BECKWITH, JOHN CHARLES, officier dans l’armée britannique et missionnaire auprès des Vaudois, né le 2 octobre 1789, à Halifax, Nouvelle-Écosse, fils de John Beckwith et de Mary (Polly) Halliburton, sœur de Brenton Halliburton* ; décédé le 19 juillet 1862, à son domicile de La Torre, près de Turin (Italie).

Le père de John Charles Beckwith avait été officier dans l’armée britannique mais il avait démissionné et était venu s’établir en Nouvelle-Écosse, où il servit comme adjudant général et lieutenant-colonel dans la milice provinciale. Le 2 juin 1803, en Angleterre, John Charles entra dans l’armée britannique comme enseigne dans le 50e régiment, appelé aussi le West Kent Regiment of Foot ; le 29 août 1804, il devint lieutenant dans le 95e ou Rifle Regiment, où son oncle sir Thomas Beckwith était lieutenant-colonel. Il s’éleva au grade de premier lieutenant (le 13 juin 1805), puis à celui de capitaine (le 28 juillet 1808) et servit au Hanovre (1805–1806), au Danemark (1807), en Suède (1808) ; il accompagna au Portugal (1808–1809) les troupes de sir John Moore qui battirent en retraite à Corunna, Espagne. Son régiment se trouvait à Walcheren en 1809, mais Beckwith revint au Portugal au cours de l’hiver de 1810 et prit part au printemps de 1811 aux combats qui eurent lieu au cours de la retraite de l’armée française, commandée par Masséna. En 1812, Beckwith devint major de brigade dans la première brigade de la division légère et sous-adjoint au quartier-maître général. Il reçut la médaille de Toulouse et accéda au grade de major (3 mars 1814). En 1815, il servit dans la division de sir Thomas Picton aux batailles de Quatre-Bras et de Waterloo, où il perdit une jambe, fracassée par un boulet de canon. En récompense, il reçut la médaille de Waterloo, fut promu lieutenant colonel, le 18 juin 1815, et nommé compagnon de l’ordre du Bain, le 22 juin. John Charles Beckwith avait alors 25 ans et venait de passer 12 ans dans l’armée, à combattre Napoléon.

Le 27 janvier 1820, Beckwith fut mis en demi-solde, en tant que membre de la Rifle Brigade qui avait remplacé le 95e régiment ; le 10 janvier 1837, il accéda au grade de colonel et, le 7 novembre 1846, à celui de major général.

Après sa blessure, Beckwith était retourné chez ses parents à Halifax, où il fut un des fondateurs et patrons de la première école du dimanche établie à Halifax, laquelle école dépendait de l’église St George. Après 1825, cette école du dimanche continua à fonctionner sous la direction du rector de la paroisse, Robert Fitzgerald Uniacke. Beckwith s’intéressa aussi à la Royal Acadian School, fondée pour les enfants pauvres par le capitaine Walter Bromley*.

En 1826, Beckwith fut invité à rendre visite au duc de Wellington [Wellesley], à Apsley House, à Londres ; c’est là qu’il lut le livre de William Stephen Gilly, Narrative of an excursion to the mountains of Piemont [...] (Londres, 1824). Cet ouvrage le fit s’intéresser au sort d’un petit groupe de protestants, connus sous le nom de Vaudois, qui vivaient au Piémont, dans les vallées de Pignerol. Beckwith séjourna chez les Vaudois durant plusieurs années, puis il décida de s’établir près de Turin et de consacrer le reste de sa vie à les aider. Tirant parti de son expérience à Halifax, il travailla à améliorer les écoles vaudoises dont certaines étaient aussi « mal bâties que des granges et aussi sales que des écuries ». Il recueillit de l’argent de ses amis d’Angleterre, visita les écoles et poussa les gens à en construire de nouvelles. Il envoya des professeurs recevoir une formation à Lausanne et à Florence et encouragea l’instruction des femmes. Il créa ou fit revivre en tout 120 écoles de district. Lorsque le roi Charles-Albert de Sardaigne adopta une politique plus libérale et autorisa l’usage de l’italien, Beckwith envoya des jeunes pasteurs et des jeunes professeurs à Florence, afin de faciliter le passage du français à l’italien. En 1848, en reconnaissance de son travail auprès des Vaudois, Beckwith reçut du roi la croix de Saint-Maurice et de Saint-Lazare. En 1850, il épousa une Vaudoise, Anne Susanne Caroline Valle.

Phyllis R. Blakeley

St Paul’s Anglican Church (Halifax), register of burials, baptisms, and weddings, 1785–1792 (mfm aux PANS).— Somerset House (Londres), Probate Department, will of John Charles Beckwith, 17 sept. 1862.— Church Times (Halifax), 31 déc. 1853.— Colonial Standard (Pictou, N.-É.), 16 sept. 1862.— Illustrated London News (Londres), 11 oct. 1862.— DNB.— G.-B., WO, Army list, 1804–1839.— Harts army list, 1840–1864.— G. W. Hill, Nova Scotia and Nova Scotians [...] (Halifax, 1858), 36–38.— F. E. Crowell, Halliburton family, Yarmouth Herald (Yarmouth, N.-É.), 12 janv. 1932.— A. W. H. Eaton, Chapters in the history of Halifax, Nova Scotia, Americana (New York et Somerville, N.J.), XIII (1919) : 37s.

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Phyllis R. Blakeley, « BECKWITH, JOHN CHARLES », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/beckwith_john_charles_9F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1977
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