout recommencer à neuf à Saint-Jean ». Puis en décembre, Richard Gibbons* ayant été muté au Cap-Breton, il devint procureur général de la Nouvelle-Écosse. Sa nomination amorça une querelle qui l’opposa à Uniacke jusqu’à la mort de ce dernier. Comme Uniacke avait escompté succéder à Gibbons, Parr le nomma, en guise de compensation, avocat général de la Cour de vice-amirauté. Blowers s’y opposa en alléguant que ce poste lui revenait à titre de procureur général et écrivit au secrétaire d’État à l’Intérieur qu’on « n’a[vait] jamais trouvé et ne trouvera[it] jamais [personne de] moins loyal » qu’Uniacke. Celui-ci répliqua en l’accusant de favoriser la contrebande. Les deux hommes s’affrontèrent de nouveau en 1790 : à la suite de l’embauche par Blowers d’un domestique noir qu’Uniacke avait renvoyé, celui-ci eut des « mots durs », et Blowers le provoqua en duel. On empêcha le combat et le juge en chef Thomas Andrew Lumisden Strange leur enjoignit de garder la paix. Un autre incident connut une conclusion semblable en 1798, lorsque Blowers jeta de nouveau le gant après qu’Uniacke eut rossé son protégé, Jonathan Stems, dans une rixe.

En 1785, Blowers fit son entrée en politique comme député du comté de Halifax et fut élu président par la nouvelle Assemblée. Les premières années de la sixième législature furent calmes, mais en 1787, insatisfaite de l’administration de la justice, la chambre demanda à Parr une enquête sur la conduite du juge James Brenton* et du juge en chef intérimaire Isaac Deschamps*. Le 3 janvier 1788, Blowers devint le premier loyaliste à entrer au Conseil de la Nouvelle-Écosse, où il « soutint résolument » les juges contre les attaques de l’Assemblée. Certains députés loyalistes critiquèrent ses agissements. Selon Isaac Wilkins, il n’avait pas défendu assez fermement la position de l’Assemblée au sein du conseil ; Thomas Henry Barclay*, de son côté, l’accusait d’« avoir tacitement sanctionné l’attitude de la chambre » puis d’avoir pris « clairement le parti adverse ». D’aucuns attribuaient à des motifs personnels le peu d’enthousiasme de Blowers pour la cause de l’Assemblée. Lorsque Strange prit sa retraite en 1797, il nota que Blowers, sans avoir nécessairement espéré décrocher le siège de juge en chef, alors vacant, avait « à tout le moins pensé que le zèle avec lequel il tentait de défendre l’innocence » des juges amènerait peut-être les autorités à étudier sa candidature.

Blowers finit par devenir juge en chef, mais seulement le 9 septembre 1797, une fois que Strange eut remis sa démission. Il avait été chaudement recommandé par le lieutenant-gouverneur sir John Wentworth* et par Strange, qui l’avait présenté au gouvernement britannique comme le meilleur candidat qu’on pouvait « trouver au pays pour le poste ». À titre de juge en chef, Blowers devint président du Conseil de la Nouvelle-Écosse. Strange avait souligné dans sa recommandation qu’au sein de cet organisme les services de Blowers avaient « contribué réellement à la bonne marche des affaires tant ministérielles que législatives ». Blowers était jaloux de son titre de président : lorsque, en 1808, un conseiller moins ancien que lui, le juge Alexander Croke, fut désigné pour être administrateur pendant l’absence du lieutenant-gouverneur sir George Prevost*, il refusa d’assister aux réunions du conseil. Dans une lettre adressée en 1826 à son collègue le juge Peleg Wiswall, il notait qu’au conseil il se contentait d’« assumer la présidence sans entrer dans les débats relatifs à une nouvelle émission de papier-monnaie ou à la fameuse question du canal Shubenacadie ». Outre ses fonctions de juge en chef et de conseiller, Blowers exerça celles de juge à la Cour de vice-amirauté de 1821 à 1833.

Membre du tout premier conseil d’administration du King’s College de Windsor, Blowers assistait fidèlement aux réunions tenues dans cette ville. À titre de membre du comité qui en 1803 rédigea les statuts du collège, il pensait, comme Croke, que le King’s College devait être un établissement d’éducation libérale et non un séminaire comme le voulait l’évêque Charles Inglis*. Tous, cependant, tenaient à ce que les étudiants souscrivent aux Trente-neuf Articles de foi de l’Église d’Angleterre. Comme cette exigence fermait les portes de l’établissement aux trois quarts de la population, le lieutenant-gouverneur lord Dalhousie [Ramsay] proposa en 1817 de fonder un collège non confessionnel à Halifax. Blowers comprenait combien cette fondation menacerait le King’s College, aussi soumit-il, en mai 1818, avec le vice-président de l’établissement, William Cochran*, une résolution en faveur du rappel des statuts qui exigeaient l’adhésion aux Trente-neuf Articles. Toutefois, l’archevêque de Cantorbéry, protecteur du King’s College, rejeta la proposition. En 1824, certains tentèrent de fusionner le King’s College et l’établissement non confessionnel de Halifax, le Dalhousie College, mais Blowers s’y opposa en déclarant que ce geste se rapprocherait trop d’un abus de confiance de la part des administrateurs du King’s College.

En qualité de juge en chef, Blowers inspirait un grand respect. Jetant un regard sur les premières années du xixe siècle, John George Marshall* a écrit qu’en 1804 il était « reconnu d’emblée pour sa solide connaissance du droit, la force de sa logique et de son argumentation ainsi que la simplicité et l’attrait de son langage [...] En ce début de siècle, le juge en chef entendait toutes les causes et rendait ses décisions après discussion juridique, les deux assesseurs ne faisant que manifester leur assentiment. » Presque tous les procès instruits devant Blowers portaient sur des questions de dettes ; quelques-uns avaient trait à des violations de propriété ou à la contrebande, et certains découlaient d’appels interjetés contre la Cour inférieure des plaids communs. En 1809, Blowers présida une commission spéciale de 15 hommes qui jugea Edward Jordan pour piraterie. Il présida également, en 1820, le procès de William Wilkie* pour publication diffamatoire. Selon Thomas Beamish Akins*, avocat de Halifax et historien, il ne se montra pas tout à fait impartial en cette occasion : en fait, il termina son allocution en disant aux jurés d’acquitter Wilkie s’ils croyaient honnêtement qu’il avait écrit pour le bien public.

La question de l’esclavage était importante pour Blowers. Pendant qu’il était procureur général, il s’était fréquemment entretenu sur le sujet avec le juge en chef Strange et avait constaté que celui-ci, au lieu de rendre une décision sur la légalité de l’esclavage, « souhait[ait] décourager peu à peu les prétentions » des propriétaires d’esclaves. Blowers adopta cette attitude quand il devint juge en chef. Ainsi, lorsqu’une Noire arrêtée à Annapolis Royal fut réclamée comme esclave par son prétendu maître, Blowers laissa entendre que celui-ci devait porter sa réclamation en justice. Comme le plaignant ne fut pas en mesure de prouver que la loi l’avait autorisé à acheter cette femme, sa cause s’effondra. C’est en partie parce que Blowers exigeait des preuves de sa légalité que l’esclavage disparut de la Nouvelle-Écosse relativement tôt au xixe siècle ; il n’en fut pas de même au Nouveau-Brunswick où le juge en chef George Duncan Ludlow* statua qu’il était légal.

Non seulement les juges de la Cour suprême siégeaient-ils à Halifax, mais ils faisaient aussi des tournées dans la plupart des comtés et, à partir de 1816, dans toute la province. Deux juges suffisaient pour tenir une audience mais, la charge de travail étant lourde, un troisième juge fut nommé à titre de suppléant en 1809 et un juge assesseur en 1816. Malgré tout, il était toujours difficile de trouver assez de juges quand l’âge ou la maladie empêchait certains d’entre eux de voyager. Blowers lui-même s’absenta de plus en plus souvent des tribunaux itinérants et même du tribunal de Halifax à mesure que s’écoulèrent les années 1820. En 1830, il admettait être depuis plusieurs années « obligé de refuser d’instruire des procès en raison de l’affaiblissement de [son] ouïe et de [sa] vue », mais il affirmait assister aux réunions du conseil et conférer sur des questions de droit avec les autres juges.

À cette époque cependant, les pressions en faveur de la démission de Blowers s’intensifiaient, surtout de la part de son subordonné, Brenton Halliburton*. Mais il n’était pas prêt à passer la main. Dans une lettre écrite en 1831 à son frère Henry*, William Blowers Bliss*, qui avait épousé la fille adoptive de Blowers, nota que celui-ci n’avait « nullement l’intention de démissionner » et qu’il était « irrité que d’autres cherchent à prendre sa place ». Néanmoins, en octobre 1832, Blowers accepta l’inévitable et demanda au lieutenant-gouverneur sir Peregrine Maitland*, qui retournait en Angleterre, d’informer en conséquence le gouvernement britannique. Londres chargea l’administrateur Thomas Nickleson Jeffery d’accepter la démission du juge en chef une fois que l’Assemblée aurait été invitée à lui verser une pension. Mais, en bon vieux loyaliste qu’il était, Blowers estimait avoir droit à une pension de la couronne et quitta son siège « sans attendre de la colonie une rémunération qu’[il avait] peu de raisons d’espérer ». Il avait vu juste en ceci que l’Assemblée lui refusa une pension, mais aucune ne s’annonça non plus du côté de l’Angleterre. Halliburton devint juge en chef et, comme on créait ainsi une vacance à la Cour suprême, Blowers demanda à Jeffery et à lord Goderich, secrétaire d’État aux Colonies, de nommer Bliss, son gendre. Celui-ci n’obtint le poste que le 15 mai 1834, car il manquait d’ancienneté.

Une fois à la retraite, Sampson Salter Blowers continua de passer les étés à sa ferme de Windsor et les hivers à sa résidence de Halifax. En octobre 1842, sept mois après avoir célébré son centième anniversaire, il se brisa la hanche en faisant une chute ; il mourut le 25 du mois. Il laissa à sa femme un intérêt à vie sur ses biens et de petits legs à ses sœurs, nièces et neveux, mais la plus grande part de sa succession alla à sa fille adoptive, qui était pour lui « comme une véritable fille ». Le mari de cette dernière estima la valeur de l’héritage à environ £40 000, dont une partie était constituée de « près de £10 000 investies dans les Fonds de Grande-Bretagne et de £2 000 à £3 000 » placées chez des banquiers londoniens.

Phyllis R. Blakeley

Pendant son voyage en 1776, Sampson Salter Blowers a écrit un journal intitulé « Journey to & Thro’ part of France &c », qui est conservé aux PANS, MG 1, 139B. Il a été publié dans PANS, Board of Trustees, Report (Halifax), 1948 : 13–38.

Halifax County Court of Probate (Halifax), Estate papers, B83 (mfm aux PANS).— PANS, MG 1, 979–980, particulièrement 979, folder 3 ; 1598–1600 ; 1603, particulièrement nos 56, 56b ; RG 39, AP, C, 1 ; HX, J, 12 ; 14–15 ; 17, 9 sept. 1797 ; 24–26 ; 99–100 ; J, 14.— PRO, CO 217/37 : 87–89, 123–124 ; 217/149 : 170–177 ; 217/154 : 715–729, 803–810.— Boston, Registry Dept., Records relating to the early history of Boston, W. H. Whitmore et al., édit. (39 vol., Boston, 1876–1909), [24] : Boston births, 1700–1800, 239, 242, 251 ; [301 : Boston marriages, 1752–1809, 16, 56, 325, 393, 402.— Acadian Recorder, 11 nov. 1820, 16 avril, 29 oct. 1842.— Novascotian, 7, 21 févr. 1833, 27 oct. 1842.— E. A. Jones, The loyalists of Massachusetts : their memorials, petitions and claims (Londres, 1930 ; réimpr., Baltimore, Md., 1969).— C. K. Shipton, Sibley’s Harvard graduates [...] (17 vol. parus, Cambridge, Angl., et Boston, Mass., 1933-  ), 15.— Beck, Government of N.S. Cuthbertson, Old attorney general. John Doull, Sketches of attorney generals of Nova Scotia (Halifax, 1964), 19–25.— H. Y. Hind, The University of King’s College, Windsor, Nova Scotia, 1790–1890 (New York, 1890), 32–34, 50–54, 60–62.— J. G. Marshall, A brief history of public proceedings and events, legal, – parliamentary, – and miscellaneous, in the province of Nova Scotia, during the earliest years of the present century (Halifax, [1878]).— C. J. Townshend, History of the Court of Chancery of Nova Scotia (Toronto, 1900).— Margaret Ells, « Nova Scotian « Sparks of Liberty », Dalhousie Rev., 16 (1936–1937) : 475–492.— G. V. V. Nicholls, « A forerunner of Joseph Howe », CHR, 8 (1927) : 224–232.

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Phyllis R. Blakeley, « BLOWERS, SAMPSON SALTER », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/blowers_sampson_salter_7F.html.

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Auteur de l'article:    Phyllis R. Blakeley
Titre de l'article:    BLOWERS, SAMPSON SALTER
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 7
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1988
Année de la révision:    1988
Date de consultation:    1 décembre 2024