BENNETT, WILLIAM, ministre méthodiste wesleyen, né vers 1770 à ou près de Manchester, Angleterre ; le 20 février 1806 il épousa à Horton, Nouvelle-Écosse, Elizabeth Allison (décédée en 1825), puis le 12 octobre 1826, à Barrington, Nouvelle-Écosse, Sophia Sargent (décédée en 1839), et finalement vers 1840 Mme Grant de Liverpool, Nouvelle-Écosse ; 11 enfants naquirent de ces mariages ; décédé le 7 novembre 1857 à Halifax.

On sait peu de chose sur William Bennett avant 1800 ; cette année-là, la Conférence wesleyenne britannique le prit à l’essai et l’envoya comme missionnaire en Nouvelle-Écosse. Dans une lettre écrite en 1804, il mentionna qu’il était devenu membre de la Manchester Society en 1794, un class leader en 1796 et qu’il avait été autorisé à prêcher en 1798. De toute évidence, il avait fréquenté de bonnes écoles et acquis une profonde connaissance de la théologie et de la constitution wesleyennes. Avec trois autres recrues, dont Joshua Marsden*, de Liverpool, en Angleterre, il partit pour la Nouvelle-Écosse à la fin d’août 1800. Le temps orageux le fit beaucoup souffrir jusqu’à son arrivée à Halifax le 4 octobre.

Peu après, Bennett se rendit à Liverpool où il prêcha deux fois dans la chapelle méthodiste. Simeon Perkins* l’entendit et écrivit : « II est bon orateur, est très précis et méthodique [...] Sa doctrine [est] solide et scripturaire. » Bennett passa l’hiver à Shelburne où les conditions n’étaient pas encourageantes : beaucoup de colons loyalistes étaient partis, et il devait faire de longs voyages en bateau ou à pied pour desservir les petits groupes dispersés le long de la côte. De retour à Liverpool en avril 1801, il semble avoir passé une bonne année, bien que le manque de chauffage dans la chapelle en hiver et des voyages aussi loin à l’ouest que Sable River aient dû être pénibles.

Lors de la réunion du district de la Nouvelle-Écosse en 1802, il fut décidé que Bennett se rendrait à New York pour son ordination. Il passa les dix années suivantes à parcourir la plupart des circonscriptions ecclésiastiques de la Nouvelle-Écosse et du Nouveau-Brunswick ; se rendre dans ces endroits où les conditions de vie étaient très primitives exigeait beaucoup de déplacements. Vers 1804, il fut fait secrétaire du district, nouvelle fonction qui lui permit de partager le travail du surintendant William Black*. Quand celui-ci prit sa retraite, en 1812, Bennett devint surintendant de toutes les œuvres méthodistes wesleyennes de l’est de l’Amérique du Nord britannique. En plus des travaux dans sa circonscription ecclésiastique, on exigeait de lui qu’il se tienne en contact avec les prédicateurs et qu’il visite les missions qui avaient des problèmes. En 1814, il traversa à Charlottetown où il prit des dispositions pour la retraite de James Bulpit et pour la construction du premier temple. Lors de son retour de Montréal en 1815, il passa près de faire naufrage. Sa mission la plus importante fut d’assister, en 1816, en compagnie de Black, à la Conférence générale américaine tenue à Baltimore où on s’efforça de trancher le problème de la juridiction des prédicateurs américains et anglais aux Canadas. L’année suivante, cette question l’amena de nouveau à Montréal où il faillit mourir de pleurésie et de troubles du foie. Gravement affaibli, il fut forcé de demander sa retraite, ce qui lui fut accordé en 1821.

Bennett acheta une ferme près d’Avondale, en Nouvelle-Écosse, avec des capitaux laissés à sa première femme, et il continua, autant qu’il le pouvait, à apporter son aide au travail qui se faisait dans la région ou dans le district. En 1840, la Conférence wesleyenne britannique lui fit un honneur particulier en lui payant un voyage en Angleterre et en l’accueillant à son assemblée. À son retour, il alla s’installer à Halifax et servit un certain temps comme aumônier de la prison provinciale. Il mourut « parfaitement en paix » en 1857, à la suite d’une douloureuse maladie, et il fut enterré dans le cimetière de Camp Hill.

On considère William Bennett comme l’un des travailleurs les plus dévoués et les plus efficaces de son temps pour conduire les hommes vers le Christ. Il fit toujours tout consciencieusement et, jusqu’à la fin de sa vie, il jugea que les personnes formées dans les institutions anglaises étaient supérieures aux gens du pays. Il croyait sincèrement en l’Église méthodiste et la voyait devenir une grande puissance dans les Maritimes. Ses querelles continuelles avec le comité des missions en vue d’obtenir un meilleur traitement pour les prédicateurs ayant charge de famille portèrent fruit pour lui d’abord, mais apportèrent également divers avantages à tous les ministres. Comme l’a dit un admirateur, Matthew Richey*, son « nom sera transmis à la postérité comme celui d’un des missionnaires les plus fidèles à avoir jamais travaillé dans les provinces [Maritimes] ».

E. A. Betts

Six lettres que William Bennett écrivit de 1809 à 1821 sont conservées aux MCA, cinq dans les Duncan McColl papers, et une, adressée aux membres de la congrégation méthodiste de St Stephen, dans les William Black papers ; des copies sur microfilm des deux collections se trouvent aux UCA. Quelque 65 autres lettres, adressées à la Wesleyan Methodist Missionary Society de 1802 à 1821, se trouvent dans la North American corr. à la SOAS, Methodist Missionary Soc. Arch. ; on les retrouve aussi sur microfilm aux MCA et aux UCA. Quelques-unes d’entre elles furent annotées puis imprimées dans l’organe de la Wesleyan Methodist Church in Britain, le Methodist Magazine (Londres), 25 (1802)–44 (1821).

Un portrait de Bennett figure en regard de la page 120 du British North American Wesleyan Methodist Magazine (Saint-Jean, N.-B.), 1 (1840–1841), accompagné d’une courte note biographique à la page 160.

MCA, Halifax Methodist Soc., reg. of baptisms and marriages, 20 févr. 1806 ; Wesleyan Methodist Church, Eastern British America Conference, minutes, 1812–1821 ; Nova Scotia and New Brunswick District, minutes, 1804–1821.— William Croscombe, « The late Rev. W. Bennett », Provincial Wesleyan (Halifax), 19 nov. 1857.— « The late Rev. Win. Bennett », Provincial Wesleyan, 12 nov. 1857.— Joshua Marsden, The narrative of a mission to Nova Scotia, New Brunswick, and the Somers Islands ; with a tour to Lake Ontario [...] (Plymouth Dock [Plymouth], Angl., 1816 ; réimpr., New York, 1966).— Siméon Perkins, The diary of Simeon Perkins, 1797–1803, C. B. Fergusson, édit. (Toronto, 1967).— Matthew Richey, A memoir of the late Rev. William Black, Wesleyan minister, Halifax, N.S., including an account of the rise and progress of Methodism in Nova Scotia [] (Halifax, 1839) ; A sermon on occasion of the death of Rev. William Bennett, preached at Halifax, N.S., on Sunday Dec. 27 [1857] (Halifax, 1858 : copie aux PANS).— Wesleyan Methodist Church, Minutes of the conferences (Londres), 2 (1799–1807)–5 (1819–1824), comptes rendus des années 1800–1821.— The Barrington Sargents, H. L. Doane, compil. (copie dactylographiée, Truro, N.-É., 1916 ; copie aux PANS), 23.— L. A. Morrison, The history of the Alison, or Allison family in Europe and America, A.D. 1135 to 1893 ; giving an account of the family in Scotland, England, Ireland, Australia, Canada, and the United States (Boston, 1893).— E. A. Betts, Bishop Black and his preachers (2e éd., Sackville, N.-B., 1976).— French, Parsons & politics.— G. 0. Huestis, Memorials of Wesleyan missionaries & ministers, who have died within the bounds of the conference of Eastern British America, since the introduction of Methodism into these colonies (Halifax, 1872).— D. W. Johnson, History of Methodism in eastern British America, including Nova Scotia, New Brunswick, Prince Edward Island, Newfoundland, and Bermuda [...] ([Sackville], s.d.).— T. W. Smith, Hist. of Methodist Church.

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E. A. Betts, « BENNETT, WILLIAM », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/bennett_william_8F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1985
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