LIÉGEOIS, JEAN, frère, jésuite, né au diocèse de Verdun (France) en 1600 (al. 1599), entré chez les Jésuites de la province de France, à Paris, en 1623, tué par les Iroquois à Sillery, près de Québec, le 29 mai 1655.

Versé dans les métiers de la construction et possédant une bonne instruction, le frère Liégeois débarqua à Québec le 2 juin 1634. D’abord affecté à la résidence de Notre-Dame-des-Anges, il se rendit bientôt à Trois-Rivières (vers 1640) « où il bastit une maison commode avec une chapelle pour nos missionnaires et leurs sauvages ». Par la suite, on le trouve sur tous les chantiers de construction des Jésuites : au moulin de la Vacherie (1646), au collège de Québec (1648), à titre de surintendant des travaux, et à Sillery (1655). Par son intelligence et son initiative, ce bâtisseur infatigable s’acquit la confiance de ses supérieurs. En 1644–1645, à ce qu’il semble, puis en 1648–1649, 1649–1650 et 1650–1652, il fit des séjours en France « pour le service de la mission & à l’occasion de nos différentes batisses ». Il fut au surplus – en 1645 et 1646 tout au moins – procureur de sa communauté. Le frère Liégeois jouissait également de l’estime populaire : on le voit, à l’occasion, régler une querelle de préséance à l’intérieur de la confrérie des menuisiers ; ou bien, lors de ses voyages en France, terminer certaines affaires pour le compte des colons du pays.

Ce religieux « qui fut considéré des Gouverneurs de son temps », affirme une vieille chronique, fut assassiné par sept ou huit Agniers, à Sillery, le 29 mai 1655, alors qu’il y dirigeait la construction d’un fort pour les sauvages chrétiens. Scalpé et décapité, il fut inhumé le 31 dans la chapelle du collège de Québec, où ses restes furent retrouvés en 1878 [V. Quen].

André Vachon