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ARBUTHNOT (Arbuthnott), MARIOT (Marriot, Marriott), officier de marine et lieutenant-gouverneur de la Nouvelle-Écosse, né en 1711 à Weymouth, Angleterre ; il se maria et eut au moins deux fils ; décédé le 31 janvier 1794 à Londres.
Mariot Arbuthnot entra dans la marine royale vers 1727 et il monta lentement en grade ; il devint lieutenant en 1739, commandant en 1746 et capitaine de vaisseau en 1747. Il commanda le Portland à la bataille de la baie de Quiberon, sur la côte ouest de la France, durant la guerre de Sept Ans, et, après avoir exercé le commandement quelque temps à Portsmouth, il fut nommé commandant du chantier naval de Halifax où il arriva le 1er novembre 1775. Moins d’une semaine plus tard, il retint le Somerset dans le but de protéger Halifax, car il avait appris qu’une « bande de rebelles » traversait la région du sud au nord vers une destination inconnue. Le 20 avril 1776, Arbuthnot reçut sa commission de lieutenant-gouverneur de la Nouvelle-Écosse, succédant à Michæl Francklin. En mai, il fut chargé d’administrer la province lorsque le gouverneur, Francis Legge, s’embarqua pour l’Angleterre.
Personnage controversé, Legge avait créé des dissensions parmi la population, et Arbuthnot voulut absolument rétablir l’harmonie à Halifax, même s’il se préoccupait avant tout de la défense de la Nouvelle-Écosse. Il s’engagea à « concilier les idées des gens de la ville et des alentours ». C’est ainsi qu’au mois de juin, lorsque la chambre d’Assemblée se prorogea, il assista à un banquet public réunissant à l’hôtel Great Pontack les membres de l’Assemblée et plusieurs citoyens en vue, dont Francklin. Toutefois, les amis de Legge considérèrent comme une insulte à celui-ci l’accueil que les députés firent à Arbuthnot ; l’un d’eux, Henry Denny Denson, commenta un sermon prononcé par John Breynton en disant que ce dernier avait prodigué « au lieutenant-gouverneur les plus écœurantes flatteries qui furent peut-être jamais entendues, propres à faire rougir toute autre personne, mais qu’il avait tout avalé ».
Cet été-là, Arbuthnot visita les régions de Windsor, de Cornwallis et de Truro. Les habitants de la région de Truro lui parurent « des gens vigoureux, robustes et travailleurs, des dissidents fanatiques et, bien sûr, des égalitaristes convaincus », mais ils l’assurèrent, semble-t-il ; de leur loyauté et lui firent parvenir ensuite « une très belle adresse ». Quand ils donnèrent asile, plus tard, à des corsaires américains, Arbuthnot se montra surpris : « n’ayant pas de duplicité dans ma propre conduite, dit-il, [je] ne m’attendais pas à en trouver dans la leur ». En novembre, il dut envoyer des troupes au fort Cumberland (près de Sackville, Nouveau-Brunswick) qui était assiégé par des forces ayant à leur tête Jonathan Eddy* [V. Joseph Goreham]. Il dépêcha également des troupes à Liverpool et à Yarmouth et il arma des navires dans le but de parer aux raids des corsaires. Cependant, Arbuthnot ne s’intéressait pas qu’aux questions militaires. À Halifax, il prit des mesures à l’égard des dissidents ; il fit arrêter et traduire en justice l’éminent marchand Malachy Salter, le suspectant d’avoir entretenu une correspondance dangereuse avec Boston. Pour améliorer le sort des familles des soldats, il donna du travail aux femmes en leur confiant le soin de faire de la filasse au chantier maritime.
Le 23 janvier 1778, Arbuthnot fut promu contre-amiral et il fut rappelé ; il quitta Halifax le 17 août lorsque Richard Hughes* prêta serment en tant que lieutenant-gouverneur. Au printemps de 1779, il fut nommé commandant de la marine britannique en Amérique du Nord, obtenant ainsi sa nomination la plus importante et celle qui donna lieu aux plus vives controverses. Il se fit surtout remarquer par les violentes disputes qui l’opposèrent à ses collègues officiers. Il ne reçut pas d’autre affectation après avoir quitté le commandement en 1781, mais il fut nommé amiral de l’escadre bleue le 1er février 1793, en vertu de son ancienneté.
Certains biographes ont été sévères à l’endroit d’Arbuthnot. Selon l’un d’eux, il ne connaissait pas son métier et ignorait même les rudiments des tactiques navales ; des récits de cette époque le dépeignent comme un homme brutal et vulgaire, fanfaron et mal embouché. De tels jugements semblent se fonder principalement sur la période de 1779 à 1781, durant laquelle sa santé subit un déclin rapide à la suite de ce qui semble avoir été des attaques mineures d’apoplexie. Pour reprendre les mots de John Bartlet Brebner*, on peut dire qu’il fut, durant son séjour en Nouvelle-Écosse, un homme « bien intentionné, mais d’un optimisme crédule ».
Le mezzo-tinto de Charles Howard Hodges du portrait de Mariot Arbuthnot par John Rising se trouve au National Maritime Museum à Londres.
PANS, RG 1, 45, docs.12, 13, 17, 24, 28 ; 136, pp.230, 241 ; 168 ; 212, 6 nov. 1775, 13 mai, 9, 16 oct. 1776, 10 nov. 1777, 17 août 1778 ; 342, p.275.— PRO, CO 217/27.— APC Report, 1894, 354, 375.— Gentleman’s Magazine, 1794, 184.— Perkins, Diary, 1766–80 (Innis), 124.— The private papers of John, Earl of Sandwich, first lord of the Admiralty, 1771–1782, G. R. Barnes et J. H. Owen, édit. (4 vol., Londres, 1932–1938), III : 265, 267 ; IV.— Nova-Scotia Gazette and the Weekly Chronicle, 7 nov. 1775.— Times (Londres), 4, 5 févr. 1794.— DNB.— Brebner, Neutral Yankees (1969), 252.— Murdoch, History of N.S., II : 593s.— David Spinney, Rodney (Londres, 1969).
Donald F. Chard, « ARBUTHNOT (Arbuthnott), MARIOT (Marriot, Marriott) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/arbuthnot_mariot_4F.html.
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Auteur de l'article: | Donald F. Chard |
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1980 |
Année de la révision: | 1980 |
Date de consultation: | 28 novembre 2024 |