ARNOLD, WILLIAM, ministre de l’Église d’Angleterre, né le 25 décembre 1804 à Blackrock (république d’Irlande) ; en 1828, probablement, il épousa Maria Charlotte O’Hara, petite-fille de Felix O’Hara*, et ils eurent quatre filles, puis vers 1842 Ellen Boyle, de Gaspé, Bas-Canada, et de ce mariage naquit une fille ; décédé le 25 mai 1857 à Gaspé.

William Arnold immigra dans le Haut-Canada avec ses parents, lesquels s’installèrent près de Hamilton. Il étudia quelque temps sous la direction de deux missionnaires de la Society for the Propagation of the Gospel in Foreign Parts, les révérends Robert Blakey et John Wilson. En 1824, sur la recommandation de l’évêque Jacob Mountain*, Arnold, fils « de parents très respectables mais dans une grande gêne », reçut une bourse d’études de cette société missionnaire. Deux ans plus tard, on le fit venir à Québec où il fut ordonné diacre et nommé à la mission de New-Carlisle et de Paspébiac, au salaire de £100 payé par la société. Ordonné prêtre à Québec le 28 octobre 1827, Arnold ne put retourner immédiatement dans sa mission de la baie des Chaleurs à cause des glaces ; il desservit ainsi certains établissements isolés de la région de Québec durant tout l’hiver et au début du printemps.

Peu après son retour à la baie des Chaleurs, Arnold épousa Maria Charlotte O’Hara, issue d’une famille très en vue de Gaspé. Quelque temps avant le mois de novembre 1828, il écrivit à l’évêque de Québec et à la Society for the Propagation of the Gospel pour demander que la cure de Gaspé fasse partie de sa charge. Il souhaitait ainsi se rapprocher de sa femme qui était retournée vivre dans sa famille pour raison de santé. En janvier 1829, la Society for the Propagation of the Gospel répondit en le mutant à Gaspé. La nouvelle mission d’Arnold comprenait les établissements s’étendant de Grande-Grève à Percé, sur la pointe nord-est de la péninsule ; il semble avoir supporté avec patience et courage les difficultés qu’occasionnaient les déplacements entre les villages dispersés et isolés relevant de sa juridiction. Il encouragea activement l’éducation et visita fréquemment de nombreuses petites écoles de village. Même s’il n’avait probablement jamais reçu de formation médicale, Arnold s’était acquis une certaine réputation comme médecin, en pansant des blessures et en réduisant des fractures. En 1835, cependant, l’évêque Charles James Stewart* écrivait à la Society for the Propagation of the Gospel qu’Arnold souffrait d’ « une affection rhumatismale chronique de la cuisse et ne [pouvait] supporter ni les bateaux ni les raquettes » ; l’évêque recommandait en outre qu’ « il soit muté avant l’hiver, car il croyait qu’il pourrait faire du bon travail ailleurs ». Mais on ne prit aucune mesure. Deux ans plus tard, l’évêque George Jehoshaphat Mountain* lui rendit visite et raconta ensuite que le « pauvre M. Arnold [avait] contracté à Gaspé une habitude de trop grande faiblesse dans l’usage de l’alcool ». La réputation d’Arnold ne semble pas avoir été à son meilleur lorsqu’il quitta Gaspé.

En 1837–1838, Arnold desservit les missions de Lachute et du canton de Gore. En octobre 1838, il commença à œuvrer dans la région entourant Bury et Dudswell, dans les Cantons-de-l’Est, où il manifesta un intérêt particulier pour les écoles du dimanche et où, selon l’évêque Mountain, il « gagna le respect et l’affection de tous ». Néanmoins, Mountain écrivit aussi : « le pauvre M. Arnold [...] s’est encore pris au piège à Montréal, durant un séjour dans cette ville, et s’est lui-même perdu, à tel point qu’il ne peut être employé de nouveau dans l’Église ». Mountain semble être revenu sur sa décision, puisqu’Arnold fut nommé assistant du révérend William Devereux Baldwyn à Saint-Jean (Saint-Jean-sur-Richelieu) à la fin de 1839. Arnold joua un rôle actif dans ce ministère : il desservit Lachine et Laprairie (La Prairie), établit des congrégations à Sabrevois et à L’Acadie, et fut aumônier militaire. Après la mort de sa femme, survenue le 4 mars 1840, et face à la perspective d’élever ses quatre fillettes, il demanda toutefois d’être affecté à la mission de Gaspé afin que celles-ci puissent vivre avec leur grand-mère maternelle. On répondit favorablement à la demande d’Arnold, lequel était rendu à Gaspé au printemps de 1842.

Peu après son retour, Arnold épousa Ellen Boyle et installa sa famille dans la maison qu’il avait construite quelques années auparavant. En 1844, il sollicita de la Society for the Propagation of the Gospel un poste à la terre de Van Diemen (Tasmanie, Australie), mais il ne partit pas. À la place, il exerça son ministère auprès des habitants de Gaspé durant encore 13 ans. Dans ses comptes rendus à la société missionnaire, il exposa certaines des difficultés auxquelles se heurtaient ses paroissiens, pour la plupart de pauvres pêcheurs et leurs familles, qui devaient « payer de 150 à 200 p. cent de plus que le prix du marché régulier pour la nourriture, l’habillement et le matériel de pêche ». Ils « commen[çaient] la saison de pêche accablés d’une dette contractée auparavant, pour des articles consommés d’avance, dette que le plus grand succès financier [pouvait] à peine rembourser ». Selon Arnold, tant que ce troc existerait, « les quelques capitalistes » continueraient de tenir les pêcheurs « dans une complète dépendance ».

Au début des années 1850, la mission de Gaspé s’était agrandie, de sorte qu’il fallait deux ministres pour la desservir. En dépit des revers qu’il avait connus au début de sa carrière, William Arnold continua son ministère jusqu’à sa mort, mettant-sur pied des églises et des chapelles et encourageant l’éducation. Mari et père dévoué, il avait aussi manifesté de l’intérêt pour le bien-être spirituel et temporel de ses paroissiens.

Malcolm A. Hughes

AC, Gaspé (Percé), État civil, Anglicans, Protestant Episcopal Congregation (Gaspé), 26 mai 1857.— ÉÉC-Q, 52 ; 105 : 26, 36.— USPG, C/CAN/Que., folders 368, 370, 420 ; Journal of SPG, 35 : 201–202 ; 37 : 32–33 ; 38 : 351 ; 40 : 318–323.— Morning Chronicle (Québec), 10 juin 1857.— Millman, Life of Charles James Stewart.— E. B. Mills, Remembrance (s.l., [1932]).— C.-E. Roy et Lucien Brault, Gaspé depuis Cartier (Québec, 1934).

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Malcolm A. Hughes, « ARNOLD, WILLIAM (1804-1857) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/arnold_william_1804_1857_8F.html.

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Auteur de l'article:    Malcolm A. Hughes
Titre de l'article:    ARNOLD, WILLIAM (1804-1857)
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 8
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1985
Année de la révision:    1985
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