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POWNALL, sir GEORGE, fonctionnaire, homme politique et juge de paix, né en 1755 dans le comté de Lincolnshire, Angleterre, fils de John Pownall ; décédé le 17 octobre 1834 en Angleterre.
George Pownall appartenait à une famille de la classe dirigeante britannique. Son oncle, le colonel Thomas Pownall, occupa des postes importants dans l’administration coloniale et fut député à la chambre des Communes de 1767 à 1780. Son père remplit, entre autres fonctions, celle de sous-secrétaire d’État aux Colonies américaines de 1768 à 1776 et exerça, à ce titre, une grande influence sur le secrétaire lord Dartmouth. Il fut sans doute en grande partie responsable de l’ascension rapide de George dans la haute administration coloniale. C’est ainsi que le 7 avril 1775, à peine âgé de 20 ans, George Pownall se vit confier par lord Dartmouth les hautes fonctions de secrétaire et registraire de la province de Québec, auxquelles étaient rattachées des responsabilités énormes. Il incombait au secrétaire civil de rédiger tous les documents officiels, y compris les proclamations, selon les indications données par le gouverneur qui agissait seul ou conjointement avec le Conseil législatif. C’est encore le secrétaire civil qui était chargé de la correspondance officielle du gouvernement, de l’émission des lettres patentes et des diverses commissions. Pownall arriva à Québec le 15 juin 1775 en compagnie du juge en chef William Hey*. Dès le 7 août, il fut nommé conseiller législatif par le gouverneur Guy Carleton*, et il occupa ce poste jusqu’à sa mort. Il fut aussi le premier à exercer la charge de greffier du conseil avant d’être remplacé à cette fonction par Jenkin Williams* au début de 1777.
À l’été de 1783, Pownall obtint un congé d’un an pour effectuer un voyage en Angleterre. De retour au pays en juin 1784, il fut peu après choisi par le gouverneur Frederick Haldimand* pour faire partie du « conseil privé », formé de conseillers législatifs membres du French party et ayant la confiance du gouverneur. Mais après le départ de ce dernier, Pownall se rangea du côté du parti des bureaucrates, qui représentait les intérêts des marchands britanniques, revendiquait l’application des lois anglaises en matière civile, criminelle et commerciale, et s’opposait au French party, dirigé par Adam Mabane*. La question de l’exclusion des citoyens des délibérations du Conseil législatif, qui suscita un sérieux différend parmi les membres, donne un exemple de son attitude. Le tout débuta au cours de la réunion du 22 janvier 1786 lorsque 16 personnes demandèrent la permission d’assister aux débats. Henry Caldwell* fit aussitôt une proposition en ce sens, qui fut rejetée par 10 voix contre 8, tous les conseillers de langue française ayant voté contre la motion. Le 25 janvier, Pownall enregistra une protestation contre l’exclusion des observateurs, en alléguant que tout sujet britannique avait le droit, après une demande régulière, d’assister aux délibérations du corps qui votait les lois auxquelles il serait assujetti. Il ajouta que l’opinion généralement acceptée voulant que les conseillers soient obligés, en vertu de leur serment, de délibérer à huis clos n’était plus valable et qu’il s’avérait impératif d’éliminer les soupçons que le secret entretenait au sein de la population. En 1789, dans une dépêche confidentielle envoyée à Londres, le fonctionnaire Alexander Fraser classera Pownall parmi les conseillers alliés du juge en chef William Smith*, leader du parti des bureaucrates.
Le 6 novembre 1786, quatre comités du Conseil législatif furent créés par le gouverneur Carleton, devenu lord Dorchester, dans le but de renseigner la métropole sur l’administration de la colonie et de l’aider à définir le meilleur mode de gouvernement à établir. Pownall fut appelé à siéger au comité du commerce intérieur et extérieur et des règlements de police en compagnie de John Collins*, Edward Harrison*, William Grant* et François Lévesque*. Du 12 juillet 1788 au 31 août 1789, il siégea à la Cour d’audition et de jugement des causes criminelles et d’audition générale des offenses commises par les personnes emprisonnées. En juillet 1788 également, il reçut la première d’une longue série de commissions de juge de paix et fut mandaté pour faire prêter serment ; il recevra un nouveau mandat en 1791 au 1793. Pownall compta parmi les membres fondateurs de la Société d’agriculture du district de Québec en 1789. L’année suivante, puis en 1802 au 1803, il fut nommé à la commission de l’Amirauté chargée de juger certains délits commis en mer. Le 26 décembre 1791, date d’entrée en vigueur de l’Acte constitutionnel, une nouvelle commission de secrétaire et registraire du Bas-Canada lui fut accordée. Comme Pownall s’était embarqué pour l’Angleterre le 14 août, Hugh Finlay* assura l’intérim. En octobre 1795, Pownall obtint un autre congé et, en 1796, il fut créé chevalier de l’ordre du Bain. Enfin, en novembre 1799, il fut nommé, avec quatre autres anglicans, commissaire chargé de la construction d’une église métropolitaine à Québec ; son mandat fut renouvelé en juillet 1803.
Sir George Pownall se retira en Angleterre en 1803 et acquit, dans le Norfolk, une propriété laissée en héritage par son oncle Thomas, mort en 1805. Ce n’est toutefois que le 24 mars 1807 qu’il demanda la permission de prendre sa retraite. Le ministère des Colonies se rendit à sa requête et lui accorda une pension annuelle de £300. Thomas Amyot lui succéda cette année-là dans ses fonctions de secrétaire provincial et de registraire.
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Christine Veilleux, « POWNALL, sir GEORGE », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 6, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/pownall_george_6F.html.
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Auteur de l'article: | Christine Veilleux |
Titre de l'article: | POWNALL, sir GEORGE |
Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 6 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1987 |
Année de la révision: | 1987 |
Date de consultation: | 1 décembre 2024 |