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BAYNES, sir ROBERT LAMBERT, officier de marine, né en 1796, fils cadet d’Edith et de Thomas Baynes, capitaine de vaisseau dans la marine royale ; en 1846, il épousa Frances, fille de Thomas Denman, président du tribunal du banc de la reine d’Angleterre ; décédé le 7 septembre 1869 à Upper Norwood (qui fait actuellement partie de Londres), Angleterre.
Robert Lambert Baynes entra dans la marine royale le 19 avril 1810 et fut nommé lieutenant le 8 avril 1818. À bord de l’Asia, en 1827, il prit part à la bataille de Navarin, durant la guerre d’Indépendance de la Grèce ; il fut fait chevalier de l’ordre du Bain, reçut trois décorations étrangères et obtint le grade de capitaine. Promu contre-amiral le 7 février 1855, il fit du service dans la Baltique, puis il fut nommé commandant en chef de la station du Pacifique, à Valparaiso, au Chili, le 8 juillet 1857, recevant alors le commandement du Ganges, un vaisseau de ligne armé de 84 canons.
Le 28 juin 1858, l’Amirauté chargea Baynes de veiller à ce qu’il y eût sur la côte nord-ouest de l’Amérique du Nord une force navale capable de maintenir l’ordre public dans les districts aurifères de la Colombie-Britannique, qui étaient envahis par des aventuriers californiens, afin d’assurer la souveraineté de la Grande-Bretagne sur ces territoires. Baynes débarqua du Ganges à Esquimalt le 17 octobre 1858 et il fut du nombre des représentants officiels rassemblés au fort Langley, le 19 novembre 1858, lors de la proclamation de la nouvelle colonie de la Colombie-Britannique. Il devait faire en sorte que des navires fussent disponibles pour le maintien de l’ordre et pour la mise en application des directives du gouverneur James Douglas* à l’égard de l’exploitation minière. Cependant, l’imminence de l’hiver força les mineurs à regagner la Californie et Baynes fût en mesure d’annoncer à l’Amirauté que le calme régnait.
Du 22 décembre 1858 au 5 août 1859, Baynes fut absent d’Esquimalt : à bord du Ganges, il se rendit à Callao au Pérou et à Valparaiso pour accomplir d’autres missions. Pendant ce temps, le conflit entre les Anglais et les Américains, au sujet du contrôle de l’île de San Juan, au nord de l’inlet de Puget, avait pris de l’ampleur. Le 27 juillet 1859, des soldats américains sous les ordres du brigadier général William Selby Harney débarquèrent dans l’île afin de protéger les citoyens américains contre l’hostilité présumée des fonctionnaires de la colonie britannique. Douglas souhaitait que des fusiliers marins fussent envoyés sur place par la marine royale pour déloger les soldats, mais le capitaine du Tribune, Geoffrey Thomas Phipps Hornby, qui remplaçait Baynes en son absence, n’approuva pas ce projet. De retour à Esquimalt, Baynes adopta la même attitude. John T. Walbran* écrivit à ce propos : « Ni la provocation de ses ennemis, ni la témérité de ses amis ne pouvaient l’amener à poser des gestes irréfléchis, bien qu’il eût les effectifs suffisants pour les empêcher [les soldats] de débarquer ou pour les faire prisonniers par la suite. » De l’avis de Baynes, le plan de Douglas eût provoqué une guerre. Il recommanda, en guise de compromis, que l’île fût occupée à la fois par des civils anglais et américains, mais les gouvernements intéressés adoptèrent plutôt, vers la fin de 1859, une proposition venant des États-Unis, à savoir l’occupation militaire conjointe. Des troupes furent donc maintenues sur l’île parles deux pays jusqu’en 1872, alors que le kaiser Guillaume Ier s’offrit comme arbitre du litige et attribua tout l’archipel de San Juan aux États-Unis.
Après la ruée vers l’or du Fraser et la dispute frontalière de San Juan, il apparut de plus en plus nettement à Baynes que les intérêts britanniques seraient mieux protégés si le quartier général de la station navale établi à Valparaiso était transféré dans le Pacifique Nord. Lorsque George Henry Richards*, capitaine du Plumper, eut terminé l’inspection des endroits susceptibles d’être choisis, Baynes conseilla fortement à l’Amirauté, en novembre 1859, d’arrêter son choix sur Esquimalt qui était, selon lui, le port de mer le plus approprié. Après un retard causé par des changements au sein du cabinet britannique, l’Amirauté choisit Esquimalt, en 1862, pour y établir le quartier général de la station navale du Pacifique.
Pour le « bon sens et [la] prudence » dont il avait fait preuve au moment où des « mesures excessives » avaient été prises par le brigadier général Harney, selon les termes du duc de Somerset, ministre de la Marine, Baynes fut nommé chevalier commandeur de l’ordre du Bain le 18 avril 1860. Lorsqu’il quitta Esquimalt, le 10 septembre 1860, les critiques formulées par Douglas, la législature de la colonie et les journaux de Victoria à l’égard de sa politique de non-intervention s’étaient éteintes. À bord du Ganges, il fit route vers l’Angleterre qu’il atteignit le 27 avril 1861 ; il avait alors parcouru 60 100 milles marins durant les quatre années où il avait été commandant en chef. La marine royale n’eut plus recours à ses services, mais il resta inscrit comme cadre actif, selon la coutume, et il fut promu vice-amiral en 1861 et amiral en 1865. Au cours de ses voyages en Colombie-Britannique, il avait peint des paysages à l’aquarelle, dont quelques-uns se trouvent aux archives provinciales, à Victoria.
Maritime Museum of B.C. (Victoria), H.M.S. Ganges, 1821–1929, [P. W. Brock, compil.].— National Maritime Museum (Londres), Baynes coll., BAY/1–3.— PABC, Colonial correspondence, Navy, H.M.S. Ganges correspondence.— PRO, Adm. 1/5 694, Y108, Y132, Y135, Y156 ; 1/5 713, Y146 ; 1/5 720, Y30 ; 1/5 736, Y1, Y71 ; CO 60/1, 60/5–6, 305/12.— B. M. Gough, The Royal Navy and the northwest coast of North America, 1810–1914 : a study of British maritime ascendancy (Vancouver, 1971), 134–143, 161–166 ; British policy in the San Juan boundary dispute, 1854–72, Pacific Northwest Quarterly (Seattle, Wash.), 62 (1971) : 59–68 ; « Turbulent frontiers » and British expansion : Governor James Douglas, the Royal Navy, and the British Columbia gold rushes, Pacific Hist. Rev. (Berkeley, Calif.), XLI (1972) : 15–32.
Barry M. Gough, « BAYNES, sir ROBERT LAMBERT », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/baynes_robert_lambert_9F.html.
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Auteur de l'article: | Barry M. Gough |
Titre de l'article: | BAYNES, sir ROBERT LAMBERT |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1977 |
Année de la révision: | 1977 |
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