Titre original :  John Farrell., BM1,S5,P0675

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FARRELL, JOHN, prêtre catholique et évêque, né le 2 juin 1820 à Armagh, Irlande, fils de James Farrell et de Joan Patterson, décédé le 26 septembre 1873 à Hamilton, Ont.

John Farrell et ses parents émigrèrent au Canada et s’installèrent à Kingston, Haut-Canada, en 1830. John fit ses études à Kingston et au séminaire de Saint-Sulpice à Montréal, reçut les ordres en octobre 1845 et fut nommé curé à l’Orignal. Il enseigna ensuite au collège Regiopolis, à Kingston, pendant quelques années, avant d’assumer la charge de curé à Peterborough, Canada-Ouest. Le 11 mai 1856, Farrell fut sacré premier évêque catholique de Hamilton.

Une des premières tâches de l’évêque Farrell dans son diocèse nouvellement créé fut de parer aux besoins des nombreux catholiques de langue allemande. Dans ce but, il fit venir d’Europe, en 1857, deux frères, les pères Eugene et Louis Funcken de la Congrégation de la Résurrection de Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui jetèrent les bases d’un enseignement pour la formation d’un clergé autochtone, ce qui était l’un des principaux objectifs de Farrell. Ces efforts aboutirent à la fondation de St Jerome’s College, situé à Berlin (Kitchener), qui fut constitué juridiquement par une loi provinciale en 1866.

Au cours de l’été de 1862, Farrell fut mêlé à une controverse locale lorsque sir Allan Napier MacNab*, depuis longtemps la personnalité politique dominante à Hamilton et membre de l’Église d’Angleterre, demanda à l’évêque, peu avant de mourir, de le recevoir dans l’Église catholique. Une explosion de fureur s’ensuivit et George Brown, le puissant propriétaire du Globe de Toronto et un adversaire des catholiques dans la province, prétendit, malgré les démentis énergiques de Farrell, que MacNab s’était laissé duper, d’où cette « singulière » conversion de dernière heure. Cet échange animé était symptomatique du conflit plus grave qui faisait alors rage dans la province.

Farrell, dont on avait loué les efforts pour « éduquer ses ouailles » aussi bien à Peterborough qu’à Hamilton, exhorta les hommes politiques et tout particulièrement ceux du Canada-Est (Québec) de faire échec à Brown et à d’autres réformistes qui essayaient d’entraver toute législation scolaire réelle en faveur des catholiques du Canada-Ouest. L’évêque désavoua, en 1859, son compatriote, l’Irlandais Thomas D’Arcy McGee*, qui envisageait une alliance politique avec Brown et critiqua le programme de ce dernier qui préconisait la représentation basée sur la population ; Farrell craignait en effet que cela ne renforce outre mesure le groupe protestant de la province. Plus tard il fut satisfait de voir McGee se détourner des réformistes protestants qui s’opposaient à une législation en faveur des écoles séparées, en particulier au projet de loi présenté pour la première fois en 1860 par Richard William Scott*. Une version modifiée de ce projet reçut la sanction royale en 1863, après des débats prolongés, et « contenta entièrement » Farrell. À la veille de la Confédération, Farrell ainsi que d’autres évêques canadiens pressèrent le gouvernement de John A. Macdonald* d’incorporer les principes de la loi de Scott dans la constitution du dominion, principes qui devaient par la suite trouver place dans l’Acte de l’Amérique du Nord britannique.

Farrell améliora les conditions de l’enseignement dans son diocèse, notamment en encourageant le travail des Ladies of Loretto qui ouvrirent, à Guelph et à Hamilton, des écoles pour jeunes filles, et celui de la Congrégation de Notre-Dame qui créa des académies à St Agatha, Formosa et Waterdown. Alors qu’il s’efforçait de promouvoir l’enseignement catholique, il n’avait qu’« aversion et mépris pour le fénianisme américain ». Tout au long de sa carrière il fut, semble-t-il, « un ennemi inflexible » des « agitateurs qui tirent profit du patriotisme et de la générosité des Irlandais ».

C. M. Johnston

Documentary history of education in Upper Canada (Hodgins), XIX.— Berliner Journal (Berlin (Kitchener)), 2 oct. 1873.— Canadian Freeman (Toronto), 29 juill. 1859.— Catholic Citizen (Toronto), 5 juin 1856.— Gazette (Montréal), 29 sept. 1873.— Globe (Toronto), 27 sept. 1873.— Hamilton Spectator, 26 sept. 1873.— Mail (Toronto), 29 sept. 1873.— The golden jubilee of the Diocese of Hamilton and consecration of St Mary’s Cathedral, M. J. O’Reilly, édit. (Hamilton, [1906]).— J. G. Hodgins, The establishment of schools and colleges in Ontario, 1792–1910 (3 vol., Toronto, 1910), I, II.— Moir, Church and state in Canada West.— Theobald Spetz, The Catholic Church in Waterloo County ([Toronto], 1916).— F. A. Walker, Catholic education and politics in Upper Canada : a study of the documentation relative to the origin of Catholic elementary schools in the Ontario school system (Toronto et Vancouver, 1955).— Brother Alfred [A. J. Dooner], The conversion of Sir Allan MacNab, Baronet (1798–1862), CCHA Report, 1942–1943, 47–64.— T. F. Battle, The Right Reverend John Farrell, D.D., first bishop of Hamilton, CCHA Report, 1942–1943, 39–45.— A. P. Monahan, A politico-religious incident in the career of Thomas D’Arcy McGee, CCHA Report, 1957, 39–51.

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C. M. Johnston, « FARRELL, JOHN », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 nov. 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/farrell_john_10F.html.

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Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 10
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    1972
Année de la révision:    1972
Date de consultation:    28 novembre 2024