DESPORTES, HÉLÈNE (Hébert ; Morin), possiblement le premier enfant blanc né en Nouvelle-France, fille de Pierre Desportes et de Françoise Langlois, décédée le 24 juin 1675.
On n’est pas sûr de la date de naissance d’Hélène. Dionne dit qu’elle vint à Québec avec ses parents en 1613, et Sulte, qu’elle est née à Québec vers 1622. Des renseignements obtenus d’autres sources indiquent qu’elle avait 14 ans en 1634, 38 ans en 1659, 46 ans en 1666 et 48 ans en 1667. Selon Champlain, Anne Hébert mourut de ses couches avant 1620, mais puisqu’il n’est fait aucune autre mention de son enfant, on peut supposer que celui-ci fut mort-né. Eustache Martin est né au mois d’octobre 1621. Si, cependant, on fixe la date de la naissance d’Hélène à 1620, ce qui est fort plausible, elle serait effectivement le premier enfant blanc né dans la région du Saint-Laurent. Il est vrai que Sulte revendique pour Guillemette Hébert l’honneur d’avoir été la première canadienne de naissance, parce qu’il admet que Louis Hébert avait emmené sa femme en Acadie en 1606, mais le témoignage de Lescarbot réfute cette thèse (Histoire (Grant)).
Pierre Desportes arriva probablement à Québec en 1614 avec Abraham Martin ; ils étaient mariés aux deux sœurs. On ne sait pas qu’elle était l’occupation de Desportes, mais il devait jouir d’un certain prestige parmi les habitants et il savait sans doute écrire, car c’est lui qui signa, au nom des habitants, la pétition adressée au roi en 1621. On ne sait rien de ‘plus sur son compte. (Il ne faut pas le confondre avec Pierre Desportes de Liguère, à qui la Compagnie de la Nouvelle-France céda l’île Royale (Cap-Breton) en 1635.)
Ni le père ni la mère d’Hélène ne furent témoins à son contrat de mariage, lequel fut rédigé à Québec en octobre 1634.
Elle avait épousé Guillaume Hébert. Sur ce fils unique du premier colon canadien, rien n’est passé à la postérité, sauf le fait qu’il aida parfois les prêtres dans leurs relations avec les sauvages. Étant donné qu’il avait hérité de la moitié des terres de son père, qui comprenaient quelques acres sur la rivière Saint-Charles ainsi que la propriété primitive, située sur le promontoire, il y a lieu de croire qu’il s’occupa surtout de cultiver ses champs durant sa courte vie. Il était tout jeune garçon lorsqu’il vint à Québec avec ses parents en 1617, aussi avait-il probablement entre 20 et 30 ans lorsqu’il mourut en 1639. Trois enfants étaient nés de son mariage. L’un mourut en bas âge ; les deux autres étaient son fils Joseph et sa fille Françoise (née en 1638), qui épousa Guillaume Fournier en 1651.
Devenue veuve, Hélène convola avec Noël Morin (1616–1680), qui était charron et devint l’un des pionniers de Montmagny. Leur fils Germain* fut un des premiers élèves du séminaire de Québec ; ordonné par Mgr de Laval* en septembre 1665, il fut le premier Canadien de naissance à être élevé à la prêtrise. Un autre fils, Jean-Baptiste (1645–1694), fit partie du Conseil souverain et une fille, Marie*, devint la première religieuse née au Canada.
Hélène mourut le 24 juin 1675.
Pour de plus amples renseignements sur la famille Desportes de Québec, V. Léon Roy, Pierre Desportes et sa Descendance, MSGCF, II (1946–47) : 165–168.— Couillard-Després, Louis Hébert ; La Première Famille française au Canada.— Dionne, Champlain, II.— Sulte, Hist. des Can. fr., II : 37, 78.
Ethel M. G. Bennett, « DESPORTES, HÉLÈNE (Hébert ; Morin) », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/desportes_helene_1F.html.
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 1 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1966 |
Année de la révision: | 1986 |
Date de consultation: | 1 décembre 2024 |