BÉLANGER, FRANÇOIS-XAVIER, naturaliste et conservateur de musée, né à Saint-Vallier, Bas-Canada, en 1833 ; il épousa Vitaline Fontaine ; décédé le 19 janvier 1882 à Québec.

Après des études classiques au petit séminaire de Québec, de 1846 à 1853, François-Xavier Bélanger exerce pendant quelques années la profession d’instituteur. Souffrant de l’isolement dans la campagne où il enseigne, il revient à Québec et entre au Courrier du Canada, d’abord comme correcteur d’épreuves, puis comme rédacteur adjoint. En 1868, il se fait remarquer par des articles qu’il signe, dans ce journal, sur quelques espèces de vers à soie du Canada. Cet intérêt pour l’histoire naturelle et un certain talent pour le dessin attirent l’attention de l’abbé Léon Provancher*, qui l’invite à préparer des articles et des gravures pour le Naturaliste canadien (Cap-Rouge, Québec), revue mensuelle fondée en 1868. L’année suivante, grâce à l’appui de l’abbé Provancher et grâce surtout à l’influence de l’abbé Thomas-Étienne Hamel, alors professeur de physique à l’université Laval et doyen de la faculté des arts, Bélanger se voit conférer le titre de « curateur » (conservateur) du musée zoologique de l’université Laval, avec la charge de veiller à l’entretien et au développement des collections contre un salaire de £100 par année.

À cette époque, le musée zoologique se composait d’un petit nombre de pièces disparates, rassemblées au hasard par les prêtres du séminaire de Québec. Les seuls éléments de valeur étaient des spécimens d’oiseaux américains, obtenus par l’intermédiaire de la Smithsonian Institution de Washington, et une petite collection de coléoptères d’Amérique du Nord, achetée de William Couper en 1866.

L’entente conclue entre l’université Laval et Bélanger stipule que le conservateur doit s’employer à augmenter les collections d’espèces indigènes par ses chasses autour de la ville de Québec et par des voyages dans le reste du Canada. Il doit également, par voie d’échanges avec des naturalistes et des musées étrangers, développer les collections d’espèces exotiques. Il doit, en outre, monter les pièces ornithologiques, les poissons et les mammifères pour les expositions, guider les visiteurs et veiller à la garde du musée. Tout indique que Bélanger se soit acquitté avec diligence de ces multiples tâches, car, dès 1875, un inventaire des collections révèle que le musée possède plus de 1 300 oiseaux, une centaine de mammifères, une centaine de spécimens de reptiles et de poissons, et plus de 12 000 insectes, pour la plupart identifiés.

L’abbé Hamel, devenu en 1871 recteur de l’université Laval, continue de s’intéresser au développement du musée zoologique et encourage les initiatives de Bélanger. De 1874 à 1876, tous deux font des efforts considérables afin d’enrichir les collections entomologiques. En 1875, une annonce parue dans le Journal entomologique de France (Paris) invite les naturalistes de « bonne volonté » à échanger avec le musée zoologique de Laval. Aussitôt, les correspondants affluent de France, de Belgique et de Suisse, et le conservateur du musée doit s’occuper de la réception et de l’expédition des pièces échangées, de l’identification et du classement des spécimens. En 1876, une nouvelle tâche vient s’ajouter à ses responsabilités : il est chargé de préparer la collection considérable de pièces zoologiques que l’université Laval veut présenter à l’Exposition internationale du centenaire de Philadelphie. Accompagnant le recteur Hamel, Bélanger fera le voyage à Philadelphie afin de veiller à la collection et de faire quelques achats au profit du musée zoologique de l’université Laval.

Il semble que le soin du musée zoologique ait absorbé la majeure partie de ses attentions, car Bélanger a fait peu de recherches originales sur la faune du Canada et il a peu publié. On sait pourtant qu’il a fourni à quelques reprises des spécimens d’espèces rares, et même d’espèces nouvelles, à divers entomologistes américains, dont Alpheus Spring Packard et Ezra Townsend Cresson. Outre les articles parus dans le Courrier du Canada, on lui doit quelques contributions sur les lépidoptères canadiens et de nombreuses gravures, toutes parues dans le Naturaliste canadien. On lui doit également les premières livraisons du « Catalogue du musée zoologique de l’université Laval », parues dans l’Annuaire de l’université Laval à partir de 1875. C’était un ouvrage considérable que Bélanger ne put d’ailleurs finir avant sa mort et que Charles-Eusèbe Dionne, son successeur au musée zoologique, dut terminer. Bélanger aurait eu, enfin, le mérite de suggérer à l’abbé Provancher la création de la Société d’histoire naturelle de Québec qui vit le jour en 1870.

Raymond Duchesne

François-Xavier Bélanger est l’auteur de trois articles dans le Courrier du Canada : « Histoire naturelle : les insectes utiles », « le Polyphème et l’Atacus luna » et « le Papillon vert, le cécropia, le prométhée », parus respectivement les 24, 26 févr. et 4 mars 1868. On lui doit également les premières livraisons du « Catalogue du musée zoologique de l’université Laval », Univ. Laval, Annuaire, 1875–1882. Bélanger rédigea enfin deux articles pour le Naturaliste canadien (Cap-Rouge, Québec) : « les Cynépides », 1 (1868–1869) : 56–58 ; et « Microlépidoptère », 7 (1875) : 45–48.

Arch. du séminaire de Chicoutimi (Chicoutimi, Québec), Fonds Léon Provancher, Lettres de F.-X. Bélanger, 23 janv., 10 mars, 1er mai 1869, 25 févr. 1874, 6 nov. 1877.— ASQ, mss, 634 ; 636 ; Séminaire, 17, nos 311–331 ; Univ., Carton 79, no 81.— Victor Gaboriault, Charles-Eusèbe Dionne, naturaliste, né à Saint-Denis-de-la-Bouteillerie (La Pocatière, Québec, 1974).— V.-A. Huard, La vie et l’œuvre de l’abbé Provancher (Québec, 1926), 139s.— « M. F.-X. Bélanger », Le Naturaliste canadien, 13 (1882) : 26–28.— [Léon Provancher], « Naturalistes canadiens », Le Naturaliste canadien, 5 (1873) : 225.— Honorius Provost, « Historique de la faculté des arts de l’université Laval, 1852–1952 », L’Enseignement secondaire au Canada (Québec), 31 (1951–1952) : en appendice, 1–30 ; 32 (1952–1953) : en appendice, 31–102.

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Raymond Duchesne, « BÉLANGER, FRANÇOIS-XAVIER », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/belanger_francois_xavier_11F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1982
Année de la révision:    1982
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