ALOIGNY CHARLES-HENRI D’, marquis de LA GROYE, lieutenant, major des troupes, commandant, capitaine de vaisseau, né vers 1662 au Poitou, fils de Louis d’Aloigny et de Charlotte de Chasteigner ; il prit le nom de marquis de La Groye après la mort de son père et de son frère aîné ; mort à l’automne de 1714 dans le naufrage du Saint-Jérôme à l’île de Sable.
Charles-Henri d’Aloigny, garde-marine à Rochefort, s’embarque pour le Canada en 1683 comme lieutenant. Les 30 années de sa vie en Nouvelle-France sont marquées par une carrière militaire très active. Dès 1688, il est nommé capitaine par Brisay de Denonville et cette nomination est confirmée par un ordre du roi, le 1er mars 1691. Il obtient, l’année suivante, une commission d’enseigne de vaisseau.
En 1695, Aloigny accompagne Antoine de Crisafy dans une expédition pour restaurer le fort Frontenac. Au mois de septembre de la même année, Frontenac [Buade*] et Callière, apprenant que de petits groupes de rôdeurs indiens tendent des embuscades aux Français, envoient des secours dans diverses directions ; Aloigny est chargé de diriger un détachement vers Boucherville pour surprendre ces Indiens, pillards de récoltes.
Aloigny est nommé commandant du fort Frontenac pour quelques mois, au cours de l’année 1700, remplaçant Louvigny [La Porte] arrêté « pour avoir contrevenu aux ordres du Roy ». À partir de 1702, année où il est fait major des troupes, succédant à Subercase [Auger] qui avait été nommé gouverneur de Plaisance (Placentia), ses nominations militaires se suivent. Il est commandant des troupes en 1704, et le restera jusqu’à sa mort, alors que le roi juge à propos de ne plus remplir ce poste. Il est fait chevalier de Saint-Louis en 1705 et, deux ans plus tard, il obtient une commission de lieutenant de vaisseau.
Son état de santé l’oblige à rentrer en France en 1708. Il est de retour dans la colonie l’année suivante et poursuit son activité militaire. Capitaine de frégate en 1709, il est nommé capitaine de vaisseau en 1710. À l’automne de 1714, après huit mois de maladie durant lesquels « il a esté plusieurs fois à l’extrémité », il s’embarque à bord du Saint-Jérôme pour rentrer en France. Le bâtiment fait naufrage à l’île de Sable et se perd corps et biens.
Il semble que La Groye fut un bon militaire ; Frontenac, en 1691, le considérait comme un « brave officier, fort assidu au service et homme de qualité ». Pour sa part, Callière le qualifiait en 1701 de « bon officier ».
Charles-Henri d’Aloigny avait épousé, le 5 novembre 1703, Geneviève Macard, fille de Nicolas Macard et de Marguerite Couillard, veuve en premières noces de Charles Bazire* et en secondes noces de François Provost. Aucun enfant ne naquit de cette union.
Correspondance de Frontenac (1689–1699), RAPQ, 1927–28 : 66.— Correspondance de Vaudreuil, RAPQ, 1938–39 : 96.— Jug. et délib., passim.— Royal Fort Frontenac (Preston et Lamontagne), 387, 391, 399, 467.-Nicolas-Gaspard Boucault, État présent du Canada, RAPQ, 1920–21 : 35.— A. Roy, Inv. greffes not., XIX, passim.— Taillemite, Inv. analytique, série B, I.— P.-G. Roy, La ville de Québec, II : 56, 430.
Noël Bélanger, « ALOIGNY CHARLES-HENRI D’, marquis de LA GROYE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/aloigny_charles_henri_d_2F.html.
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Auteur de l'article: | Noël Bélanger |
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1969 |
Année de la révision: | 1991 |
Date de consultation: | 1 décembre 2024 |