BARBER, GEORGE ANTHONY, éducateur, vérificateur de comptes et amateur de sports, né en 1802 à Hitchin, dans le Hertfordshire, en Angleterre, décédé le 20 octobre 1874 à Toronto.

Tout ce que l’on sait, ou à peu près, des premières années de George Anthony Barber en Angleterre nous vient de cette inscription au registre des baptêmes de Hitchin, pour l’année 1803 : « Le 18 mai, George Anthony, fils naturel de Anna Barber ». Il se peut, comme l’indiquent ses notices nécrologiques, qu’il ait fréquenté Oxford pendant une courte période, mais nous savons qu’il ne se présenta pas à l’examen d’entrée. Il reçut vraisemblablement une certaine préparation à l’enseignement, à Londres peut-être, et il fut, pendant trois ans, l’adjoint du révérend Thomas Phillips* dans une école privée probablement à Whitchurch, dans le Herefordshire, avant de venir avec lui au Canada, en 1826, pour lui servir d’adjoint à l’école secondaire du district de Home à York (Toronto). Barber épousa Lucinda Shortiss (née vers 1811, décédée le 23 janvier 1893) avant 1829 et ils eurent plusieurs enfants.

Lors de la fondation d’Upper Canada College, en 1829, Phillips et Barber firent tous deux partie du corps enseignant. Barber était maître d’écriture et il devait également enseigner l’anglais et l’arithmétique. Il était très populaire ; les annales du collège le décrivent comme « un personnage fort remarquable, aux manières charmantes, mais quelque peu enclin à se montrer pompeux ». Il devint également receveur du collège, dont l’administration avait des liens étroits avec celle de King’s College (University of Toronto). Il fut, à cause de cela, entraîné dans le scandale impliquant le colonel Joseph Wells* en 1839 ; il dut débourser £1 500 pour combler le déficit du collège, et donner sa démission de receveur, perdant, de surcroît, son poste de maître d’écriture. Il semble que ce fût là le résultat d’un manque de méthode en comptabilité, à la fois au collège et à l’université. Barber reconnut qu’il n’avait « pas tenu de livres pendant toute la durée de ses fonctions de receveur du collège ». Il reste cependant que cette affaire, à laquelle furent mêlés des personnages aussi éminents que l’évêque John Strachan* et Allan MacNab*, demeure obscure.

Barber entreprit vers cette époque trois nouvelles carrières. Avant son départ d’Upper Canada College, il avait mis sur pied un bureau de vérification de comptes, qu’il conserva pendant tout le reste de sa vie. Après 1840, il exerça également les fonctions de vérificateur des comptes pour la ville de Toronto. En 1873, cependant, il y eut toute une histoire lorsque le vérificateur en second tenta de se débarrasser de lui pendant qu’il était malade. De plus, un groupe d’hommes, qui étaient opposés à lord Sydenham [Thomson*] et qui étaient en faveur du vieux torysme du « Family Compact », retinrent ses services en 1841 – et lui confièrent la direction du Commercial Herald de Toronto (qui devint ensuite le Toronto Herald, puis le Herald). Il en devint propriétaire et le demeura jusqu’à ce que le journal cesse de paraître le 30 juin 1848.

En 1844, Barber vit s’ouvrir devant lui une troisième carrière, qu’il suivit sans renoncer aux deux autres : il fut nommé surintendant des écoles publiques de Toronto étant le premier à occuper ces fonctions. En 1847, on établit une commission scolaire qui desservait la ville tout entière, et il garda son poste, devenant en plus secrétaire de la commission. Au début, Barber dut faire face à une grave pénurie de fonds et, à deux reprises, en 1848 et en 1849, les écoles durent fermer pendant six mois. À partir de 1850, les membres du conseil furent élus et, dès lors, la situation s’améliora : vers le milieu de cette décennie, on put construire huit écoles nouvelles. C’est pendant la période où Barber fut secrétaire du conseil que l’on commença – en 1854 – de réciter régulièrement des prières dans les écoles et que l’on créa, d’abord des cours du soir, en 1855, puis des bibliothèques scolaires, en 1857. À l’exception des années 1852 et 1853, Barber demeura surintendant jusqu’en 1858. Il donna sa démission cette année-là, parce qu’il estimait que c’était manquer de logique que de tenter d’unir taxation obligatoire et fréquentation scolaire facultative. Il trouvait que le petit nombre d’écoliers ne justifiait pas les dépenses occasionnées par cette façon d’organiser l’école gratuite. Il demeura secrétaire du conseil de l’éducation jusqu’à sa mort en 1874. Il rédigea en 1859 un rapport de 131 pages intitulé : Report of the past history, and present condition, of the common or public schools of the city of Toronto.

Barber s’intéressait vivement au sport. Il avait de vastes connaissances sur l’histoire du sport, ce qui lui fournit la matière de plusieurs éditoriaux sur le sujet dans le Commercial Herald. Il s’intéressait particulièrement au cricket ; peu après son arrivée au Canada, il introduisit ce jeu parmi ses élèves et servit d’entraîneur à l’équipe d’Upper Canada College pendant des années. Il fut l’un des fondateurs du Toronto Cricket Club en 1832, et fut bientôt connu comme le « père du cricket au Canada ». Il fut également, en 1835, l’un des fondateurs de la St George’s Society, et son premier secrétaire. En matière de politique, il était conservateur. Membre de l’Église d’Angleterre, il fréquenta l’église St Stephen-in-the-Fields vers la fin de sa vie. Il fut inhumé dans le cimetière St James.

Frederick H. Armstrong

APC, FO 5, A1, 94, pp.52 157–52 162.— Hertfordshire County Record Office (Hertford, Angl.), Registre des baptêmes, paroisse de Hitchin, 18 mai 1803.— Appendix to journal of the House of Assembly of Upper Canada, 1839–1840, 349–390.— Appendix to minutes of the City Council (Toronto), 1873, nos 126, 161, 167, 208.— Final report of the commissioners of inquiry into the affairs of King’s College University, and Upper Canada College (Québec, 1852), 360.— Report of the past history, and présent condition, of the common or public schools of the city of Toronto (Toronto, 1859).— Minutes of the proceedings of the Council of the City of Toronto, 1874, 215, 224s.— J. of Education for Ont., XXVIII (avril 1875) : 59.— Mail (Toronto), 21 oct., 24 oct. 1874.— Early Toronto newspapers, 1793–1867 : a catalogue of newspapers published in the town of York and city of Toronto from the beginning to confédération, E. G. Firth, édit. (Toronto, 1961), 13.— J. R. Robertson, Landmarks of Canada, a guide to the J. Ross Robertson Historical Collection in the Public Reference Library, Toronto, Canada (Toronto, 1917), 560.— The roll of pupils of Upper Canada Collège, Toronto, January, 1830, to June, 1916, A. H. Young, édit. (Kingston, Ont., 1917), 44, 96s.— Centennial story, the board of education for the city of Toronto 1850–1950, H. M. Cochrane, édit. (Toronto, 1950), 16–24, 30s., 38–40, 112.— J. G. Hodgins, The establishment of schools and colleges in Ontario, 1792–1910 (3 vol., Toronto, 1910), I.— Scadding, Toronto of old.

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Frederick H. Armstrong, « BARBER, GEORGE ANTHONY », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/barber_george_anthony_10F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1972
Année de la révision:    1972
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