TAYLOR, WILLIAM HENRY, ministre de l’Église d’Angleterre, né en 1820, décédé à Clifton, Bristol, en Angleterre, le 19 janvier 1873.
Avant d’arriver dans Rupert’s Land avec sa femme le 5 septembre 1850, William Henry Taylor avait servi huit ans à Terre-Neuve où il avait été ordonné diacre. En 1847, on le trouve inscrit comme maître d’école à Spaniard’s Bay.
La Society for the Propagation of the Gospel ayant accepté sa candidature, il en devint le premier missionnaire dans Rupert’s Land et fut ordonné prêtre par l’évêque David Anderson*, dans l’église de St Andrews (près de Lower Fort Garry), le 22 décembre 1850. Dès 1851, il avait « une bonne congrégation qu’il réunissait dans une salle de classe et une école du dimanche qui se tenait très régulièrement et qui était fréquentée en moyenne par cinquante à cinquante-deux enfants ». La même année, il construisit un presbytère sur un emplacement donné par la Hudson’s Bay Company ; il était situé le long de la rivière Assiniboine, à l’ouest de la rivière Rouge, sur une hauteur où l’on avait l’habitude de se réfugier pendant les inondations. La pierre angulaire d’une église fut posée en 1853 mais la construction fut retardée par l’inondation de 1852, et l’église ne put être consacrée avant le 29 mai 1855, sous le nom de St James. Taylor lui-même « y travailla beaucoup [...] tant à l’extérieur qu’à l’intérieur ; c’est lui qui effectu[a] toute la peinture ». En 1854, il ouvrit une bibliothèque paroissiale de prêt, riche de près de 200 volumes, « un des grands leviers pour faire gravir [aux] ouailles l’échelle sociale et intellectuelle de [la] société ». En 1862, il avait aussi deux écoles « bien dirigées » et l’importance de sa congrégation augmentait avec celle de la colonie. En 1854, il avait été nommé premier secrétaire du diocèse de Rupert’s Land.
Il semble que Taylor ait été un homme doux, modeste et particulièrement avisé. Il obtint la coopération des colons et des pensionnés, groupe peu prometteur auprès duquel sa femme et lui-même travaillèrent avec dévouement jusqu’en 1867 ; cependant les dernières années qu’il passa parmi eux furent gâtées par une querelle au sujet de l’emplacement d’une école. Il entretint des rapports étroits avec l’évêque Anderson. Les Taylor vécurent chez lui après leur arrivée dans la colonie et l’évêque et sa famille trouvèrent refuge pendant l’inondation de 1852 au presbytère que construisait Taylor. Le successeur d’Anderson, l’évêque Robert Machray*, fut moins impressionné par l’efficacité du ministère de ce « bon M. Taylor ».
Taylor écrivit régulièrement et longuement à la Society for the Propagation of the Gospel. Ses lettres offrent un très grand intérêt car elles décrivent la vie de la colonie. Il joua un certain rôle dans la vie intellectuelle de la Rivière-Rouge et, en 1862, il fut élu membre du conseil de l’Institute of Rupert’s Land, institut dont l’existence fut de courte durée et qui avait été créé pour essayer d’enrichir la vie culturelle de la colonie.
En 1867, sa santé et celle de sa femme s’altérèrent. Il quitta St James et revint en Angleterre. Il avait de la famille dans le Worcestershire et possédait une petite propriété allodiale à Clent. Lorsqu’il rédigea son testament en 1872, il habitait à Fearnall Heath, dans la paroisse de Claines, et était vicaire de Martin Hussingtree dans le diocèse de Worcester. Il mourut à Clifton, Bristol, où l’évêque Anderson s’était retiré après son départ de Rupert’s Land. Sa femme, unique héritière d’une succession de moins de £300, lui survécut ; aucun enfant n’était né de leur union.
Classified digest of the records of the Society for the Propagation of the Gospel in Foreign Parts, 1701–1892 (with much supplementary information) (Londres, 1895), 88–234.— Report of the Society for the Propagation of the Gospel in Foreign Parts (Londres), 1862–1863.— [W. H. Taylor], William H. Taylor’s Journal, Assiniboia, 1851, F. A. Peake, édit., Journal of the Canadian Church Hist. Soc. (Toronto), XII (1970) : 24–36.— Boon, Anglican Church, 87.— Pascoe, Two hundred years of the S.P.G.— M. P. Wilkinson, The episcopate and the Right Reverend David Anderson, D.D., first Lord Bishop of Rupert’s Land, 1849–1864 (thèse de m.a., University of Manitoba, 1950).— T. C. B. Boon, The Institute of Rupert’s Land and Bishop David Anderson, Papers of the HSSM, 3e sér., no 18 (1961–1962) : 92–114.
L. G. Thomas, « TAYLOR, WILLIAM HENRY », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/taylor_william_henry_10F.html.
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Auteur de l'article: | L. G. Thomas |
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Titre de la publication: | Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10 |
Éditeur: | Université Laval/University of Toronto |
Année de la publication: | 1972 |
Année de la révision: | 1972 |
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