Avec la permission de l’Association canadienne de dermatologie.
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ARCHAMBAULT, GUSTAVE (baptisé Joseph-Ferdinand-Gustave), médecin, professeur et officier dans l’armée, né le 18 décembre 1882 dans la paroisse Notre-Dame, Montréal, fils de Gaspard Archambault, médecin, et de Marie-Louise Papin ; le 6 février 1929, il épousa dans la paroisse Saint-Jacques-le-Majeur, à Montréal, Fernande Lemay, et ils eurent un fils ; décédé le 15 novembre 1931 à Montréal.
Le jeune Gustave Archambault fait ses études classiques au collège Sainte-Marie à Montréal, où il obtient un baccalauréat ès arts en 1900, puis s’inscrit à la faculté de médecine de l’université Laval, dans la même ville. En 1904, il est interne à l’hôpital Notre-Dame. Il obtient un doctorat en médecine avec grande distinction en 1905. De 1906 à 1909, il poursuit une formation en dermatologie et en syphiligraphie à l’hôpital Saint-Louis et à l’hôpital Necker, à Paris.
De retour à Montréal, Archambault est nommé aide-dermatologiste à l’hôpital Notre-Dame. Dès avril 1911, environ un an après que le médecin allemand Paul Ehrlich a publié les premiers résultats de ses travaux sur l’arséno-benzol (dérivé de l’arsenic connu aussi sous le nom de salvarsan ou 606), il fait un exposé sur les avantages de ce nouveau traitement de la syphilis devant les membres de la Société médicale de Montréal. Puis, en octobre, après un séjour à Paris où il rencontre d’éminents syphiligraphes, il fait paraître un premier article dans le périodique montréalais l’Union médicale du Canada : « État actuel de nos connaissances sur le traitement de la syphilis ; la dernière façon d’employer le 606 ». La même année, il est chargé du dispensaire de la tuberculose de la peau à l’Institut Bruchési, à Montréal, et devient médecin consultant à l’hôpital Saint-Jean-de-Dieu, dans la même ville.
Vers la fin de l’année 1915, Archambault s’enrôle dans le corps médical de l’armée canadienne pour participer à ce qui deviendra, en décembre, le 6e hôpital général canadien de l’université Laval, où, particularité notable, la nomination des officiers est sous réserve de l’approbation de la faculté de médecine de l’université Laval à Montréal. Parmi les 32 médecins recrutés, la majorité occupe une fonction d’enseignant à la faculté. Le corps médical arrive en Angleterre en avril 1916 puis, après trois mois d’entraînement, se dirige vers la France. Jusqu’en janvier 1917, les membres du contingent, par petits groupes, sont principalement placés dans la région parisienne, avec la mission d’aider les médecins français. De 1917 à juin 1918, le gouvernement français leur confie un hôpital de 1 400 lits à Troyes, où sont traités un nombre imposant de blessés. En juillet 1918, le corps médical a la direction d’un autre hôpital de 500 lits à Joinville-le-Pont. Le contingent prolonge son séjour jusqu’en mai 1919, même si la guerre s’est terminée en novembre 1918. Responsable du service dermato-vénéréologique, le médecin Archambault obtient le grade de major. En reconnaissance de ses services rendus pendant la guerre, le gouvernement français lui décerne la croix de la Légion d’honneur.
À son retour, Archambault occupe les postes de professeur adjoint des maladies de la peau et des maladies vénériennes à la faculté de médecine à l’université Laval à Montréal, et de chef du service des maladies de la peau à l’hôpital Notre-Dame. Au cours des années, il permet à ce service de bénéficier d’un grand rayonnement grâce à l’utilisation, pour la première fois au Canada en dermatologie, d’un outillage perfectionné en physiothérapie. À cette époque, la physiothérapie emploie, entre autres, des agents physiques comme le radium et les rayons X.
C’est en 1920, pendant le congrès de l’Association des médecins de langue française de l’Amérique du Nord [V. Michel-Delphis Brochu], que le médecin Antoine-Hector Desloges, directeur du comité des maladies vénériennes au Conseil supérieur d’hygiène de la province de Québec, expose l’organisation de la campagne antivénérienne officiellement lancée depuis peu. Archambault mettra d’ailleurs sur pied au moins un des dispensaires antisyphilitiques prévus dans ce programme fédéral-provincial. À l’occasion de cette réunion, il fait le point sur les moyens de diagnostic de la syphilis, tels que la séro-réaction de Bordet-Wassermann (technique qu’il a apprise à Paris et qu’il a été le premier à présenter à ses collègues en 1911) et la réaction de Noguchi (qu’il a expérimentée en 1913 aux hôpitaux Notre-Dame et Saint-Jean-de-Dieu). De plus, il expose les derniers développements sur l’utilisation du salvarsan. L’université de Montréal reconnaît sa contribution à l’évolution de sa spécialité en le nommant, en 1928, professeur titulaire de la clinique de dermato-syphiligraphie.
En plus de son travail de clinicien, de son enseignement, de ses conférences et de ses articles dans l’Union médicale du Canada, Archambault a fait partie de plusieurs associations médicales et scientifiques où, souvent, il a occupé un poste de direction. Ainsi, en 1923, il figure parmi les membres fondateurs de l’Association canadienne-française pour l’avancement des sciences. En décembre, il est élu président de la Société médicale de Montréal, dont il est membre depuis de nombreuses années. Quelques années plus tard, il fait partie du comité de direction de l’Union médicale du Canada à titre de secrétaire-trésorier. Vers 1930, il fonde, notamment avec le médecin Albéric Marin, la Montreal Dermatological Society. Il préside aussi la filiale canadienne de la British Association of Dermatology and Syphilology en 1930. Il est membre du Service provincial d’hygiène de la province de Québec et membre correspondant de la Société française de dermatologie et de syphiligraphie.
Gustave Archambault a été le premier dermatologiste canadien-français. Ses collègues l’ont décrit comme un homme d’action, réservé et érudit, doté d’un sens rigoureux de l’observation et de l’analyse. Il meurt le 15 novembre 1931, à la suite d’une longue maladie.
Outre l’article déjà mentionné, Gustave Archambault a publié : « l’Hôpital Laval, son œuvre en France : discours prononcé au club St-Denis, le 17 mai 1919 [...] », l’Union médicale du Canada (Montréal), 48 (1919) : 468–478 et « Des nouveaux moyens de diagnostic dans la syphilis », l’Union médicale du Canada, 49 (1920) : 533–568. Il a fait paraître, en collaboration avec A.-H. Desloges : « le Dispensaire antisyphilitique : organisation–rôle–moyens d’action », l’Union médicale du Canada, 57 (1928) : 443–453, puis avec Albéric Marin : Traitement de la paralysie générale par la malaria (s.l.n.d.) et Traitement de la syphilis infantile (s.l.n.d.).
BAnQ-CAM, CE601-S51, 18 déc. 1882.— FD, Saint-Jacques, cathédrale de Montréal [Saint-Jacques-le-Majeur], 6 févr. 1929.— Service de gestion documentaire du Centre hospitalier de l’université de Montréal, Direction des services professionnels, dossier de Gustave Archambault à l’hôpital Notre-Dame de Montréal, 1904–1931.— Le Devoir, 16 nov. 1931.— La Presse, 16 nov. 1931.— BCF, 1922–1923.— Denis Goulet et André Paradis, Trois siècles d’histoire médicale au Québec : chronologie des institutions et des pratiques (1639–1939) (Montréal, 1992).— Guy Grenier, 100 ans de médecine francophone : histoire de l’Association des médecins de langue française du Canada (Sainte-Foy [Québec], 2002).— Jean-Baptiste, « le Docteur Gustave Archambault », la Rev. moderne (Montréal), 13 (1931–1932), no 2 : 10.— Albert Le Sage, « In memoriam : le professeur Gustave Archambault, 1883–1931 », l’Union médicale du Canada, 60 (1931) : 845–848.— Albéric Marin, « les Anciens Présidents de la Société médicale de Montréal : Dr Gustave Archambault (1924) », Soc. médicale de Montréal, Annuaire ([Montréal], 1953) : 20–23.— « Nouvelle nomination », l’Union médicale du Canada, 44 (1915) : 31–32.— Paul Poirier, « les Anciens Présidents de la Société médicale de Montréal : Gustave Archambault, 1883–1931, président de la Société médicale de Montréal », Soc. médicale de Montréal, Annuaire (1946) : 33.— Québec, Conseil supérieur d’hygiène de la prov. de Québec, Rapport, 1920–1922 ; Service provincial d’hygiène, Rapport, 1922–1931.— Univ. Laval, Annuaire, 1909–1910.
Georges Desrosiers, « ARCHAMBAULT, GUSTAVE (baptisé Joseph-Ferdinand-Gustave) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 16, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/archambault_gustave_16F.html.
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Auteur de l'article: | Georges Desrosiers |
Titre de l'article: | ARCHAMBAULT, GUSTAVE (baptisé Joseph-Ferdinand-Gustave) |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 16 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 2015 |
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