BEAVEN, JAMES, ministre de l’Église d’Angleterre, théologien et auteur, né le 9 juillet 1801 à Westbury, dans le Wiltshire, en Angleterre, second fils de Samuel Beaven et de son épouse Mary, décédé le 8 novembre 1875, à Niagara, Ont.
James Beaven fut admis au St Edmund Hall à Oxford le 4 novembre 1820 ; il obtint un baccalauréat ès arts en 1824, une maîtrise ès arts en 1827, puis un baccalauréat en théologie et un doctorat en théologie en 1842. Il reçut le diaconat en 1825 et fut ordonné prêtre en 1826. Son plus long ministère en Angleterre, il l’exerça à Leigh, dans le Staffordshire et, au moment où il fut nommé professeur de théologie à King’s College (Toronto), il était curé de Welford, dans le Northamptonshire.
Beaven arriva à Toronto en février 1843. Pendant les années qu’il enseigna à King’s College il fut un certain temps professeur résident et chargé du culte. Avec l’arrivée du nouveau professeur, le mouvement tractarien de la High Church allait faire son apparition à Toronto. On avait remarqué que Beaven revêtait le surplis pour prêcher à la chapelle et qu’il psalmodiait les offices, deux pratiques alors peu courantes. Les allusions fréquentes dans ses écrits au besoin d’améliorer l’architecture des églises et leur ameublement démontrent l’intérêt qu’il portait à un autre aspect du renouveau religieux du milieu du xixe siècle. King’s College fut officiellement fermé en 1849 et, en 1851, Beaven se vit confier la chaire de métaphysique et de morale d’abord à l’University of Toronto et ensuite à l’University College. Il remit sa démission en 1871 et vécut quelque temps à Port Whitby, où on lui avait confié la charge de l’église de la localité ; il alla ensuite s’installer à Niagara, où il mourut.
James Beaven joua un rôle éminent dans les affaires ecclésiastiques. Les documents peu nombreux que nous possédons sur sa vie révèlent qu’il s’intéressait plus à son œuvre religieuse qu’à son travail à l’université, spécialement après la laïcisation de King’s College. Au cours des années 50, il apporta son concours à la construction des églises de King et d’Oak Ridges, situées toutes deux au nord de Toronto. De 1850 à 1868 il dispensa son ministère à une congrégation de Berkeley et, plus tard, à une autre congrégation à Chester (ces deux localités font maintenant partie de la ville de Toronto) ; il y construisit la première église St John, Norway, et la première église St Barnabas. Il présida le comité des livres et des brochures et celui de la musique religieuse à la Church Society et au synode diocésain. À titre de président du comité chargé d’étudier les canons ecclésiastiques, il présenta un important rapport en 1858.
Beaven fut, de 1862 à 1873, grand chantre du synode et responsable de la musique aux offices du synode. Il fut créé chanoine de la cathédrale St James en 1867 et fut président des délégués du clergé et du laïcat aux quatre premiers synodes provinciaux du Canada tenus à Montréal. Beaven, qui encourageait le maintien de rapports étroits entre l’Église d’Angleterre au Canada et l’Église mère en Angleterre, présida en 1865 un comité du synode provincial qui présenta un mémoire à l’intention des synodes de Cantorbéry et de York, les exhortant à convoquer un concile général des communions anglicanes. Cette réunion eut lieu à la première conférence de Lambeth, tenue en 1867.
James Beaven est l’auteur d’au moins 16 ouvrages. Trois de ces ouvrages sont des sermons, dont un, remarquable par son esprit oecuménique, fut prononcé au synode du diocèse en 1859. Humaniste accompli, il publia en 1853 un recueil d’extraits des œuvres de Cicéron. Ses deux écrits Account of the life and writings of St Irenaeus et Elements of natural theology sont des ouvrages importants. Son œuvre la plus connue est toutefois Recreations of a long vacation ; il y relate la tournée diocésaine qu’il fit en 1845 en compagnie de l’évêque, John Strachan*, et qui les conduisit jusqu’à Sault-Sainte-Marie. Beaven accompagna l’évêque dans des visites plus courtes en 1847, en 1848 et en 1854, et fit le récit de cette dernière tournée dans le Church.
En 1826 James Beaven avait épousé Elizabeth Speed, fille aînée de John Speed Frowd, de Croscombe House dans le Somersetshire. Ils eurent quatre fils et trois filles ; un des fils, Robert*, fut le premier ministre de la Colombie-Britannique de 1882 à 1883. Mme Beaven publia en 1845 Private devotions and rules of conduct for young ladies. Elle mourut à Toronto à l’âge de 76 ans, le 14 septembre 1871.
James Beaven jouissait d’une estime assez inégale de la part de ses contemporains. Ernest Hawkins*, secrétaire de la Society for the Propagation of the Gospel, écrivait dans son journal, le 24 août 1849 : « L’estimable révérend B[eaven], dont la lenteur et le prosaïsme m’ont quelque peu ennuyé, est, je n’en doute pas, un homme aimable et bon, animé de solides principes. » Daniel Wilson*, président de l’University of Toronto, dans un moment d’impatience qualifia son confrère de « vieille canne sèche et stupide dont il ferait bon d’être débarrassé ». Un ancien élève, John Campbell*, évoquait cet homme de haute taille, anguleux, d’allure austère, dont l’intégrité « se réflétait dans la rigidité des traits physiques ». Dans le clergé, ses confrères témoignaient beaucoup de respect pour son érudition, son jugement équilibré dans les périodes de conflits ecclésiastiques, et pour les services généreux et répétés qu’il avait rendus à son Église en plusieurs endroits du diocèse.
Le British Museum catalogue fournit une liste des ouvrages de James Beaven. Les autres sont : « Ask for the old paths » ; a sermon preached at the opening of the new church of St. James, at Dundas, in Upper Canada, on Sunday, December 31st, 1843 (Cobourg, Ont., 1844) ; A brief catechism on confirmation, with prayers to be used before and after confirmation (Toronto, 1878) ; Elements of natural theology (Londres, 1850) ; Private devotions for schoolboys ; together with some rules of conduct given by a father to his son on his going to school (Toronto, 1845) ; Recreations of a long vacation ; or a visit to Indian missions in Upper Canada (Londres et Toronto, 1846) ; « That they all may be one » ; a sermon, preached before the synod of the diocese of Toronto, on the 7th of June, 1859 (Toronto, 1859).
St John the Baptist Church (Norway (Toronto), notes de D. M. Hayne sur l’histoire de la paroisse, 1949–1950).— University of Toronto Archives, Daniel Wilson, Journal, (manuscrit dactylographié) ; Office of the Chief Accountant financial records (41, états financiers trimestriels de l’université, sept.–déc. 1871) ; Office of the Chief Accountant financial records (117, livre des minutes du conseil de King’s College, 1842–1848).— Annual report of the Church Society of the diocese of Toronto (Cobourg, Toronto), 1843–1869.— Church (Cobourg, puis Toronto), en particulier 23 juin 1842, 22 sept. 1843, 17 sept. 1847.— Final report of the commissioners of inquiry into the affairs of King’s College University, and Upper Canada College (Québec, 1852).— Globe (Toronto), 14 sept. 1871, 10 nov. 1875.— Journal of the proceedings of the Provincial Synod of the United Church of England in Canada (Montréal, Québec), 1861–1868.— Journal of the Synod of the Church of England and Ireland in the diocese of Toronto (Toronto), 1853–1876.— John Campbell, The Reverend Professor James Beaven, D.D., M.A., University of Toronto Monthly, III (déc. 1902) : 69–72.
T. R. Millman, « BEAVEN, JAMES », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/beaven_james_10F.html.
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1972 |
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