BECKWITH, JOHN ADOLPHUS, ingénieur, homme d’affaires, fonctionnaire et homme politique, né à Fredericton, N.-B., le 1er décembre 1800, l’un des six enfants de Nehemiah Beckwith et de Julie-Louise Le Brun, mort à Fredericton le 23 novembre 1880.

John Adolphus Beckwith était le fils d’un pionnier bien connu dans la région de Fredericton. Il fit ses études à l’école secondaire de Fredericton, puis à Montréal et à Québec, avant d’accéder aux professions d’arpenteur et d’ingénieur. De sa première femme, née Ann Jouett (Jewett) qu’il épousa en 1822, il eut un fils et deux filles ; il se remaria en 1837 avec Marie Ann Berton, de Saint-Jean, qui lui donna trois autres filles.

Beckwith eut une carrière longue et active. Il fut d’abord associé avec son frère dans la compagnie de bois de construction J. A. and F. E. Beckwith, qui connut une certaine prospérité jusqu’au jour où elle sombra dans la dépression économique des années 30. Beckwith travailla ensuite comme arpenteur adjoint au bureau des terres de la Couronne jusqu’en 1840, puis comme premier commis au bureau de contrôle des comptes, poste qu’il occupa jusqu’en 1860. Cette année-là il fut nommé commissaire, ou gérant, de la New Brunswick and Nova Scotia Land Company, compagnie de spéculation formée par Thomas Baillie* dans le but de vendre des terres de la colonie, particulièrement dans le comté de York au Nouveau-Brunswick. Beckwith conserva sa situation le reste de sa vie et, à sa mort, son fils Harry lui succéda. Beckwith « connaissait les affaires du département des terres de la Couronné probablement mieux que n’importe quel député ayant fait partie du gouvernement provincial ».

Beckwith commença très jeune à s’occuper de la milice ; il s’éleva jusqu’au grade de major et reçut le commandement d’un bataillon, dans le 1st York Battery (1860), mais quand Lemuel Allan Wilmot obtint sa promotion de colonel avant lui, il résigna ses fonctions par dépit. Entré dans la York County Agricultural Society en 1846, il en demeura membre jusqu’à sa mort ; c’est à lui qu’on attribua une grande part du dynamisme de cette société. Il fut aussi pendant un certain temps le plus éminent grand maître de l’ordre d’Orange au Nouveau-Brunswick. Sportif, il pratiqua avec succès la lutte, la boxe, le patin et surtout le cricket ; on le surnomma d’ailleurs « le père du cricket au Nouveau-Brunswick ».

Beckwith, que l’on considérait comme un « ardent conservateur », ne se mêla à la politique qu’une fois passée la soixantaine, mise à part une tentative infructueuse pour se faire élire à la chambre d’Assemblée aux élections de 1830. Son engagement politique débuta d’abord à l’échelon municipal ; il fut membre du conseil de ville à plusieurs reprises et deux fois maire de Fredericton. Lors des élections de 1866, qui avaient pour thème la confédération, Beckwith fut élu à l’Assemblée à titre de partisan de l’union des colonies et, en 1867, le chef du gouvernement, Andrew Rainsford Wetmore*, en réorganisant l’administration du Nouveau-Brunswick, le nomma secrétaire et registraire de la province. Il perdit ce poste en 1871 quand il fut éliminé avec d’autres membres du Conseil exécutif lors du remaniement qu’entraîna la loi sur les écoles du Nouveau-Brunswick. En 1874, il accéda au Conseil législatif. Homme terne, d’un tempérament conservateur, Beckwith fut toute sa vie un fonctionnaire peu brillant mais efficace. Il était devenu dans ses dernières années « une espèce d’encyclopédie » sur les débuts de Fredericton.

C. M. Wallace

Daily Sun (Saint-Jean, N.-B.), 24 nov. 1880.— New Brunswick Reporter (Fredericton, N.-B.), 1867, 1870–1871, 1880.— Can. parl. comp., 1870 ; 1873 ; 1878 ; 1880.— Cyclopædia of Can. biog. (Rose, 1888), 88.— Dom. ann. reg., 1880–81, 392.— Lawrence, Judges of New Brunswick (Stockton), 460–462.— MacNutt, New Brunswick, 231s., 305.

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C. M. Wallace, « BECKWITH, JOHN ADOLPHUS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/beckwith_john_adolphus_10F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1972
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