BARRY, JAMES, médecin militaire, né en 1795 (lieu de naissance et parents inconnus), serait le neveu de James Barry de la Royal Academy, décédé à Londres le 25 juillet 1865.

James Barry, qui s’assura très tôt l’appui de protecteurs dans l’aristocratie, étudia la littérature et la médecine à l’University of Edinburgh où il obtint un diplôme de médecin en 1812. Après avoir poursuivi ses études médicales à Londres, il entra au corps de santé de l’armée en 1813 et il y devint auxiliaire dans un hôpital. En 1816, il fut nommé aide-médecin à la garnison du Cap, dans la colonie du Cap (République d’Afrique du Sud).

À la colonie du Cap, Barry assuma bientôt des responsabilités civiles, notamment la surveillance de la vente des produits pharmaceutiques et l’inspection d’institutions d’État telles que les prisons. Dans l’accomplissement de ses fonctions, dans la colonie du Cap et ailleurs, il manifesta un talent indéniable et une grande détermination mais, très indépendant et enclin à de violents accès de colère, il connut une carrière à la fois distinguée et tumultueuse. À la suite d’un incident survenu en 1825, il fut démis des fonctions civiles qu’il exerçait dans la colonie. Devenu médecin d’état-major à la garnison de l’île Maurice vers la fin des années 20, il occupa ce même poste à la Jamaïque en 1831, puis il obtint le poste de médecin militaire principal à l’île Sainte-Hélène plus tard au cours de cette décennie. Les conflits qui l’opposaient à ses collègues et à ses supérieurs militaires entraînèrent son renvoi au pays sous arrêts en 1838. Grâce à certains amis haut placés, semble-t-il, Barry parvint à se tirer des embarras causés par sa conduite irrégulière, comme il l’avait fait auparavant et devait le faire par la suite. Dans les années 40, il fut nommé médecin militaire principal à Trinidad et à Malte. Ces séjours dans les pays du sud lui permirent d’apprendre beaucoup sur le traitement des épidémies et de la fièvre. Pendant qu’il était en poste dans l’île de Corfou au cours des années 50, il dut mettre sur pied les installations nécessaires au soin des blessés de la guerre de Crimée.

En 1857, Barry fut envoyé au Canada comme inspecteur général des hôpitaux militaires. Il s’efforça d’améliorer le régime alimentaire, généreux mais monotone, des soldats ainsi que leur logement et il mit de l’avant, en particulier, un projet permettant de loger les couples mariés dans d’autres locaux que les casernes de célibataires. Il attira l’attention sur les déficiences des canalisations d’eau et d’égout dans les casernes de Québec. Durant son séjour au Canada, Barry fut atteint d’une bronchite et il reçut les soins du docteur George William Campbell*, qui devint par la suite doyen de la faculté de médecine de McGill University. Au printemps de 1859, il attrapa une grippe sérieuse ; il fut envoyé en Angleterre et mis à la demi-solde par l’armée.

Lorsqu’il mourut en 1865, le bruit courut à Londres que James Barry était une femme ; cette rumeur, qui aurait été lancée par sa femme de ménage, parut vraisemblable en raison de la taille et de la voix de Barry et elle fut largement propagée par les journaux. À l’époque – et jusqu’à nos jours – on ajouta foi à cette histoire, mais des travaux récents suggèrent une interprétation différente. Il semblerait, en effet, comme un article du journal médical Lancet le laissait entendre il y a 80 ans, que Barry était un hermaphrodite mâle qui avait les seins d’une femme et des organes génitaux externes. Quoi qu’il en soit, sa vie privée fut sans doute pénible, même s’il connut une carrière médicale bien remplie.

Charles G. Roland

Bibliotheca Osleriana ; a catalogue of books illustrating the history of medicine and science [...], William Osler, compil. (Montréal et Londres, 1969), no 5 394.— DNB.— E. H. Burrows, A history of medicine in South Africa up to the end of the nineteenth century (Le Cap et Amsterdam, 1958), 8085.— Isobel Rae, The strange story of Dr. James Barry, army surgeon, inspector-general of hospitals, discovered on death to be a woman (Londres et New York, 1958).— George Thomas, Fifty years of my life (2 vol., Londres, 1876).— A female medical combatant, Medical Times and Gazette : a Journal of Medical Science, Literature, Criticism and News (Londres), juill.–déc. 1865, 227s.— P. R. Kirby, Dr James Barry, controversial South African medical figure ; a recent evaluation of his life and sex, South African Medical Journal (Le Cap), 44 (1970) : 506516.— E. Rogers, A female member of the army medical staff, Lancet (Londres), juill.–déc. 1895, 1 086s.

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Charles G. Roland, « BARRY, JAMES », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/barry_james_9F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 9
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1977
Année de la révision:    1977
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