ARMSTRONG, JOHN BELMER, homme d’affaires, inventeur et homme politique, né vers 1838 à Guelph, Haut-Canada, fils aîné de Robert Armstrong et de Janet Scott ; il épousa Margaret Dryden, et ils eurent deux fils dont l’un mourut en bas âge ; décédé le 11 décembre 1892 dans sa ville natale.

En 1834, quelques années avant la naissance de John Belmer Armstrong, son père avait mis sur pied une fabrique de voitures à Guelph. Après la mort de Robert Armstrong en 1848, sa veuve se chargea de la succession, y compris de la fabrique de voitures, jusqu’en 1861, c’est-à-dire jusqu’au moment où John Belmer revint des États-Unis pour prendre en main l’entreprise. Cette année-là, il forma avec son frère David la société J. B. Armstrong and Brother, qu’ils commencèrent à exploiter à l’automne dans les locaux de leur père, rue Macdonnell. Ils louèrent cet emplacement de leur mère jusqu’en 1868, année où leur sœur cadette atteignit sa majorité et où la famille devint libre de vendre des parts de la succession. David se retira de la société (à une date indéterminée) et John Belmer continua à diriger l’entreprise ; en 1870, celle-ci était connue sous les noms de Guelph Carriage Goods et de J. B. Armstrong and Company. Vers 1872, Armstrong prit Thomas H. Scarff comme associé et, en 1876, l’entreprise fut constituée juridiquement sous le nom de J. B. Armstrong Manufacturing Company. Celle-ci, en plus de son installation principale, exploita d’autres divisions à Guelph, dont la Guelph Carriage Goods, ainsi qu’un établissement à Flint, dans le Michigan.

Les traîneaux, chariots, bogheys, corbillards, voitures et pièces de voiture produits aux ateliers d’Armstrong une excellente réputation. En 1870, la compagnie gagna six premiers prix à l’Exposition provinciale de Toronto. Le gouvernement canadien délivra au nom d’Armstrong ou de sa compagnie un total de 44 brevets d’invention, qui portaient sur des perfectionnements techniques de toutes sortes en matière de traitement de l’acier ainsi que de conception et de fabrication de voitures, de traîneaux et d’instruments aratoires. Armstrong attachait de l’importance à l’image de marque et à la stabilité financière de son entreprise. C’est pourquoi, dans son testament rédigé en 1888, il stipula que son fils Bertie ne recevrait pas tout son héritage à l’âge de 25 ans s’il ne s’était pas montré travailleur et économe ou si sa mère n’approuvait pas son mariage.

Armstrong faisait partie d’un cercle d’hommes d’affaires et de manufacturiers d’ascendance écossaise qui avaient acquis la haute main sur le développement industriel et les affaires municipales de Guelph dans les années 1870. Il fréquentait l’église St Andrew et fut membre actif de la St Andrew’s Society, du Guelph Board of Trade et du comité de la Central Exhibition. En 1876, il représenta le quartier Est au conseil municipal. Il fut directeur de la Guelph and Ontario Investment and Savings Society, à laquelle il prêta la somme de 60 000 $ en 1887, et il remplit les fonctions d’administrateur intérimaire de la Guelph Junction Railway Company. Armstrong fit aussi des investissements à l’extérieur : avec James Walter Lyon* et Robert Bathgate, des hommes d’affaires de l’endroit, il acheta et remit à neuf les usines à gaz de Winnipeg, puis les revendit en réalisant un profit de 57 000 $.

Au moment du décès de John Belmer Armstrong, en décembre 1892, Scarff n’avait plus d’intérêts dans la fabrique de voitures de Guelph. Robert Lindsay Torrance, neveu d’Armstrong, était vice-président et sous-directeur de l’entreprise, et c’est lui qui remplaça Armstrong à titre de directeur général. En 1892, un capital-actions de 200 000 $ avait été investi dans l’entreprise, dont les produits étaient distribués dans le monde entier par l’entremise de dépositaires installés en Écosse, en Australie, en Nouvelle-Zélande et au Japon.

Debra L. Nash-Chambers

AN, RG 31, C1, 1861, 1871, 1881, Guelph.— AO, RG 22, sér. 317, reg. M (1891–1893) : 448 ; RG 55, I-2-A, 1–6.— Baker Library, R. G. Dun & Co. credit ledger, Canada, 24 : 202.— City of Guelph, Ontario, City Hall, Assessment rolls, 1855–1900 ; Council minutes, 1876.— Guelph Civic Museum, Lettre de la J. B. Armstrong Manufacturing Company, Flint, Mich., à Gertrude Baily, 10 nov. 1892.— Guelph Public Library, Guelph and Ontario Investment and Savings Soc., minute-books, nos 2–3 (1876–1891).— St Andrew’s Presbyterian Church Arch. (Guelph), Communion rolls, 1886–1902 ; Reg. of baptisms, 1827–1852, 1858–1872.— Woodlawn Cemetery (Guelph), Burial records.— Guelph and Galt Advertiser, and Wellington District Advocate (Guelph), 29 juin 1848.— Guelph Daily Herald, 3 déc. 1888.— Mercantile agency reference book, 1864–1900.— C. A. Burrows, The annals of the town of Guelph, 1827–1877 (Guelph, 1877).— L. A. Johnson, History of Guelph, 1827–1927 (Guelph, 1977).

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Debra L. Nash-Chambers, « ARMSTRONG, JOHN BELMER », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/armstrong_john_belmer_12F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 12
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1990
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