MacKEEN, DAVID, arpenteur, fonctionnaire, administrateur minier et homme politique, né le 20 septembre 1839 près de Mabou Bridge, Nouvelle-Écosse, fils de William MacKeen et de Christiana Smith ; le 11 juin 1867, il épousa à Halifax Isabel Mary Poole, sœur de Henry Skeffington Poole, puis le 20 juin 1877, à Halifax, Frances Mary Lawson, et enfin, le 2 février 1888, dans la même ville, Jane K. Crerar, et de ce troisième mariage naquirent trois fils et une fille ; décédé dans cette ville le 13 novembre 1916.

Né à la ferme Clayton près de Mabou Bridge, David MacKeen était le deuxième garçon issu du second mariage de son père. Bien qu’une notice nécrologique suggère qu’il « fit ses débuts dans une pauvreté relative et dut faire son chemin dans la vie », son père était un homme d’affaires et un homme politique important dans la région. Au cours des terribles années 1840, où les récoltes furent désastreuses, William MacKeen prit des terres en échange des dettes que des colons nécessiteux avaient contractées envers lui. Il accumula 1 100 acres dans la seule année 1849 et recourut à cette pratique lucrative jusqu’en 1855. Par rapport à ses contemporains du Cap-Breton, David MacKeen n’était donc pas si désavantagé.

David MacKeen fit ses études à Hillsborough (Hillsboro), puis à Halifax et au Boston Institute of Technology. À l’âge de 26 ans, il était de retour au Cap-Breton et exerçait la fonction d’arpenteur adjoint ; il la conserverait jusqu’en 1871. Une entreprise financée par des Bostoniens, la Caledonia Coal Company, lança une exploitation près de Little Glace Bay (Glace Bay) en 1866. MacKeen y travailla d’abord comme expéditeur. En 1867, il épousa Isabel Mary, fille du directeur de la mine, Henry Poole. Dès la fin des années 1870, il était lui-même directeur et possédait des intérêts majoritaires dans la compagnie. La mine de la Caledonia prenait lentement de l’expansion ; son exploitation coûtait assez cher et se faisait, à l’occasion, de manière novatrice. Bien que relativement petite, elle était productive ; on en vint à la surnommer Old Faithful. MacKeen fut sous-receveur des douanes de 1871 à 1889 et agent consulaire des États-Unis de 1874 à 1889 à Little Glace Bay. Dans les années 1880, il appartint au bureau des examinateurs du département des Travaux publics et des Mines.

MacKeen avait représenté Little Glace Bay à la première assemblée du conseil du comté du Cap-Breton le 13 janvier 1880. Conseiller de 1880 à 1882 et de 1886 à 1889, il fut préfet du comté pendant cette dernière période. Élu sous la bannière conservatrice député du Cap-Breton à la Chambre des communes en 1887, il remporta de nouveau la victoire en 1891.

À ce moment-là, un consortium bostonien se mit à acquérir la plupart des houillères importantes de l’est du Cap-Breton, à l’exception des propriétés de la General Mining Association. L’homme d’affaires Henry Melville Whitney* dirigeait ce consortium, et l’ensemble des houillères seraient constituées juridiquement en 1893 sous le nom de Dominion Coal Company Limited [V. Benjamin Franklin Pearson]. En raison de son expérience de l’exploitation minière et de la politique, MacKeen rendit de bons services au consortium. Aux Communes, il qualifiait de « tout à fait puérils » les propos de ceux qui s’inquiétaient de la participation de capitalistes américains à l’industrie des charbonnages du Cap-Breton. Pour lui, toute opposition à la compagnie ne pouvait avoir « aucun fondement logique ». Il devint le premier directeur résidant de la compagnie et appartint au premier conseil d’administration. Après la restructuration massive de l’industrie, son rôle s’accrut presque au point de dépasser ses compétences administratives. Toutefois, la plupart des bourdes et des décisions coûteuses qui marquèrent les premières années de la Dominion Coal Company Limited ne lui étaient pas directement attribuables.

David MacKeen ne faisait pas de distinction entre ses intérêts d’homme politique et ses intérêts d’homme d’affaires. Son esprit partisan consternait parfois les libéraux de la province. Son « conservatisme prononcé », son « franc-parler », son « humour malicieux et parfois caustique » ne les aidaient sûrement pas à le supporter. Au début de 1896, il démissionna de son siège pour permettre à sir Charles Tupper de retourner au Parlement. Le 21 février, il fut nommé au Sénat. Il quitta aussi le poste de directeur résidant de la Dominion Coal et s’installa dans un « domaine princier » à Halifax, Maplewood. Membre de l’élite locale, il appartint au conseil d’administration de la Dalhousie University et d’entreprises telles la Dominion Iron and Steel Company Limited de Henry Melville Whitney, la West India Electric Company, la Banque royale du Canada, l’Eastern Trust Company et la Demerara Electric Company. Sa nomination au poste de lieutenant-gouverneur de la Nouvelle-Écosse, le 22 octobre 1915, vint couronner sa carrière politique.

Don MacGillivray

PANS, MG 2, 424, 505.— Albert Almon, « Old faithful », Cape Breton Mirror (Glace Bay, N.-É.), 2 (1952–1953), n° 9 : 10–12.— Canadian directory of parl. (Johnson).— Canadian men and women of the time (Morgan ; 1912).— Canadian Mining Rev. (Ottawa), 13 (1894) : 131–133, 139, 146.— Mabou pioneers [...], A. D. MacDonald et Reginald Rankin, édit. (2 vol., [Mabou, N.-É., 1952 ?]–1977), 2.— Don MacGillivray, « Henry Melville Whitney comes to Cape Breton : the saga of a Gilded Age entrepreneur », Acadiensis (Fredericton), 9 (1979–1980), n° 1 : 44–71.— Wallace, Macmillan dict.

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Don MacGillivray, « MacKEEN, DAVID », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 1 déc. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/mackeen_david_14F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 14
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1998
Année de la révision:    1998
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