AUBERT DE LA CHESNAYE, FRANÇOIS, seigneur de Maur et de Mille-Vaches, membre du Conseil supérieur, directeur général de la Compagnie de l’île Saint-Jean, baptisé à Québec le 9 janvier 1669, mort en mer à l’île Royale (île du Cap-Breton) dans la nuit du 27 au 28 août 1725.

Premier enfant de Charles Aubert de La Chesnaye et de sa seconde femme, Marie-Louise Juchereau de La Ferté, il épousa Anne-Ursule, fille de Pierre Denys de La Ronde, à Québec, le 12 avril 1695. Il eut six enfants de ce mariage. Sa femme étant morte le 30 janvier 1709, il épousa à Beauport, le 12 octobre 1711, Marie-Thérèse de La Lande Gayon et ils eurent huit autres enfants. Elle mourut à Québec le 1er mai 1738.

Dès 1670, il était devenu par donation seigneur de Mille-Vaches. Comme son père, il se voua au commerce. En 1697, il eut des difficultés avec Buade* de Frontenac au sujet d’un navire anglais qu’il avait capturé au retour d’un voyage en France. Il fut installé comme membre du Conseil superieur, renouvelé et augmenté, le 29 octobre 1703. À l’automne de 1714, il hérita la seigneurie de Maur de son oncle, Paul-Augustin Juchereau.

En 1722, il est directeur général de la Compagnie de l’île Saint-Jean (île du Prince-Édouard), formée par le comte de Saint-Pierre [Castel] pour l’exploitation de cette île. Le but de cette entreprise n’était pas seulement commercial, car il s’agissait de créer une colonie française de remplacement pour l’Acadie, tombée aux mains des Anglais. On espérait que les Acadiens y émigreraient plus volontiers qu’à l’île Royale, pour laquelle ils montraient peu de goût. Un subdélégué de l’intendant, Robert Potier* Dubuisson, avait été nommé à l’établissement en 1722 en vue de lui donner plus d’autonomie à l’égard de l’île Royale, dont la concurrence dans les pêcheries lui portait préjudice. Le comte de Saint-Pierre, courtisan assoiffé de gains plutôt que colonisateur, laissa péricliter la compagnie, qui se trouvait aux prises à la fois avec les pêcheurs du Cap-Breton et avec ceux de Saint-Malo. François Aubert, le directeur financier, fut bientôt assailli par les créanciers. Il fallut déclarer faillite à l’automne de 1724 et Aubert se rendit en France, sur le Héros, pour assister à la liquidation.

C’est en revenant en Nouvelle-France, l’année suivante, qu’il perdit la vie. Le Chameau, sur lequel il voyageait, périt corps et biens à l’île Royale. Aubert laissait à sa famille un héritage obéré. La seigneurie de Maur fut confisquée et finalement adjugée à l’Hôtel-Dieu de Québec, en 1734, pour 19 000#, dont 10 000# payaient une dette aux religieuses et le reste allait aux héritiers du premier seigneur, Jean Juchereau* de Maur. Les Hospitalières donnèrent à cette seigneurie le nom de seigneurie des Pauvres, parce que son revenu servait au soutien des malheureux.

Lucien Campeau

AJQ, Greffe de Romain Becquet, 2 juill. 1670.— AN, Col., C11B, 7.— Jug. et délib., passim.— A. Roy, Inv. greffes not., XVIII, XIX, passim.— Eccles, Frontenac, 303–313.— Harvey, French régime in P.E.I., 40–55.— Henri Lorin, Le comte de Frontenac, 471.— P.-G. Roy, La famille Juchereau Duchesnay.

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Lucien Campeau, « AUBERT DE LA CHESNAYE, FRANÇOIS », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/aubert_de_la_chesnaye_francois_2F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1969
Année de la révision:    1991
Date de consultation:    28 novembre 2024