BEVAN (Beevin, Beven), WILLIAM, maître de sloop au service de la Hudson’s Bay Company, premier agent au fort Moose ; circa 1723–1737.
William Bevan, que l’on a décrit comme un homme « zélé et soigneux », fit le voyage de Londres au fort Albany en 1723, en qualité de second du sloop Beaver. Quatre ans plus tard, il succéda à George Gunn comme maître. Bevan, de même que Gunn, « ne connaissait pas bien les langues indiennes » mais il prit aussi charge de la traite à la base d’hiver du vaisseau sur la rivière Eastmain, parce qu’il n’y avait personne de plus compétent que lui qui fût disponible.
Bevan et Joseph Adams quittèrent le fort Albany en 1728, envoyés pour faire des sondages près de l’embouchure de la rivière Moose en prévision du nouveau fort que l’on voulait construire à cet endroit. Ils entreprirent le voyage de quelque 100 milles le long du littoral plat de la baie James, mais leur vaisseau se mit bientôt à faire eau et ils furent forcés de poursuivre le voyage en canots. Le changement d’embarcation a certainement permis à Bevan de comprendre les dangers rencontrés au cours de ce trajet par les Indiens, qui ne pouvaient se rendre de la rivière Moose au fort Albany que durant la courte saison d’été [V. Scatchamisse]. À l’époque comme de nos jours, les quelques endroits où il était possible d’aborder n’étaient accessibles qu’à marée haute. En outre, comme il n’y avait pas d’oies sauvages, les voyageurs que les vents contraires retardaient n’avaient rien à se mettre sous la dent. À la rivière Moose, Bevan et Adams retrouvèrent l’endroit où s’était élevé l’ancien poste de la compagnie, dont Pierre de Troyes* s’était emparé en 1686.
En 1732, deux ans après l’établissement du fort Moose, Bevan y fut nommé « premier agent et commandant ». Comme ses prédécesseurs John Jewer et Thomas Render, il trouva les hommes du fort Moose « portés à la mutinerie et abrutis par l’alcool » ; il semble qu’il ait eu peu d’autorité sur eux. Cet état de choses et l’incurie de Bevan, qui accepta sans plus les explications d’un cuisinier peu commode que « la grande quantité de fumée » dans la cuisine provenait de « l’eau de vaisselle qui chauffait sur les briques chaudes », causèrent la destruction du fort Moose par le feu dans l’espace de deux heures au cours de la nuit du 26 décembre 1735, Une Indienne perdit la vie et trois employés de la compagnie moururent de faim et de froid par la suite. Après avoir ramassé dans les débris épars les objets et les vivres récupérables et avoir fait construire un abri temporaire, Bevan mit les hommes au travail pour rebâtir le fort.
Bevan, dont le contrat avait été renouvelé par la compagnie en l736, avant que la nouvelle du feu ne parvienne à Londres, fut rappelé en Angleterre en 1737. Richard Staunton* lui succéda au fort Moose.
HBC, Arch. B. 135/a/3–5 (journaux du fort Moose, 1732–1735).— HBRS, XXV (Davies et Johnson) contient plusieurs lettres de Bevan et du conseil du fort Moose.
Alice M. Johnson, « BEVAN (Beevin, Beven), WILLIAM », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/bevan_william_2F.html.
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Auteur de l'article: | Alice M. Johnson |
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1969 |
Année de la révision: | 1991 |
Date de consultation: | 28 novembre 2024 |