BABBITT, JOHN, horloger bijoutier et homme de science, né le 15 octobre 1845 à Fredericton, fils de Samuel Wellington Babbitt et de Frances Maria Nealon ; le 9 juin 1874, il épousa Margaret Turnbull (décédée en 1882), et ils eurent deux enfants ; décédé à Fredericton le 10 décembre 1889.

En 1865, John Babbitt s’associa avec Alexander MacPherson, orfèvre et bijoutier à Fredericton. S’installant à son compte en 1868, il ouvrit une boutique d’horloger bijoutier. Il demeura toute sa vie un artisan, ce qui ne l’empêcha pas de s’intéresser vivement aux progrès de la science. Plusieurs sources de renseignements, semble-t-il, lui firent connaître l’invention d’Alexander Graham Bell* : le téléphone. On croit que Babbitt en aurait vu un spécimen à l’Exposition internationale du centenaire de Philadelphie en 1876 et une description dans le Scientific American de New York. De plus, entre septembre et novembre 1877, il prit connaissance de trois lettres envoyées à son ami, le professeur Loring Woart Bailey* de l’University of New Brunswick, par le frère de celui-ci, William Whitman, qui enseignait la botanique à la Brown University, à Providence dans le Rhode Island. L’auteur de ces lettres décrivait un téléphone mis au point dans la demeure familiale avec la collaboration d’un ami de Bell, John Pierce ; ce dernier avait apporté à 1, appareil des améliorations que l’inventeur adoptera. À l’aide de ces informations, Babbitt et Bailey, à la fin de 1877 ou au début de 1878, fabriquèrent le premier téléphone de Fredericton, qui fut peut-être aussi le premier de la province. Il s’agissait d’un téléphone magnétique ; les transmetteurs et les récepteurs étaient faits de cylindres en bois munis de plaques vibrantes en métal mince, et les aimants étaient constitués de deux barres de fer autour desquelles s’enroulait un fil métallique. Ce premier téléphone reliait la maison de John Babbitt à celle de son frère, George Nealon, et à la demeure du professeur Bailey, couvrant ainsi 200 verges. Plus tard, Babbitt établit des liaisons téléphoniques entre divers points de la ville.

En 1879, alors que les rues et les commerces étaient éclairés au gaz, et la plupart des maisons aux lampes à pétrole et aux chandelles, Bailey fit venir de Londres une batterie à 30 ou 40 éléments dont Babbitt et lui se servirent pour mettre au point la première lampe électrique de Fredericton et peut-être la première des provinces Maritimes. La lampe fut placée dans le portique de l’université, et son jet de lumière, sous l’action d’un réflecteur parabolique, éclaira la flèche de la cathédrale Christ Church, puis celle de l’église méthodiste de Marysville à une distance de trois milles ; ce spectacle mit en émoi les habitants des deux localités. En outre, comme il avait eu connaissance de l’invention récente de Thomas Alva Edison, notamment en lisant une description de l’appareil dans une revue scientifique, Babbitt fabriqua ce qui fut, estime-t-on, le premier phonographe au Nouveau-Brunswick.

Fortement enclin à l’étude des lois de la mécanique, Babbitt s’intéressait en fait à diverses branches de la physique tant du point de vue théorique que pratique. Il participait parfois à des travaux de laboratoire à l’University of New Brunswick et à la Provincial Normal School. Vers 1880, en collaboration avec le professeur Bailey, il montra à un auditoire de Saint-Jean, pour la première fois, un héliostat, une grosse bobine d’induction et un phonographe.

Alfred G. Bailey

J. W. Bailey, Loring Woart Bailey ; the story of a man of science (Saint-Jean, N.-B., 1925), 111s.— I. L. Hill, Fredericton, New Brunswick, British North America ([Fredericton, 1968]), 49–51.— D. C. Mackay, Silversmiths and related craftsmen of the Atlantic provinces (Halifax, 1973), 91.— A. G. Bailey, « The first telephone in Fredericton », Atlantic Advocate (Fredericton), 47 (1956–1957), no 8 : 77s.— L. W. Bailey, « In memoriam [John Babbitt] », Univ. Monthly (Fredericton), févr. 1890 : 52.— Daily Gleaner (Fredericton), 12 janv. 1925.

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Alfred G. Bailey, « BABBITT, JOHN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 11, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/babbitt_john_11F.html.

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Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1982
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