AGRAIN, JEAN-ANTOINE D’, comte d’AGRAIN, officier dans les troupes régulières, chevalier de Saint-Louis, né vraisemblablement au Puy-en-Velay (Le Puy), tué à la rivière Labadeck à l’île Royale (rivière Baddeck, île du Cap-Breton) le 23 janvier 1722.

Agrain avait été nommé aide-major à l’île Royale le 29 juin 1715 sur la recommandation de son oncle, le marquis d’Urfé, et devait entrer en fonction à Port-Toulouse (St. Peters). Il n’atteignit la colonie qu’en août 1716 et, dès 1719, après avoir menacé de démissionner, il obtint un congé pour retourner en France. Au début de l’année 1720, il était en France où il recrutait des hommes pour travailler aux fortifications de l’île Royale et des îles du Vent. Le 27 mars, il passa un contrat avec son oncle, Jugues d’Agrain Du Mazel, concernant une mise de fonds conjointe destinée à l’achat, à Lyon et au Puy-en-Velay, de marchandises qu’Agrain irait vendre à l’île Royale par la suite.

Agrain fit un court séjour à Louisbourg cet été-là après avoir été promu capitaine ; il avait obtenu l’autorisation d’expédier, selon son projet, du bois d’œuvre de l’île Royale aux chantiers de construction navale de Rochefort. Il était de retour en France en décembre 1720 avec des échantillons de bois. Un contrat spécifiant les espèces de bois et les quantités à livrer fut dressé en mars. Agrain revint à l’île Royale plus tard au cours de 1721 mais, dès son arrivée, les difficultés l’assaillirent : le bois que ses hommes avaient débité durant l’hiver ne répondait pas aux exigences et le besoin d’argent se faisait sentir de façon pressante. Il passa l’hiver au campement des bûcherons sur la rivière Labadeck. Le 23 décembre, il était fait chevalier de Saint-Louis. Un mois plus tard, deux de ses hommes le tuèrent pour se venger d’avoir été maltraités et, du moins le prétendirent-ils, privés de nourriture. Sa succession criblée de dettes fut l’objet de démêlés juridiques jusqu’en 1732. Bien que Brouillan [Monbeton*] l’eût décrit comme «un très bon officier » en 1718, Agrain nous apparaît comme un homme plutôt impatient, à qui il manquait la prévoyance nécessaire pour mener à bien ses ambitieux projets.

John Humphreys

AN, Col., B, 37, f.124 ; 40s. ; 42, f.466 ; 44,45, 47–50, 54, 55 ; Col., C11B, 1–4 ; 5, ff.136–147* ; 6, ff.261–282 ; 7–9 ; Col., C11C, 15, pièces 160, 194, 196, 232, 234 ; Col., D2C, 222 ; Col., E, 1, ff.2–28 ; Marine, B1, 8, 51, 52 ; 55, ff.105–113.— NF, V (1930) : 118–120, 404–410.— McLennan, Louisbourg, 66. [McLennan déclare, à tort, qu’Agrain fut tué par « deux Indiens à son emploi » ; on trouve dans les archives (AN, Col., C11B) le procès pour meurtre, et la preuve que les accusés étaient des Français qu’Agrain avait engages pour travailler à son exploitation forestière à l’île Royale.  j. h.]

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John Humphreys, « AGRAIN, JEAN-ANTOINE D’, comte d’AGRAIN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/agrain_jean_antoine_d_2F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 2
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1969
Année de la révision:    1991
Date de consultation:    28 novembre 2024