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AMHERST, JEFFERY, 1er baron AMHERST, officier, né le 29 janvier 1717 (probablement nouveau style) à Riverhead, Sevenoaks, Angleterre, décédé le 3 août 1797 à sa résidence appelée Montreal, près de Sevenoaks.
Jeffery Amherst était le fils de Jeffery Amherst, barrister prospère dont la famille avait vécu dans le Kent pendant des siècles, et d’Elizabeth Kerrill. À l’âge de 12 ans, le fils Jeffery devint page de la maison de Lionel Cranfield Sackville, 1er duc de Dorset, à Knole, sa grande résidence près de Sevenoaks. Les circonstances qui marquèrent ses débuts dans l’armée restent quelque peu obscures. On a affirmé qu’Amherst entra dans le 1st Foot Guards, à titre d’enseigne, en 1731 (alors qu’il n’avait en fait que 14 ans), et une liste d’officiers, citée dans l’historique de ce régiment, indique qu’il devint enseigne en novembre 1735. Mais la plus ancienne Army list imprimée, celle de 1740, ne fait nulle mention de lui en rapport avec les Guards et le donne comme cornette, par nomination du 19 juillet 1735, dans le régiment de cavalerie du major général Ligonier, alors en Irlande (Dorset fut lord-lieutenant d’Irlande de 1730 à 1737 et de 1750 à 1755). Il semble bien établi qu’en juillet 1740 Ligonier recommanda le cornette Amherst au grade de lieutenant dans son régiment. Il n’est guère douteux que ses années de formation à titre d’officier, Amherst les passa non à Londres, dans les Guards, comme on l’a supposé, mais en Irlande, au sein d’un régiment de cavalerie de grande classe et sous la surveillance d’un des meilleurs soldats britanniques de son temps. Dorset et sir John Ligonier (plus tard lord Ligonier) furent les protecteurs d’Amherst et le mirent sur la voie de la réussite. Ligonier l’appelait son « cher élève ».
Amherst fit pour la première fois du service actif à titre d’aide de camp de Ligonier, en Allemagne, pendant la guerre de la Succession d’Autriche. Il participa aux batailles de Dettingen (République fédérale d’Allemagne) en 1743 et de Fontenoy (Belgique) en 1745. L’historique du lst Foot Guards révèle qu’en décembre 1745 il fut promu capitaine dans ce régiment ; sa commission lui conférait du même coup le grade de lieutenant-colonel dans l’armée en général. En 1747, le duc de Cumberland fut nommé commandant en chef des forces alliées en Europe et fit d’Amherst l’un de ses aides de camp. Celui-ci servit à ce titre à la bataille de Lawfeld (Laaffelt, Belgique), la même année. Puis il passa en Angleterre la période de paix qui suivit le traité d’Aix-la-Chapelle, signé en 1748, et vraisemblablement avec son régiment.
La première responsabilité d’Amherst, pendant la guerre de Sept Ans, fut de servir à titre de « commissaire » chargé des 8 000 soldats hessois que la Grande-Bretagne avait pris à sa solde au début de 1756. En février, il se rendit en Allemagne pour y assumer ses fonctions qui semblent avoir relevé largement du domaine des finances, mais devant la possibilité d’une invasion française en Angleterre il rentra au pays, par prudence, avec une partie des troupes hessoises. Peu après son retour, il reçut le grade de colonel du 15e d’infanterie. Cette nomination ne comportait pas le commandement actif du régiment, et il retourna en Allemagne avec le détachement de Hessois en mars 1757. Toujours responsable de ces derniers, il prit part à la bataille de Hastenbeck, le 26 juillet 1757, marquée par la défaite du duc de Cumberland devant les Français.
En octobre, Ligonier succéda à Cumberland comme commandant en chef ; cette fonction lui conférait, sous l’autorité de la couronne, le commandement des forces armées en Grande-Bretagne et une certaine responsabilité dans l’administration des armées en Amérique, y compris la nomination des commandants. Lord Loudoun, qui commandait en Amérique, n’ayant pas attaqué Louisbourg, île Royale (île du Cap-Breton), en 1757, Ligonier était décidé à prendre cette forteresse en 1758, et il est évident qu’il vit en son ancien aide de camp, le colonel Amherst, l’homme capable de mener cette tâche à bien. La nomination de ce dernier à la tête de l’expédition de Louisbourg était digne de remarque, non pas uniquement parce qu’Amherst avait fort peu d’ancienneté dans l’armée, mais parce que, pour autant qu’on puisse voir, toute sa carrière active s’était déroulée comme officier d’état-major et qu’il n’avait jamais commandé de troupes devant l’ennemi. Obtenir de George II qu’il sanctionnât, en faveur d’Amherst, le grade temporaire de « major général en Amérique » était chose délicate pour laquelle William Pitt, secrétaire d’État pour le département du Nord, et le duc de Newcastle, premier ministre, semblent avoir demandé l’aide de la maîtresse du roi, lady Yarmouth. Le roi accepta finalement, à la fin de 1757. Le grade de « général de brigade en Amérique », décerné à James Wolfe*, l’un des subalternes assignés au service d’Amherst, fut sanctionné à la même occasion.
Amherst partit pour l’Amérique le 16 mars 1758. Le voyage fut lent. Pitt et Ligonier ayant émis des ordres détaillés et donné, en particulier, instructions que l’expédition contre Louisbourg fit voile avant la fin de mai, les troupes mises à la disposition d’Amherst étaient parties avant qu’il ne pût les rejoindre. La flotte comprenant 157 voiles, navires de guerre et transports quitta Halifax le 28 mai et rencontra Amherst tout juste à la sortie du port. La flotte, dont le commandant était le vice-amiral Edward Boscawen*, mit à l’ancre dans la baie de Gabarus, à l’ouest de Louisbourg, le 2 juin. Le même jour, Amherst alla reconnaître le littoral avec deux de ses généraux de brigade, Wolfe et Charles Lawrence*, le troisième, Edward Whitmore*, n’étant pas encore sur les lieux. Avant l’arrivée d’Amherst, on avait projeté de descendre à l’est de Louisbourg, mais ce dernier décida, plutôt, d’attaquer à l’ouest. Sa première idée de prendre terre à trois endroits différents fut abandonnée et il décida d’opérer un seul débarquement, à l’anse de la Cormorandière (Kennington Cove), en l’accompagnant d’opérations de divertissement en d’autres endroits. La Cormorandière étant le point de la côte que les Français avaient retranché le plus fortement, ce choix était discutable. Amherst semble en être venu à cette décision après avoir observé que le ressac y était moins violent qu’ailleurs. Le mauvais temps retarda le débarquement jusqu’au matin du 8 juin. L’élan et la détermination des troupes d’avant-garde et les qualités de chef de Wolfe et du major George Scott* en particulier assurèrent le succès d’une opération qui eût pu être désastreuse. Wolfe écrivait après coup : « Notre débarquement fut pour ainsi dire miraculeux [...] Je ne recommanderais pas la baie de Gabarouse [Gabarus] pour un débarquement, surtout de la manière que nous l’avons fait. »
Une fois que son armée eut pris position sur la côte, Amherst commença les opérations du siège de Louisbourg dans le plus pur style européen. Elles furent entravées, au début, par le mauvais temps persistant, qui compliqua le débarquement des canons. Amherst fit de Wolfe le commandant d’un détachement mobile qui allait être l’élément le plus actif pendant le siège. Le 12 juin, apprenant que les Français avaient détruit la batterie Royale, du côté nord du port, et rappelaient à l’intérieur la plupart des hommes placés aux avant-postes, il donna à Wolfe l’ordre de contourner le port et d’occuper la pointe à la Croix (Lighthouse Point), d’où l’on pourrait bombarder la batterie de l’Îlôt et les navires de l’escadre française ancrés dans le port. On ouvrit le feu le 20, à la pointe à la Croix. (Il semble que le ressac avait permis de débarquer les canons à l’est du port, alors que sur la plage principale, à l’ouest, aucun ne fut mis à terre avant le 18 juin.) Le 26, la batterie de l’Îlôt ayant été réduite au silence, du moins momentanément, Amherst demanda à Boscawen de fournir des canons pour remplacer ceux de la pointe à la Croix, de manière à ce que le détachement de Wolfe pût revenir, en contournant de nouveau le port et en apportant son artillerie, et continuer à harceler les navires, tout en « avançant vers la porte ouest ». À partir de ce moment, Wolfe dirigea l’attaque contre le flanc intérieur des fortifications principales de la ville. Amherst prépara ses batteries avec un soin délibéré, construisant péniblement, à travers un terrain marécageux, un chemin, pour approcher ses canons, et un épaulement pour le mettre à couvert des projectiles français. Wolfe, sur la gauche britannique, se servit de ses canons dès le début de juillet, mais il semble que le gros du tir, assuré par Amherst, ne commença pas avant le 22. Les fortifications et la ville subirent aussitôt de sérieux dommages. Amherst note qu’il donna au commandant de son artillerie, le lieutenant-colonel George Williamson, l’ordre de diriger ses coups autant que possible contre les fortifications, « de façon à éviter de détruire les maisons ».
Les relations entre Amherst et Boscawen furent excellentes, et la collaboration entre l’armée et la marine ne laissa rien à désirer. Comme l’écrivit Wolfe : « Monsieur Boscawen a donné tout ce que nous pouvions attendre de lui, et même plus. » (Le contraste est frappant entre ce commentaire et celui qu’il fera sur la marine, à Québec, l’année suivante.) Les navires français, dans le port, furent peu à peu mis hors de combat. L’Aréthuse, frégate audacieusement manœuvrée par Jean Vauquelin, harcela de son tir le détachement de Wolfe et gêna la construction de l’épaulement d’Amherst, mais, le 9 juillet, les canons de Wolfe la touchèrent sérieusement. Le 15, elle sortit du port et fit voile vers la France. Le 21, trois navires de guerre français furent brûlés. Il en restait deux, le Prudent et le Bienfaisant. Pendant la nuit du 25, ils furent, pour citer Wolfe de nouveau, « abordés par les navires de la flotte [britannique] d’une manière incroyablement audacieuse et habile, et placés sous le feu des canons et à portée de fusil des remparts ». On touchait maintenant à la fin. Une brèche avait été ouverte dans le demi-bastion du Dauphin, sur le flanc de Wolfe, et un assaut était possible. Le 26 juillet, le gouverneur Augustin de Boschenry* de Drucour s’enquit des conditions d’une reddition. Amherst et Boscawen répondirent que les membres de la garnison devaient se constituer prisonniers de guerre et demandèrent une réponse dans l’heure, faute de quoi la ville serait attaquée par terre et par mer. Après de pénibles discussions parmi les officiers, Drucour accepta, et les Britanniques occupèrent Louisbourg le 27 juillet. Les bataillons français, auxquels on refusa les honneurs de la guerre, livrèrent leurs armes et leurs drapeaux. Drucour consentit à ce que les troupes françaises de l’île Saint-Jean (Île-du-Prince-Édouard) fussent comprises dans la capitulation.
La conduite du siège par Amherst avait été marquée par ce souci de perfection et cet esprit de réflexion qui allaient devenir son image de marque. Wolfe, qui généralement avait du respect pour Amherst, écrivit : « nos gestes ont été prudents et sans précipitation, du commencement à la fin, à l’exception du débarquement où il y eut quelque apparence de témérité ». Le jour où ses troupes entrèrent à Louisbourg, Amherst écrivit à Pitt : « Si je peux aller à Québec, je le ferai », mais il n’avait jamais paru bien vraisemblable que Louisbourg et Québec pussent être attaquées au cours d’un même été. Boscawen jugea la saison trop avancée et, à la nouvelle du revers essuyé par James Abercromby, commandant en chef pour l’Amérique, au fort Carillon (Ticonderoga, New York), le 8 juillet, Amherst décida de se porter à son secours avec cinq bataillons. Il envoya en même temps des détachements détruire les établissements français du golfe Saint-Laurent, sous le commandement de Wolfe, et prendre en charge l’île Saint-Jean, sous la direction de lord Andrew Rollo*. Le colonel Robert Monckton reçut l’ordre d’aller ravager les habitations de la vallée de la Saint-Jean (Nouveau-Brunswick). Laissant une garnison à Louisbourg, sous le commandement de Whitmore, Amherst s’embarqua pour Boston, où les citoyens reconnaissants tentèrent de saouler jusqu’au dernier de ses hommes, et y réussirent en bonne partie. Amherst récupéra ses cinq bataillons, les mit en marche vers Albany, New York, et lui-même alla rejoindre Abercromby au lac George (lac Saint-Sacrement). L’on convint qu’aucune autre action ne pouvait être engagée dans ce secteur cette année-là. Amherst retourna à son propre poste de commandant, à Halifax. Le 9 novembre, il y apprit que la défaite d’Abercromby avait provoqué le rappel de ce général, tandis que le succès qu’il avait lui-même obtenu à Louisbourg lui avait mérité le poste de commandant en chef pour l’Amérique. Il partit alors pour New York, où il passa l’hiver à faire des plans et des arrangements logistiques en vue de la campagne de 1759.
Pour Amherst, il était évident qu’il fallait effectuer une double attaque contre le Canada. Il est nécessaire, écrivait-il, en janvier, à lord George Sackville, « de frapper au cœur, et il n’y a que deux routes pour y arriver, l’une en remontant le Saint-Laurent jusqu’à Québec, et l’autre en passant par Ticonderoga pour atteindre Montréal ; nous devons prendre les deux à la fois, pour être sûrs de réussir grâce à l’une d’elles, et, quelle que soit celle qui réussira, l’affaire est dans le sac ». À Londres, Pitt et Ligonier en étaient déjà arrivés à la même conclusion, et Wolfe, qui était rentré en Angleterre, fut nommé commandant de l’expédition qui devait remonter le Saint-Laurent. Bien que subordonné, officiellement, à Amherst, le commandement de Wolfe allait être en pratique indépendant, vu l’impossibilité virtuelle de communiquer avec le commandant en chef. Le 29 décembre 1758, Pitt adressa à Amherst des ordres détaillés. On y consacrait beaucoup d’attention à l’entreprise de Wolfe et aux mesures à prendre pour sa préparation. On ordonnait aussi à Amherst d’envahir le Canada à partir du sud, avec une armée de soldats réguliers et de coloniaux, « par la route de Crown Point [fort Saint-Frédéric] ou de La Galette [Ogdensburg, New York, à la tête des rapides du Saint-Laurent], ou par les deux, selon, précisait-on, ce que vous jugerez pouvoir faire, de marcher, si possible, sur Montréal ou sur Québec, ou sur les deux dites places successivement, et de les attaquer », soit dans une opération unique, soit avec des effectifs séparés, selon ce qui lui paraîtrait convenir le mieux. On attirait son attention sur l’importance de rétablir le port d’Oswego (ou Chouaguen ; aujourd’hui Oswego, New York), et de s’emparer du fort Niagara (près de Youngstown, New York). Avant même que ces ordres ne lui fussent parvenus, Amherst, déjà, « mettait tout au point pour une fructueuse campagne ». « Je ne peux pas attendre plus longtemps des ordres d’Angleterre, écrivait-il à Sackville ; si j’attends, je n’aurai pas le temps de préparer les choses nécessaires ; cela sera coûteux, mais j’espère ainsi acheter ce pays. » Il s’occupa lui-même d’obtenir des diverses colonies les troupes provinciales que Pitt leur avait demandées, et, avec cet objectif en tête, il fit en avril 1759 une brève visite à Philadelphie, tentant vainement d’obtenir la collaboration de l’Assemblée de la Pennsylvanie. Le 3 mai, il était à Albany, se préparant à se mettre en campagne.
Amherst avait réussi à mobiliser quelque 16 000 hommes, tant de l’armée régulière que des troupes provinciales. Cinq mille d’entre eux furent confiés au général de brigade John Prideaux, pour mener à bien les opérations relatives à Oswego et au fort Niagara ; le reste, sous les ordres d’Amherst lui-même, allait être affecté à l’invasion du Canada par la route du lac Champlain. Le 21 juin, il arriva à la tête du lac George avec une grande partie de son armée. Sa progression, à partir de là, allait dépendre des moyens de transport par eau et d’une puissance navale suffisante pour avoir raison des bateaux de guerre français sur le lac Champlain. Un grand nombre d’embarcations avaient été préparées, qui furent traînées par voie de terre, du haut de l’Hudson au lac George, « les barques sur des chariots et les baleinières sur les épaules des hommes, 15 pour chaque embarcation ». Le 21 juillet, l’armée traversa le lac à bord des embarcations disposées en colonnes ; le lendemain, elle prit terre non loin du fort Carillon. Le commandant français, François-Charles de Bourlamaque*, retira du fort le gros de ses troupes, n’y laissant qu’une petite garnison ; on ne tenta aucunement de défendre les lignes avancées qui avaient eu raison d’Abercromby. Amherst commença un siège en forme, mais, le 26 juillet, les Français firent retraite par eau, après avoir fait sauter le fort. Les embarcations britanniques furent traînées le long des chutes, en amont de Carillon, et lancées sur le lac Champlain. Le 4 août, l’armée remonta le bras étroit situé au sud du lac jusqu’au fort Saint-Frédéric et découvrit que Bourlamaque avait fait sauter le poste et s’était retiré à l’île aux Noix, dans la rivière Richelieu. Amherst, qui semble avoir été fasciné par la situation de Crown Point, y commença la construction d’une véritable forteresse (dont les fossés, creusés à même le roc solide, se voient encore). « C’est un grand poste de gagné, écrit-il, qui assure entièrement tout l’arrière-pays [du côté sud], et le site comme la terre environnante est ce que j’ai vu de mieux. » Mais la forteresse n’avait guère de valeur dans les circonstances, alors que les Français venaient de perdre l’initiative en Amérique du Nord. Des renseignements voulant que Bourlamaque eût quatre navires armés à l’extrémité nord du lac Champlain amenèrent Amherst, en septembre, à donner plus d’ampleur à son projet d’une flottille de son cru. Son adjoint pour les questions navales, le capitaine Joshua Loring, construisait déjà un brick ; dès lors, un grand radeau, capable de porter de lourds canons, fut mis en chantier. Une tentative pour brûler un navire français neuf à l’île aux Noix échoua, et on décida de construire un sloop de 16 canons, dès que le brick serait terminé. La réalisation de ce programme de construction fut ralentie par les pannes répétées du seul moulin à scier disponible. Finalement, le 11 octobre, l’imposante formation des embarcations qui portaient l’armée d’Amherst s’ébranla avec, en tête, le radeau Ligonier. Loring, avec le brick Duke of Cumberland et le sloop Boscawen, partit à la recherche des navires ennemis ; le 13, le commandant français, Joannis-Galand d’Olabaratz, saborda deux de ses navires, pour éviter qu’ils fussent pris, et échoua le troisième. Or, le 18, Amherst apprit la chute de Québec, survenue un mois plus tôt. Il écrivit dans son journal : « Cela va naturellement amener Monsieur de Vaudreuil [Rigaud] et toute l’armée à Montréal, de sorte que je vais abandonner les opérations projetées et retourner à Crown Point. » C’est sur cette note assez peu glorieuse que se termina, cette année-là, sa campagne.
Certes, l’importance décisive de la suprématie navale sur le lac Champlain est hors de doute, et la longue entreprise de la construction de bateaux fut de toute évidence la raison pour laquelle Amherst n’obtint pas de meilleurs résultats. Néanmoins, on se défend mal de l’impression qu’Amherst, au cours du long été de 1759, négligea quelque peu ce qui aurait dû être son objectif principal : appuyer les opérations de Wolfe à Québec. La prise du fort Niagara – réalisée le 25 juillet par sir William Johnson, après que Prideaux eut été tué – amena immédiatement Montcalm* à affaiblir son armée à Québec par l’envoi de troupes dans l’Ouest. Les démarches prudentes et pondérées d’Amherst, quant à elles, n’eurent pas semblable effet. Eût-il fait preuve de plus d’énergie et de plus d’efficacité face à l’imprévu, la guerre au Canada eût bien pu se terminer en 1759. Dans les circonstances, une autre campagne d’un an était nécessaire.
Selon les ordres de Pitt pour l’année 1760, « le grand et essentiel objectif » était la prise de Montréal, et Amherst reçut instructions d’envahir le Canada. Pitt avait ajouté : « de la manière que vous jugerez, d’après votre connaissance des régions où la guerre doit être portée et d’après les circonstances fortuites que nous ne pouvons connaître ici, être la plus expédiente ». Il opta pour une attaque convergente à trois volets : James Murray remontant le Saint-Laurent avec la garnison de Québec, le général de brigade William Haviland remontant par le lac Champlain à partir de Crown Point, et lui-même descendant le Saint-Laurent à partir du lac Ontario. Les Français devraient alors diviser leurs effectifs déjà limités et se verraient couper toute possibilité d’une retraite vers l’intérieur du pays, comme ils l’avaient fait après la bataille des plaines d’Abraham. De nouveau, de grands effectifs furent requis des colonies. L’armée d’Amherst, forte de plus de 10 000 hommes, était de loin la plus nombreuse. Comme en 1759, l’hiver et le printemps furent consacrés à dresser des plans et à préparer le matériel. Des barques et des baleinières furent construites en grand nombre. L’arrivée tardive des troupes provinciales, qui fournissaient la main-d’œuvre nécessaire au déplacement des embarcations et du matériel, retarda l’ouverture de la campagne, mais, à partir de la mi-mai, des provisions montèrent en grandes quantités, par les voies d’eau et les portages, jusqu’au lac Champlain et à la base avancée d’Amherst, à Oswego.
Amherst arriva à Oswego le 9 juillet et, le 14, deux senaux armés, construits par Loring à Niagara au cours de l’hiver, furent envoyés vers l’est, dans l’espoir qu’ils pussent s’emparer de deux navires français construits de la même manière. Le 10 août, Amherst embarqua son armée et commença sa descente vers Montréal. Après la prise du navire français l’Outaouaise, le 17, par des « galères à rames » montées par des hommes de l’artillerie royale sous les ordres du colonel Williamson, le seul obstacle dressé de main d’homme qui pût empêcher la progression de l’armée était le fort Lévis (à l’est de Prescott, Ontario), situé sur une île à la tête des rapides. Amherst l’assiégea en bonne et due forme, débarquant son artillerie pour le canonner. Le capitaine Pierre Pouchot*, le commandant français, se défendit résolument, mais le fort fut forcé de se rendre, le 25 août. La descente vers Montréal, dès lors, se continua. Amherst perdit 84 hommes qui se noyèrent dans les rapides, le 4 septembre ; par contre, aucun obstacle humain ne pouvait plus l’arrêter. Le 6, son armée prit terre à Lachine, dans l’île de Montréal, et campa devant la ville. Haviland, qui avait occupé l’île aux Noix le 28 août, était maintenant sur la rive sud du Saint-Laurent, en face de Montréal ; Murray, après avoir remonté le fleuve sans rencontrer de résistance sérieuse, avait pris position tout juste en aval de la ville. Amherst écrivit : « Je crois que jamais trois armées, partant de lieux différents et très distants les uns des autres, se rejoignirent au point de rencontre, comme prévu, mieux que nous ne le fîmes. » Cela était frappant, mais on doit dire que la précision de la jonction tenait quelque peu du hasard.
Les défenseurs français de Montréal étaient dans une situation impossible. Les milices canadiennes avaient pour ainsi dire toutes déserté, et l’armée dont disposaient Vaudreuil et Lévis était réduite à un peu plus de 2 000 hommes tandis que les effectifs britanniques s’élevaient à 17 000 hommes. Vaudreuil demanda une trêve, en attendant des nouvelles d’Europe. Amherst « dit qu’il était venu prendre le Canada et qu’il n’avait pas l’intention de se contenter de moins ». Comme à Louisbourg, il refusa aux Français les honneurs de la guerre, sous prétexte des atrocités commises par les Indiens alliés. Les bataillons français brûlèrent leurs drapeaux plutôt que de les livrer. Montréal, et le Canada tout entier avec elle, capitula entre les mains d’Amherst le 8 septembre 1760. Le général vainqueur visita Québec et ses champs de bataille déjà renommés, avant de retourner à son quartier général, à New York.
Bien que les combats contre la France en Amérique du Nord fussent pour ainsi dire terminés, la guerre ne l’était pas. Amherst, à titre de commandant en chef, eut à voir à l’organisation des expéditions contre la Dominique et la Martinique en 1761, et, en 1762, il envoya un contingent prendre part à l’attaque contre La Havane, à Cuba. En août 1762, il dépêcha son frère cadet, William, à la tête d’un détachement rassemblé à la hâte, pour reprendre St John’s, Terre-Neuve, aux Français commandés par Charles-Henri-Louis d’Arsac de Ternay. L’annonce de la paix survenue en Europe arriva au début de 1763. Mais, presque aussitôt, Amherst commença de recevoir de l’Ouest des rapports faisant état d’attaques perpétrées par des Indiens. C’étaient les premières manifestations du soulèvement de Pondiac*.
L’aversion et le mépris d’Amherst envers les Indiens se reflètent amplement dans ses journaux et dans sa correspondance, bien qu’on puisse douter qu’il eût été en cela plus fanatique que le fonctionnaire moyen de son temps. Dès la fin des hostilités ouvertes avec la France, il avait commencé à économiser sur les présents destinés aux tribus, bien que des gens plus familiers avec le problème (et en particulier sir William Johnson) crussent plus sage de maintenir une politique de générosité. Amherst écrivit à Johnson qu’il ne croyait pas à « l’achat de la bonne conduite, soit des Indiens, soit de quiconque » ; « quand des hommes de quelque race qu’ils soient se conduisent mal, ils doivent être punis, mais non pas subornés ». Commandant en chef, Amherst était responsable de la politique relative aux Indiens, et son attitude a sans doute contribué au soulèvement de 1763. Il mit du temps à croire que ces troubles pouvaient être vraiment sérieux ; par ailleurs, il sous-estimait la capacité des Indiens de faire la guerre. Il n’existe aucune preuve, cependant, que ces idées aient retardé d’une façon ou d’une autre les mesures à prendre relativement au soulèvement. Dès qu’il eut vent de rapports sur l’existence de « mauvais desseins » au sein des tribus, il dépêcha les maigres effectifs de l’armée régulière, dont il disposait dans l’est, en direction des régions menacées ; et, quand il apprit, le 21 juin, le blocus de Détroit par Pondiac [V. Henry Gladwin], il écrivit : « Ayant pris toutes les mesures dont je suis capable, je n’avais rien d’autre à faire à la réception de cette nouvelle. » II fit, toutefois, au colonel Henry Bouquet la « détestable suggestion » (selon le mot de Francis Parkman*) que la variole pourrait être propagée parmi les Indiens dissidents. Bouquet offrit allégrement de tenter de les contaminer au moyen de couvertures, et peut-être, sur ses ordres, une tentative en ce sens a-t-elle été faite au moyen de couvertures et de mouchoirs infectés. Au début d’août, le détachement de Bouquet, qui se portait au secours du fort Pitt (Pittsburgh, Pennsylvanie), infligea une grave défaite aux Indiens, à Bushy Run. Amherst avait songé à passer lui-même à l’action en 1764, mais en fait il s’embarqua pour l’Angleterre, en novembre 1763, après avoir passé plus de cinq ans en Amérique du Nord. Au mois de février suivant, il écrivait à un ami : « Je peux vous dire, pour votre gouverne seulement, que je n’ai aucunement l’intention de retourner en Amérique. » Et, malgré les nombreuses occasions qui s’offrirent à lui, il ne retourna jamais sur le continent où il s’était fait un nom.
Ses succès en Amérique avaient valu à Amherst des honneurs, bien qu’ils ne fussent pas extravagants, compte tenu des normes du temps. En septembre 1759, il avait été fait gouverneur de la Virginie. En réalité, il ne devait jamais assumer cette fonction, et il était bien entendu qu’il s’agissait là d’une pure sinécure, qui lui rapportait £1 500 par an. Sa nomination comme commandant en chef pour l’Amérique lui conférait de surcroît la charge de colonel en chef des Royal Americans (60e d’infanterie), qui venait s’ajouter à celle de colonel du 151 d’infanterie, qu’il conserva. Il fut nommé major général en titre en 1759 et lieutenant général en 1761. En cette dernière année, il fut fait chevalier de l’ordre du Bain. Après la mort de son frère aîné, Sackville, en 1763, il se fit construire une nouvelle maison de campagne, qu’il nomma Montréal, sur les terres de sa famille, à Sevenoaks. Il ne semble pas avoir été employé activement par l’armée à cette époque, mais il refusa successivement les fonctions de maître général du Board of Ordnance en Irlande et le commandement de l’armée qui y était stationnée. En 1768, l’insatisfaction croissante des colonies amena le roi George III à la conclusion qu’il devait y avoir un gouverneur actif en Virginie, et Amherst se vit proposer ou de s’y rendre ou de démissionner, contre le versement d’une gratification annuelle. Il s’offensa de cette offre, plutôt sans raison à ce qu’il semble, et se démit de ses charges de colonel. Il fut peu après renommé à ces mêmes charges, étant affecté au 3e d’infanterie, plus lucratif, au lieu du 151, mais la fêlure survenue dans ses relations avec le roi ne se ressouda que lorsqu’il fut fait gouverneur de Guernesey en 1770 et lieutenant général du Board of Ordnance en 1772. En l’absence d’un commandant en chef, ce dernier poste semble avoir fait de lui, en pratique, le principal conseiller militaire du roi.
En 1769, on conseilla à Amherst d’essayer d’obtenir une concession à même les biens des jésuites du Canada. La Compagnie de Jésus avait été supprimée en France au cours des années 1762–1764 et elle se trouva dans un état de grande incertitude au Canada jusqu’en 1775, année où elle fut finalement supprimée là aussi, ses biens étant dévolus à la couronne. Amherst avait demandé une concession en 1769 et, en 1770, un décret ordonna la préparation des titres nécessaires. Toutefois, aucune mesure ne fut adoptée, faute, apparemment, d’une description précise des biens visés. Amherst, de temps en temps, souleva de nouveau la question, et, en 1787, le gouverneur du Canada, lord Dorchester [Carleton*], reçut instructions de faire une étude approfondie des titres légaux de ces terres. Cela provoqua certaines réactions, les habitants de la colonie, tant francophones qu’anglophones, faisant valoir que ces biens devaient être consacrés au soutien des établissements d’enseignement. L’affaire resta en suspens. Mais, parce qu’il semblait qu’un engagement avait été pris envers Amherst, le parlement britannique autorisa en 1803, après sa mort, le versement annuel d’une somme de £3 000 à ses héritiers en remplacement des terres qu’il n’avait jamais reçues.
En janvier 1775, le roi pressa Amherst d’aller prendre le commandement en Amérique, où la guerre avec les colonies paraissait imminente. Il refusa, pour des raisons qu’on ne connaît pas précisément. L’année suivante, il fut élevé à la pairie, avec le titre de baron Amherst of Holmesdale. En 1778, sous la pression de ses ministres, le roi demanda de nouveau à Amherst de prendre le commandement en Amérique, et de nouveau celui-ci refusa. À la fin de cette même année, il fut effectivement nommé commandant en chef, bien qu’il semble que son titre réel fût celui de général d’état-major. En juin 1780, il eut à restaurer l’ordre à Londres, quand la ville fut dévastée par les émeutes suscitées par lord George Gordon. Il fut démis de son commandement à la dissolution du ministère de lord North, en 1782. Au début de 1793, la guerre avec la France étant sur le point d’éclater, Amherst fut rappelé, malgré ses 76 ans, et nommé commandant en chef, avec droit de siéger au cabinet. Il se retira de nouveau deux ans plus tard, remplacé par le duc d’York. Promu maréchal le 30 juillet 1796, il mourut le 3 août 1797 et fut inhumé dans l’église paroissiale de Sevenoaks.
En mai 1753, Amherst avait épousé sa cousine au second degré, Jane Dalison. Ils n’eurent pas d’enfant. Jane semble avoir eu des tendances à la névrose, et Amherst n’était probablement pas le mari idéal. Le fait qu’il avait un fils illégitime, né, semble-t-il, peu avant son mariage, d’une femme dont l’identité n’est pas connue avec certitude, contribua peut-être à les éloigner l’un de l’autre. Ce fils, également appelé Jeffery Amherst, atteignit le grade de major général et mourut en 1815, semble-t-il. En 1760, Amherst dit à Pitt que, en traversant l’Angleterre, en route pour Louisbourg, il avait « fait la promesse » qu’aucun motif ne le garderait de son gré en Amérique une fois la guerre finie. Cette promesse, cela est évident, avait été faite à sa femme. Toutefois, à son retour, en 1763, la dépression de Jane avait tourné au dérangement de l’esprit, et elle mourut en 1765. Amherst se remaria deux ans plus tard avec Elizabeth, fille du général George Cary. Cette union fut également stérile. L’héritier d’ Amherst fut son neveu, William Pitt Amherst, fils de son frère William. En 1788, après la mort de William, Amherst obtint de la couronne le titre de baron Amherst of Montréal, dans le Kent, avec droit de succession pour son neveu. William Pitt Amherst, en conséquence, hérita de ce titre. Au cours de sa carrière comme fonctionnaire, il fut pendant un certain temps gouverneur général de l’Inde ; nommé gouverneur du Canada en 1835, il n’assuma jamais cette responsabilité par suite de la chute du ministère.
Jeffery Amherst fit faire son portrait à plusieurs reprises. Les deux que peignit sir Joshua Reynolds, l’un avec les rapides du Saint-Laurent en arrière-plan, l’autre, plus classique, qui se trouve à la Galerie nationale du Canada, et le portrait exécuté par Thomas Gainsborough, conservé à la National Portrait Gallery of Great Britain, ont été souvent reproduits. Son aspect correspond bien à la description que fit de lui sir Nathaniel William Wraxall : « Il avait des manières sévères compassées et froides. »
Amherst avait un dossier sans faille comme commandant ; mais c’était un soldat solide plutôt que brillant. Il ne dirigea jamais une bataille ; le siège fructueux qu’il fit à Louisbourg est ce qui s’en rapproche le plus. Sa manière était lente et lourde, comme le démontre pleinement sa campagne de 1759. Mais il savait préparer la victoire, ne laissant rien au hasard dans les domaines du ravitaillement et du transport, et c’est cette minutie qu’il fallait surtout dans les guerres d’Amérique. Sir John William Fortescue a dit de lui : « Il fut le plus grand administrateur militaire produit par l’Angleterre depuis la mort de Marlborough, et il l’est demeuré jusqu’à l’arrivée de Wellington. » Nous pouvons bien faire nôtre ce jugement.
Aucune des deux biographies d’Amherst n’est vraiment satisfaisante : L. S. Mayo, Jeffery Amherst ; a biography (New York, 1916) ; J. C. Long, Lord Jeffery Amherst : a soldier of the king (New York, 1933). Celle de Mayo constitue d’une certaine façon le meilleur ouvrage bien que l’auteur l’ait écrite sans s’appuyer sur les papiers Amherst, découverts en 1925 seulement. L’ouvrage de Louis Des Cognets, Amherst and Canada (Princeton, N.J., 1962), a une valeur relative, mais il a le bénéfice de publier des lettres qu’on ne peut trouver ailleurs. Le volume de Rex Whitworth, Field Marshal Lord Ligonier : a story of the British army, 1702–1770 (Oxford, 1958), est d’une très grande utilité. Parmi les autres ouvrages importants, citons : Correspondence of William Pitt (Kimball) ; Gentleman’s Magazine, 1765, 46 ; 1815, 91 ; G.-B., Hist.
Les papiers Amherst, une masse volumineuse, sont en majeure partie disponibles aux APC. Ses papiers militaires se trouvent au PRO, WO 34 (mfm aux APC). Les APC, MG 18, L4, conservent des copies d’une grande partie de ses papiers personnels ; parmi ces derniers, on peut trouver les journaux privés pour les années 1756 à 1763 qui constituent une source de documentation inestimable. Les journaux du 14 janv. 1758 à 1763 sont reproduits dans Amherst, Journal (Webster). Une version abrégée, préparée en vue d’une édition contemporaine, forme l’appendice 1 du vol. III de Knox, Hist. journal (Doughty) ; le PRO, CO 5/54-63, conserve les originaux. V. aussi [William Amherst], Journal of William Amherst in America, 1758–1760, introd. par J. C. Webster (Londres et Frome, Angl., 1927). Les papiers Bouquet, qui contiennent une bonne partie de la correspondance de celui-ci avec Amherst, se trouvent à la BL, Add. mss 21 631–21 660 (copies aux APC, MG 21, G1) ; la fameuse référence concernant la contamination des Indiens par la petite vérole se trouve sous la cote Add. mss 21 634 (vol. 4 des copies aux APC). [c. p. s.]
C. P. Stacey, « AMHERST, JEFFERY, 1er baron AMHERST », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/amherst_jeffery_4F.html.
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Auteur de l'article: | C. P. Stacey |
Titre de l'article: | AMHERST, JEFFERY, 1er baron AMHERST |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 4 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1980 |
Année de la révision: | 1980 |
Date de consultation: | 1 décembre 2024 |