LA FRENAYE DE BRUCY (Lafrenaye, Lafresnaye, Lafresnay, La Frenay, Lafraynaye), ANTOINE DE, lieutenant au régiment d’Auvergne, enseigne de la Colonelle au régiment de Carignan-Salières, lieutenant du gouverneur de Montréal, François-Marie Perrot, baptisé le 7 février 1644 à Carlepont, dans le diocèse de Noyon, département de l’Oise, de Martin de La Frenaye et de Geneviève Lepage, décédé au Canada en 1684.

Lieutenant au régiment d’Auvergne, il arriva au Canada, en provenance des Antilles, avec Prouville de Tracy en 1665. Par un acte notarié rédigé à Québec le 26 août 1667, il acheta – moyennant la somme de 500# – de Dominique Lefebvre Du Guesclin la commission d’enseigne d’une compagnie (la Colonelle) du régiment de Carignan et résolut de s’établir au Canada. En 1670, il devenait lieutenant de François-Marie Perrot, gouverneur de Montréal. Comme le gouverneur ne pouvait s’occuper lui-même du commerce de fourrures qu’il possédait dans l’île qui porte son nom, il y nomma Brucy. Associé de Perrot, Brucy servit d’intermédiaire auprès de certains coureurs de bois et favorisa l’ambition du gouverneur en faisant le trafic des fourrures avec les Amérindiens qui descendaient la rivière des Outaouais (Ottawa) jusqu’à Ville-Marie. En 1673, Frontenac [V. Buade] apprit que les abus des coureurs de bois étaient imputables à Perrot et Brucy. Rappelés à l’ordre, les deux trafiquants se soumirent ; en effet, peu de temps après, lors de l’arrivée de Frontenac à Montréal, en route pour Cataracoui (Kingston), Perrot l’accueillit avec déférence et Brucy fut chargé d’un commandement dans l’expédition conduite par Frontenac lui-même. Mais l’année suivante, la lutte reprit plus âpre que jamais et les infractions des deux complices aux ordonnances furent une des causes des retentissants démêlés en justice de Frontenac avec l’abbé de Fénelon [V. Salignac], Perrot et Brucy, en 1674–1675. Le Conseil souverain renvoya toute l’affaire à Paris devant Colbert. Diverses condamnations furent émises, dont celle de Brucy, agent principal de Perrot qui fut condamné à une détention et à une amende de 200#.

Antoine de Brucy obtint plusieurs fiefs par contrats notariés ; entre autres, celui qui fut concédé par Perrot, dans son île, le 1er janvier 1676 : 10 arpents de front par 30 de profondeur, en face de Sainte-Anne-de-Bellevue. Le 5 février 1684, Dollier* de Casson, supérieur du séminaire de Montréal, lui octroya 2 arpents de large par 20 de profondeur, tenant au fief de Jacques Le Ber*, près de Senneville.

Homme d’affaires très habile et plus ou moins scrupuleux, il réussit à faire fortune. Il possédait un logement et un magasin à Montréal, à l’angle nord-ouest des rues Saint-Paul et Saint-Pierre. L’inventaire de ses biens révèle une opulence remarquable pour un gentilhomme de l’époque. Le 10 octobre 1682, Brucy avait participé à une assemblée des notables spécialement convoquée pour délibérer sur la question iroquoise.

Le 23 juin 1676, il avait épousé à Montréal Hélène, fille de Pierre Picoté de Belestre, marchand de Montréal, dont il eut cinq enfants. Devenue veuve, Hélène Picoté de Belestre se remaria, en 1686, avec Jean-Baptiste Céloron* de Blainville.

Marie Baboyant

P.-G. Roy, Inv. concessions, I, II, V.— Valérien Carrière, Histoire de lîle Perrot, de 1662 à nos jours (Valleyfield, 1949).— Faillon, Histoire de la colonie française, III : 449–451.— Henri Lorin, Le comte de Frontenac : étude sur le Canada français à la fin du XVIIe siècle (Paris, 1895).— Gérard Malchelosse, Perrot, neveu de Talon, Cahiers des Dix, VII (1942) : 129–160.— É.-Z. Massicotte, Le Sieur La Fresnaye de Brucy, BRH, XXXVI (1930) : 644–667.— Régis Roy et Malchelosse, Le Régiment de Carignan.— Tanguay, Dictionnaire.

Bibliographie de la version révisée :
Arch. départementales, Oise (Beauvais, France),
« État civil », Carlepont, 7 févr. 1644 : archives.oise.fr/archives-en-ligne/etat-civil (consulté le 6 juill. 2016).— Bibliothèque et Arch. nationales du Québec, Centre d’arch. de Montréal, CE601-S51, 23 juin 1676.

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Marie Baboyant, « LA FRENAYE DE BRUCY (Lafrenaye, Lafresnaye, Lafresnay, La Frenay, Lafraynaye), ANTOINE DE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/la_frenaye_de_brucy_antoine_de_1F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1966
Année de la révision:    2017
Date de consultation:    1 décembre 2024