ASTICOU, sagamo des Armouchiquois (Pentagouets) aux confins de l’Acadie ; circa 1608–1616.

Selon Lescarbot, il avait succédé à Bessabes, qui lui-même était successeur d’Onemechin (Olmechin), à la mort de ce dernier au cours de la guerre de représailles de Membertou (1607). La guerre contre les Armouchiquois avait eu pour cause le meurtre de Panounias en représailles des meurtres antérieurs d’Armouchiquois par Touaniscou, qui était micmac. Bessabes, à son tour, avait été tué par les Anglais à cause de la perfidie dont ses hommes avaient fait preuve dans leurs rapports avec la colonie mort-née de Norembègue ou Sagdahoc, établie par Sir John Popham et d’autres en 1607, mais évacuée l’année suivante. À la place de Bessabes, les Indiens « ont fait venir un capitaine de dedans les terres nommé Asticou, homme grave, vaillant et redouté, lequel d’un clin d’œil amassera mille Sauvages ». À la façon d’un homme d’État, il exigea qu’Angibault, dit Champdoré, envoyé par Du Gua de Monts en 1608 pour ramener toutes les pelleteries réunies au cours de l’hiver et faire rapport au sujet de la colonie, lui envoie un représentant des Etchemins (Malécites) pour traiter avec lui. En conséquence, on choisit Ouagimou et on conclut la paix avec tout le cérémonial qui convenait entre les Etchemins et les Armouchiquois à Chouacouët (Saco) en 1608.

Au cours des cinq années suivantes, le sort de l’Acadie reposa entre les mains des Biencourt et des Jésuites. Biard avait visité les lieux de la colonie anglaise avec Charles de Biencourt en 1611, et il pensait que les Français pouvaient empêcher toute nouvelle tentative des Anglais en vue de s’y établir. Quand lui-même et ses collègues jésuites, appuyés par la marquise de Guercheville, se mirent en mesure, en 1613, de fonder une colonie en territoire anglais, ce n’est que par hasard qu’ils sortirent d’un brouillard à l’île des Monts-Déserts, vis-à-vis du quartier général d’Asticou.

Asticou apparaît alors dans un rôle différent, à savoir celui d’allié des Français, qui espérait persuader les Jésuites de garder leur colonie à Saint-Sauveur. Ses hommes convainquirent le père Biard de lui rendre visite sous prétexte qu’il était mourant et qu’il craignait d’être emporté sans avoir reçu le baptême. Biard constata qu’Asticou ne souffrait que d’un rhume, mais la ruse lui procura l’occasion d’examiner le quartier général d’Asticou (apparemment Pemaquid), qui lui fit une telle impression que, après avoir consulté ses collègues et le capitaine René Le Coq de La Saussaye, il décida de ne pas pousser plus loin. Mais les projets de Biard et d’Asticou n’aboutirent à rien, car en juillet 1613 le capitaine Samuel Argall, de la Virginie, attaqua l’établissement et emmena tous les Français.

D. C. Harvey

Champlain, Œuvres (Biggar), I.— JR (Thwaites), III : 71, 297.— Lescarbot, Histoire (Grant), II : 325, 368s., 557 ; III : 497ss.

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D. C. Harvey, « ASTICOU », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/asticou_1F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1966
Année de la révision:    1986
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